Coupe du Monde 2022 : les nouveaux Lions de l'Atlas prêts à rugir au Qatar

Par Anas Bakhkhar
6 min.
Bilal El Khannouss, Anass Zaroury, Abdelsamad Ezzalzouli et Abdelhamid Sabiri @Maxppp

En lice dans une poule plus que compliquée, la sélection marocaine aura à cœur de jouer les trouble-fêtes pour leur sixième participation en Coupe du Monde et pourra compter sur de nouvelles têtes dans l'effectif de Walid Regragui, prêtes à saisir leur chance pour prolonger au mieux le séjour des Lions de l'Atlas au Qatar.

1970, 1986, 1998, 2014, 2018 et maintenant 2022 : l'équipe nationale du Maroc va disputer dans moins de 24 heures la sixième Coupe du Monde de son histoire. Elle a d'ailleurs été la première nation africaine et arabe à sortir des poules pour la phase finale lors de son deuxième Mondial au Mexique, avant de céder dans les derniers instants face à la République Fédérale d'Allemagne de Lothar Matthäus, malheureuse finaliste face à l'Argentine de l'éternel Diego Armando Maradona. Depuis, les Lions de l'Atlas n'ont jamais réussi à s'extirper des phases de groupe, la dernière déception en date en Russie face à deux cadors européens, l'Espagne et le Portugal, et son bourreau de son entrée en lice, l'Iran. Pour son séjour au Qatar, la sélection du Royaume chérifien devra également défier des équipes de haut niveau : elle affrontera d'abord la Croatie de Luka Modric, puis la Belgique de Kevin de Bruyne avant de terminer son parcours dans la poule F par le Canada d'Alphonso Davies. Un parcours tout aussi compliqué que son déplacement de l'autre côté de l'Oural.

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Le contexte est également différent : en effet, la Fédération Royale Marocaine de Football a décidé en août dernier de se séparer de Vahid Halilhodzic pour laisser la place à Walid Regragui, vainqueur du championnat marocain et de la Ligue des champions africaine avec le Wydad. Le Maroc se retrouve donc avec un nouveau sélectionneur quelques mois avant le coup d'envoi du Mondial qatari, laissant très peu de marge au natif de Corbeil-Essonnes pour insuffler un nouveau souffle dans une équipe qui retrouve notamment Hakim Ziyech, qui refusait à tout prix d'évoluer sous les ordres du prédécesseur bosnien. Le nouveau chef de meute des Lions de l'Atlas aura eu l'occasion de mettre en place quelques principes de jeu lors des deux amicaux face au Chili (victoire 2-0) et au Paraguay (0-0) en septembre. Pour ce vol d'un peu de plus de 7 heures entre Rabat et Doha, en plus de rappeler des revenants (Ziyech, Hamdellah...), l'entraîneur de 47 a également décidé d'intégrer de nouveaux visages à son effectif, prêts à tout pour espérer réaliser la meilleure odyssée de leur pays dans ce rendez-vous planétaire...

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Bilal El Khannouss (18 ans, KRC Genk)

Il est le cinquième joueur le plus jeune de cette Coupe du monde au Qatar : Bilal El Khannouss s'est fait une place dans la liste de Walid Regragui au meilleur des moments, à moins de deux semaines de l'entrée en lice de sa sélection. Titulaire indiscutable dans le cœur du jeu du KRC Genk (17 matches TCC, 1 passe décisive), actuel leader du championnat belge, le milieu offensif de 18 ans (et 196 jours) était considéré, avant sa sélection chez les A du Maroc, comme l'un des plus grands espoirs du football belge.

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En témoignent ses sélections en catégories de jeunes de la Belgique (U15, U16 et U18), avant de se convertir en Lionceau de l'Atlas chez les U20 et la sélection olympique lors de la trêve septembrale. Ce meneur de jeu, à l'aise dans les petits espaces, pourrait donc apporter une pincée d'imprévisibilité chez des Lions de l'Atlas, où le jeu offensif passe souvent du côté de Ziyech et Hakimi. Le natif de Strombeek-Bever (banlieue nord de Bruxelles) peut également déstabiliser l'adversaire par sa lecture du terrain, lui permettant de jouer en une touche et trouver ses coéquipiers pour casser des lignes ou ouvrir le jeu sur les couloirs.

