Monaco - Villarreal : les notes du match

Après un bon résultat lors du match aller, avec une victoire 2-1 en territoire espagnol, les Monégasques avaient pris un bel avantage pour la qualification pour les poules de la Ligue des Champions. Et les troupes de Jardim ont plutôt assuré ce soir, avec une courte victoire 1-0. Les Monégasques démarraient fort d'ailleurs, avec une première tête de Valère Germain, sans danger pour Sergio Asenjo (2e). Globalement, les débats étaient équilibrés pendant les premiers instants de la partie, les deux formations donnant l'impression d'être capables de créer du danger dans les derniers mètres adverses à tout moment. Mais au fur et à mesure que la rencontre avançait, le Sous-Marin Jaune avait tout de plus en plus de mal à construire des actions, bien neutralisé par des Asémistes extrêmement bien en place et intenses au pressing.

Peu à peu, les troupes de Leonardo Jardim prenaient même le dessus, et s'offraient la première grosse opportunité de la rencontre. Une frappe de Lemar depuis l'entrée de la surface, initialement mal captée par Asenjo qui a tout de même pu empêcher in-extremis que le ballon franchisse la ligne de but (31e). Plus tard, Bruno Soriano lançait Santos Borré en profondeur, qui perdait son mano à mano avec Subasic, gêné par le bon retour de Jemerson (40e). Une occasion gâchée qui aurait pu être un tournant dans cette double-confrontation. La pression était désormais devant les cages de Monaco, et Raggi était chanceux que l'arbitre n'ait pas vu sa main dans la surface (43e).

Au retour des vestiaires, les Espagnols avaient définitivement pris le dessus, mettant la main - ou le pied en l'occurrence - sur le ballon. Mais le dernier geste était la plupart du temps raté. Santos Borré en était le meilleur exemple. C'est simple, la deuxième période était pauvrissime en opportunités et occasions, et ce des deux côtés, puisque Villarreal se contentait d'une possession stérile. Mais en toute fin de rencontre, l'arbitre signalait un pénalty pour l'AS Monaco suite à une main inexistante de Musacchio, parfaitement transformé par Fabinho (1-0, 90e+1). Le boulot est fait pour Monaco, qui remporte cette double-confrontation avec un joli 3-1 au score cumulé. La France aura donc bien trois représentants en phase de poules de la Ligue des Champions cette saison, quatre ans plus tard !

L'homme du match : Bernardo Silva (7) : il est très précieux pour Monaco. Quand on le voit jouer, on se demande pourquoi il ne partait pas titulaire. Il a dû attendre une blessure de Falcao pour débuter les rencontres en soutien de l’attaquant. Dès le début du match, il a effectué un bon centre de l’extérieur du pied pour Valère Germain. Il a tourné parfaitement autour de l’attaquant et se montrait disponible pour venir chercher le ballon (3e). Placé en soutien de l’attaque, il n'hésitait pas à redescendre pour venir chiper des ballons et lancer des attaques tel un milieu relayeur (19e). A force de ne pas jouer, l’AS Monaco se repliait défensivement. C’est pour cela qu’il faut noter la performance de Bernardo Silva sur le plan défensif qui récupère plusieurs ballons (73e).

Monaco

• Subasic (5) : peu de travail pour le gardien en première période. Il devait sortir sur Santos Borré mais loupe sa sortie. La balle passe en dessous de ses jambes. Heureusement que Jemerson a pu hériter du ballon sinon c’était but pour Villarreal (39e). Il s’est interposé devant l’attaquant sur un centre de Mario Gaspar (54e).

• Raggi (4) : juste avant la pause, il a manqué de concéder un penalty en raison d’une main dans la surface. M. Eriksson ne l’a pas vu, tant mieux pour Monaco (43e). Dépassé lorsque les attaquants de Villarreal passaient par son côté, il était obligé de faire des petites fautes (52e). Fort heureusement, le sous-marin jaune est passé plus vers le centre ou sur le côté de Sidibé. Offensivement, il n’a pas apporté grand-chose, il est techniquement limité. On ne peut pas lui reprocher, ce n’est pas son poste, lui qui est bien plus efficace au poste de défenseur central. Pour conserver ses chances qualification, Monaco avait besoin de guerriers, c’est une qualité qu’il faut lui allouer, il se bat vraiment pour le maillot.

-Glik (4.5) : on attendait mieux de Kamil Glik sur ce match. Le Polonais est censé être le leader de la défense asémiste mais ce soir, c’est le jeune Jemerson qui s’est illustré. Cela s'est vu avec la mauvaise tête de Glik en direction de Fabinho, il est ensuite en retard pour revenir sur Santos Borré (39e). Fort heureusement, son compère en défense sauve le coup. Il se rattrape sur les deux corners suivant pour Villarreal en sortant les ballons de la tête (42e). En seconde mi-temps, on a eu affaire à un faux match, VIllarreal n’a jamais été dangereux.

