Clermont : le tube de l'été a pris fin

Par Aurélien Macedo
4 min.
Les joueurs de Nice célèbrent contre Clermont @Maxppp

Après avoir surpris son monde au terme d'un mois d'août XXL, le Clermont Foot 63 est depuis plus en difficulté. Le promu a reculé dans la hiérarchie et se trouve désormais barragiste. Alors qu'il doit d'affronter Lens ce mercredi, le club auvergnat a besoin de réagir, et vite.

Non on ne parle pas musique, mais bien football. Belle sensation du mois d'août, Clermont a joué les trouble-fêtes en ce début de saison. Pour la première promotion de son histoire, le club auvergnat n'a pas manqué d'y faire honneur. Débutant par deux victoires contre Bordeaux et Troyes sur le score de 2-0, le Clermont Foot 63 a ensuite accroché l'Olympique Lyonnais (3-3) dans une fin de match folle avant de partager les points contre Metz dans un autre match prolifique (2-2). Joueuse et ambitieuse, la formation de Pascal Gastien pointait à une surprenante troisième place après 4 journées juste derrière le Paris Saint-Germain et Angers. Si on attendait voir Clermont rentrer dans le rang, le contraste est assez saisissant sur les dernières semaines. Ainsi depuis la 5e journée et une défaite nette et sans bavure contre le Paris Saint-Germain (4-0), Clermont n'a gagné qu'un seul de ses onze derniers matches (2 nuls et 8 défaites), c'était un succès 1-0 contre Lille. Également balayé (6-0) par Rennes, Clermont connaît depuis quelques semaines des scénarios compliqués avec deux défaites alors qu'ils menaient contre Saint-Étienne (3-2) et Nice (2-1), mais aussi une défaite 1-0 au bout du temps additionnel contre Reims. Conséquence, le promu se retrouve désormais 18e et barragiste avec un seul point d'avance sur Metz et Saint-Étienne les relégables.

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Après ce nouveau revers, le coach Pascal Gastien a fait part de sa déception : «je suis en colère, je ne suis vraiment pas content du dénouement de ce match. On fait une erreur monumentale de placement qui fait qu'on ne va pas au bout alors que je pense qu'on s'est donné durant le match et puis voilà. On a maîtrisé la première mi-temps du début à la fin. On a eu des situations, des occasions, il faut qu'on en mette une. Il faut qu'on marque plus pour espérer gagne donc c'est compliqué. La deuxième mi-temps a été plus compliquée. Je pensais qu'on allait au bout, mais on fait une erreur de placement, de jeunesse, de naïveté ...» Il faut dire que Clermont paye les défauts inhérents à son jeu et à son statut. Avec un effectif limité de par son budget, le club auvergnat ne dispose pas de l'effectif le plus qualitatif, notamment dans le domaine offensif. Ainsi, Mohamed Bayo, qui facture 7 réalisations et 2 offrandes en 14 matches, masque une partie de la faiblesse offensive du club. Sans son attaquant guinéen, la situation serait certainement plus inquiétante pour Clermont. Utile dans le jeu, Jim Allevinah (1 offrande) et Jodel Dossou (1 but) manquent de réalisme tandis que le Kosovar Elbasan Rashani est actuellement dans le dur après un bon début de saison (4 buts et 2 offrandes en 14 matches). L'absence de réelle concurrence dans ce secteur fait mal et difficile d'en vouloir à Jason Berthomier qui, avec un profil moins offensif que ses compères, se montre très précieux avec 1 but et 3 offrandes en 15 matches.

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Une identité collective présente, mais une machine enrayée

Défensivement c'est aussi de plus en plus compliqué puisqu'avec 29 buts concédés, Clermont dispose de la 18e défense de Ligue 1 juste devant les deux relégables Metz et Saint-Étienne. Précieux l'an dernier, Cédric Hountondji, blessé, est contesté par le Camerounais Jean-Claude Billong alors que les trois autres postes devant Artur Desmas sont occupés par Vital N'Sima, Florent Ogier et Akim Zedadka. Dans l'entrejeu, Johan Gastien est précieux et son absence a clairement manqué. À ses côtés on retrouve Salis Abdul Samed avec qui il se montre complémentaire, mais Oriol Busquets n'a su tenir le rôle alors que Yohann Magnin revient tout juste d'une longue blessure. Parfois, Jonathan Iglesias a joué plus bas, mais le milieu offensif manque clairement d'impact et contre Saint-Étienne par exemple il a commis certaines bévues qui montrent qu'il est moins à l'aise à ce poste. Cet effectif qui en plus d'être limité qualitativement l'est aussi quantitativement et c'est normal d'avoir une baisse de performance à un moment donné. Pour autant, cela est loin d'être irrémédiable, car le jeu pratiqué est sur la même lignée que celui qu'on voyait fonctionner en début de saison. Une mauvaise passe qui ne doit pas pour autant faire fléchir le club.

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Sur ses cinq défaites depuis sa dernière victoire contre Lille (1-0), Clermont a toujours su faire trembler ses adversaires sans parvenir à ramener le moindre point. Une situation qui exaspère Pascal Gastien, qui espère vite assister à une réaction sur l'intégralité des 90 minutes d'un match : «on n'a pas le choix on doit rebondir, ça fait cinq matches qu'on rebondit. Je pense qu'on n'a pas été ridicule dans le jeu, loin de là. On est toujours présent. Les joueurs suivent. On fait front, on sait faire. Ce n'est pas forcément suffisant pour gagner un match en Ligue 1, mais on va continuer de progresser et avancer. On est capable de hisser notre niveau à chaque fois contre des grosses équipes, on va voir...» Plombé par les erreurs individuels et englué dans une dynamique négative, Clermont reste néanmoins sûr de son équilibre collectif. Désormais, il va devoir être plus rigoureux et moins naïf tout en réglant des soucis d'efficacité criants. L'euphorie est terminée pour Clermont qui va devoir désormais jouer son véritable championnat, à savoir le maintien en Ligue 1.

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