Abdessamad Ezzalzouli (20 ans, FC Barcelone/Osasuna)

Celui qu'on appelle plus communément Ez Abde en Espagne est un peu plus connu que le premier cité. En effet, s'il est prêté cette saison du côté d'Osasuna, le Marocain, originaire de Beni Mellal, a eu la possibilité de se montrer l'an passé avec l'équipe première du FC Barcelone, lui qui était recruté à la base pour renforcer la réserve. Avec 12 matches disputés avec les A blaugranas, l'ancien d'Hercules a pu démontrer sa vivacité et sa capacité à faire des différences, que ce soit à droite ou à gauche.

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Auteur de 2 offrandes à Pampelune en 8 matches de championnat, le jeune ailier n'est pas un élément-clé de son entraîneur Jagoba Arrasate, mais ce dernier compte sur lui pour dynamiter les flancs adverses par sa percussion et son aisance technique. C'est ce rôle de remplaçant qu'il pourra occuper sous les ordres de Walid Regragui, qui l'avait déjà fait rentrer en septembre face au Chili et le Paraguay. Le "séisme national" (en référence à son nom de famille Ezzalzouli, qui vient de zilzal, séisme en arabe), voudra saisir chaque opportunité sur les terrains qataris pour entrer un peu plus dans leurs cœurs des supporters marocains.

Anass Zaroury (22 ans, Burnley)

Tout comme Bilal El Khannouss, Anass Zaroury est l'une des nouvelles têtes de cette sélection en quête d'un séjour à l'émirat plus long que trois rencontres de groupe. L'autre point commun entre ces deux joueurs est leur lien à la Belgique, puisqu'ils sont tous deux nés au nord de la capitale Bruxelles (Malines pour Zaroury) et ont connu les sélections de jeunes des Diables Rouges (U17, U18 et Espoirs). Mais contrairement à son nouveau coéquipier, l'ailier de Burnley a fait directement son entrée en équipe première du Royaume chérifien pour pallier la longue absence sur blessure d'Amine Harit avec l'OM.

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Arrivé chez le relégué en Championship cet été contre 4 millions d'euros, l'ancien de Charleroi a rapidement grandi sous l'aile de Vincent Kompany, ancienne gloire de la sélection noir-jaune-rouge et de la Premier League. Avec 8 buts et 2 passes décisives entre la Belgique et l'Angleterre, il participe à l'excellent début de saison des Clarets, leaders du championnat et bien partis pour retrouver la PL l'an prochain. Il a d'ailleurs déjà fait sa première apparition sous les couleurs du Maroc lors de la victoire face à la Géorgie (3-0). Percutant sur son couloir gauche, Anass Zaroury a rapidement montré ses qualités à ses supporters et espère faire lever les foules des siens...

Abdelhamid Sabiri (25 ans, Sampdoria)

Enfin, il est le plus "vieux" d'entre eux mais aussi le plus expérimenté, après avoir connu l'Allemagne, l'Angleterre et aujourd'hui l'Italie avec le maillot de la Sampdoria. Sans passer par de centre de formation, Abdelhamid Sabiri s'est rapidement fait une place dans le football outre-Rhin, jusqu'à jouer 5 rencontres avec l'équipe d'Allemagne Espoirs fin 2018 (1 but) durant son passage à Huddersfield, à l'époque en Premier League. Depuis, il s'est imposé dans le milieu de terrain de la Sampdoria, devenant un joueur important de la formation génoise dès son arrivée à l'hiver 2022 (5 réalisations et 3 passes décisives en 27 matches).

Pouvant évoluer dans un milieu à 3 à vocation offensive, le milieu de terrain de 25 ans se distingue par son impact balle au pied pour apporter le danger dans le camp adverse. Son but face au Chili en amical démontre d'ailleurs cette qualité, qu'avait également montré Amine Harit, malheureux absent pour ce Mondial, lors de la dernière trêve internationale. S'il n'est pas pressenti comme titulaire dans l'entrejeu de Walid Regragui pour cette compétition, l'ex-international U21 allemand aura, comme ses trois autres coéquipiers, une carte à jouer pour aller chercher du temps de jeu et espérer s'inscrire dans la durée chez les Lions de l'Atlas...

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