• Jemerson (6,5) : Jemerson est en progression. Après des débuts très difficiles à Monaco, dans les matches de préparation. Aujourd’hui, Monaco peut lui dire merci. Heureusement qu’il était là ! Après une erreur de Glik et de Fabinho, Santos Borré était parti en contre, Jemerson n’a pas failli. Une fois le ballon freiné par Subasic, il est revenu et a pu dégager la balle en corner de son pied gauche, à l’emporte-pièce (39e). Cependant, il a réalisé une petite erreur en s’interposant pas face à Santos Borré. Cette perte de balle est sans conséquence pour Monaco car le Colombien avait frappé à côté (47e).

-Sidibé (4.5) : il n’était pas positionné à sa place naturelle. Si on a retrouvé le vrai Sidibé dans ses montées et ses décalages, en revanche, ce n'était pas le même dans ses centres. Sidibé est droitier et non gaucher, cela s'est vu avec des centres envoyés au troisième poteau ou derrière les cages (13e, 22e). Il s’est adapté peu à peu à cette position en passant sur son bon pied et tenter des passes en profondeur, notamment en allant chercher Bernardo Silva, c'était tout de suite plus intéressant comme action même si la défense veillait au grain (35e). Il n'était pas aussi réactif qu’il l’aurait été sur son vrai côté. Lorsque Raggi centrait sur lui, il n’a pas souhaité frapper en première intention, en reprise de volée (71e).

• Dirar (5.5) : il est resté cantonné sur son côté droit et percutait intelligemment. C’est un joueur intelligent qui revient souvent défendre afin d’aider Raggi sur le côté droit. Lorsque le match est de cet acabit, c’est-à-dire une rencontre ou Monaco n’a pas le ballon, il est très utile. Dirar est capable de sortir le ballon proprement depuis son propre camp avant de le récupérer en position de centre. Il peut également se positionner en latéral droit afin que Raggi aide dans l’axe. Ce soir, offensivement, ça a été compliqué pour lui, il n’a pas été aidé par Raggi qui monte très peu ou qui ne peut pas dédoubler pour centrer.

• Fabinho (7) : joueur le plus défensif de la paire du milieu, il sauve les siens après être revenu en défense, l’erreur de Bakayoko aurait pu coûter gros mais heureusement le brésilien était là pour dégager son camp. Il n’a jamais cédé à la pression insufflée par le sous-marin jaune (14e). Quand Bernardo Silva descend, le brésilien, à l’aise techniquement, peut monter et faire le rôle du meneur sans aucun problème. Sans être responsable, il est impliqué dans la grosse occasion du match pour Villarreal, Kamil Glik lui déposait une tête à bout portant sur son pied qu’il ne pouvait contrôler, Santos Borré s'emparait du ballon et menait une contre-attaque qui mettait en danger l’ASM (39e). Il a inscrit le seul but du match sur un penalty, ce qui a permis à Monaco de remporter les deux matches.

• Bakayoko (6) : des passes bien senties vers l’avant, il était très à l’aise avec le ballon, les relances était propres. Son duo avec Fabinho fonctionne bien, les deux joueurs peuvent évoluer aussi bas que haut sur le terrain avec des qualités différentes. Néanmoins, seul petit accroc de la partie pour lui, cette perte de balle lorsqu’il a voulu dribbler Trigueros, Villarreal s’est procuré une belle occasion d’ouvrir le score derrière (14e).

• Lemar (6) : actif sur son côté gauche, percutant et technique, il rentrait très souvent vers l’intérieur pour laisser le couloir à Sidibé. Cette tactique est un échec car le pied de centre pour Sidibé n'était pas le bon. Voyant un ballon de Nabil Dirar arriver sur lui, il tentait une frappe directe qui part sous les bras d’Asenjo. Le gardien de Villarreal se trouait un peu mais se rattrape au dernier moment (31e). La deuxième période était plus compliquée pour lui, Monaco n’a fait que reculer. Il a été remplacé à la 68e minute par Joao Moutinho, ce qui a permis à Jardim de blinder son milieu de terrain. Il n’a eu la possibilité de montrer grand-chose.

• Germain (4.5) : installé en pointe de l’ASM, il recevait les centres et réalisait une jolie tête qui frôle le montant gauche d’Asenjo (3e). Germain est un attaquant complet, il reçoit les ballons dans la profondeur, de la tête. On l'a vu souvent en début de match lorsque Monaco attaquait mais au fur et à mesure, il a disparu de la rencontre. Monaco a plus souvent défendu afin de conserver son 0-0. Le peu de centres ne sont jamais arrivé à destination. Jardim l'a sorti à la 80e minute à la place de Guido Carrillo, qui n’a pas eu le temps de montrer quoi que ce soit.

• Bernardo Silva (7) : voir ci-dessus.

Villarreal

• Asenjo (5,5) : prestation correcte du portier espagnol, même s'il n'a finalement pas eu énormément de travail. Il est bien sorti sur tous les ballons aériens et a capté la plupart des frappes sans soucis majeurs. Il n'était cependant pas loin de commettre une bourde sur cette frappe de Lemar (31e), mais il s'est bien rattrapé. Rien de particulier à signaler.

• Mario Gaspar (5,5) : performance solide du latéral droit du Sous-Marin Jaune. Derrière, il a bien aidé ses coéquipiers de l'axe de la défense et n'a jamais pris l'eau derrière. Devant, sa contribution a cependant été assez limitée et timide, lui dont la qualité de centre et même sa capacité à marquer des buts de temps en temps ne sont plus à présenter.

• Musacchio (6) : de belles interventions derrière, s'imposant dans les duels et ne laissant que très peu de ballons passer, comme sur cette offensive menée par Valère Germain (53e). L'Argentin a plutôt bien assumé son rôle de taulier de la défense. Il a aussi été assez propre à la relance. Certes, un péno est sifflé à son encontre, mais il n'y avait absolument pas main de la part de l'Argentin. Rien à lui reprocher donc sur le coup.

• Victor Ruiz (6) : son retour en défense centrale a fait énormément de bien. La semaine dernière, Ndiaye avait réalisé une prestation catastrophique, et le retour de l'Espagnol a donc permis à Fran Escribà d'avoir une arrière garde plus sereine et solide. Aux côtés de son acolyte argentin, l'ancien de Valence a réalisé une rencontre plus que correcte, réalisant quelques interceptions et étant à l'aise devant les joueurs offensifs monégasques. Ce n'est de toutes manières pas la défense qui était à blâmer ce soir côté Villarreal.

• José Angel (5,5) : match assez correct du latéral gauche amarillo. Défensivement, il a plutôt bien tenu son rang tout au long de la rencontre, ce qu'il n'avait pas toujours réussi à faire la semaine dernière. En revanche, il n'a que trop peu pesé sur les séquences offensives. Remplacé par Jaume Costa, habituellement titulaire à ce poste à la 68e, qui n'a pas apporté grand chose.

• Bruno Soriano (6,5) : prestation plus qu'honorable du capitaine du Sous-Marin Jaune, qui n'était pas à 100% physiquement qui plus est. L'international espagnol n'a perdu que très peu de ballons au milieu et a délivré plusieurs caviars, comme ce superbe ballon en profondeur gâché par Santos Borré (40e). Défensivement, il a beaucoup contribué au pressing et a même récupéré quelques ballons dans l'axe. Une prestation solide, comme souvent en somme.

• Trigueros (5) : bien moins en jambes qu'à l'aller, où il n'avait déjà pas forcément été à son meilleur niveau. Le milieu de terrain espagnol, qui brille habituellement par sa qualité technique et sa précision, a perdu plusieurs ballons dans l'entrejeu, dont certains qui ont mis en danger sa défense dans la première demi-heure du match. Contrairement à Bruno, il a eu du mal à servir ses coéquipiers et forcément, ça a handicapé l'équipe, même si on a vu un peu de mieux en seconde période.

• Castillejo (5,5) : très vif sur son côté gauche, le feu-follet andalou a beaucoup tenté, avec une réussite mitigée. A gauche, il a eu du mal à passer ses vis-à-vis. Il est repassé à droite au retour des vestiaires où il n'a pas forcément eu plus de facilités pour percuter et dribbler, domaines qui ont fait de lui un des jeunes les plus cotés en Liga. On ne pourra cependant pas lui reproché d'avoir tenté...

• Roberto Soriano (5) : l'Italien n'a pas été très influent dans le jeu, bien moins qu'à l'aller en tout cas, où sa qualité technique et sa vision du jeu lui avaient permis de faire la différence à plusieurs reprises. Et son équipe en a pâti... A sa décharge, lui aussi vient d'arriver et doit encore trouver des automatismes avec ses nouveaux partenaires. Remplacé par Alfred Ndiaye (80e), mais le milieu de terrain n'a pas eu le temps nécessaire pour s'illustrer.

• Santos Borré (4) : encore un match compliqué pour le jeune colombien, qui réalise ses premiers pas en Europe avec un bon baptême du feu, lui qui est arrivé cet été en Espagne en provenance du Deportivo Cali Colombien et qui est prêté par l'Atlético. Il n'a pas été adroit dans le jeu de combinaison et a eu du mal à trouver ses partenaires, manquant bon nombre de passes et perdant beaucoup de ballons. Devant les buts, il a été maladroit, à l'image de son un contre un raté (40e) ou de sa frappe complètement dévissée (48e). Mais au final, il a été l'homme le plus dangereux côté espagnol, et de loin. Sorti en lieu et place de Leonardo Suarez (75e), qui n'a pas eu le temps de montrer quoi que ce soit.

• Pato (3) : à l'aller, le Brésilien avait réalisé une prestation plutôt correcte, avec un but à la clé. Ce week-end, contre Granada, ce fut déjà plus compliqué, et ce soir encore, l'ancien de Milan n'a pratiquement rien montré et a affiché de claires lacunes sur le plan physique. Il n'a pas inquiété l'arrière-garde monégasque à une seule reprise, et a souvent dû décrocher pour toucher des ballons, pratiquement toujours mal exploités ensuite.