Coupe du Monde 2022 : le Qatar a réussi son pari

Par Lucas Billard
4 min.
Lionel Messi avec l'émir du Qatar et Gianni Infantino avant de soulever la Coupe du Monde au Qatar @Maxppp

Malgré la pluie de critiques s'étant abattue sur le Qatar autour de l'organisation de la Coupe du Monde 2022, le bilan de cette 22e édition est finalement positif pour l'émirat gazier. Aucun incident majeur dans l'organisation n'est à déplorer après un peu moins d'un mois de compétition.

La Coupe du Monde de la peur. Voilà ce à quoi s'apparentait la 22e édition du Mondial 2022, attribué par la FIFA au Qatar en 2010. Après un peu moins d'un mois de compétition entre le 20 novembre et le 18 décembre, et une finale en apothéose entre l'Argentine de Lionel Messi et la France de Kylian Mbappé (3-3, 4 TAB à 2), l'heure est au bilan. Si les polémiques se sont multipliées dans le richissime émirat gazier, difficile de dire que les organisateurs qataris ont eu tout faux au cours des quatre dernières semaines, loin de là.

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Dans ce pays où les droits de l'Homme sont bafoués, les travailleurs migrants exploités (la mort de nombreux d'entre eux - 6.500 selon The Guardian - sur les chantiers de constructions des stades est évidemment dans toutes les mémoires), les homosexuels persécutés et même les questions environnementales souvent ignorées, les supporters se demandaient à quelle sauce ils allaient être mangés une fois arrivés au Qatar. En fin de compte, tout s'est globalement bien passé pour les 1,2 million de fans ayant fait le déplacement au Qatar, péninsule de 12 000 km² aux 2,9 millions d'habitants.

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Malgré quelques couacs, des supporters en sécurité et comblés

Le flux des supporters autour des stades s'est réalisé sans accroc particulier tout au long de la Coupe du Monde, notamment en raison d'un dispositif de sécurité XXL. Même si quelques problèmes de transports, comme cela arrive un peu partout, ont été responsables du léger retard de certaines personnes au stade. Des supporters présents pour la finale au Lusail Iconic Stadium nous ont par exemple fait part des grosses difficultés rencontrées dans les transports le jour de la finale.

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« Des spécialistes des files d’attente, glisse un Nicolas un peu amer. Une bonne quarantaine de minutes d’attente pour pouvoir entrer dans la station pour aller au stade en raison de métros qui fonctionnaient par intermittence. » Mais les enceintes flambant neuves qataries étaient de manière générale relativement facile d'accès. Les nombreux fans ayant fait le déplacement, parfois à la dernière minute, comme pour les Français, les Marocains et les Argentins, n'ont également pas eu de grosses difficultés à se rendre au pays, si ce n'est quelques heures de retard de vol.

Des polémiques rapidement éteintes

Sur place, aucun scandale concernant les logements n'a éclaté et les lieux de résidence provisoire les moins chers choisis par les amoureux du ballon rond ont été rapportés comme plutôt corrects. Les 220 milliards d'euros dépensés par le Qatar pour l'organisation de son Mondial, que ce soit pour les stades, les hôtels, les logements, les aéroports ou encore le métro, ont donc concrètement porté leurs fruits. « Tout ce que l’on nous a dit sur les Qataris, c’est faux, témoigne même une supportrice à Franceinfo au sujet de l'accueil des locaux. Je suis allée chez des Qataris, on a été invités, on a dîné chez eux, c’est extraordinaire ».

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Concernant les polémiques autour de la climatisation dans les stades ou encore de la vente d'alcool interdite à l'intérieur et autour des temples du football, là aussi, il n'y a pas vraiment matière à éreinter. La climatisation, qui a dans un premier temps été allumée de manière un peu incompréhensible pour les premiers matchs alors que la température extérieure était idéale (entre 23 et 26 degrés), n'a finalement plus été utilisée par la suite. L'interdiction de vente d'alcool, si cher aux fans de foot, n'a, elle, pas eu d'impact sur l'ambiance dans les stades, qui était au rendez-vous. Certains n'ont même pas pu assumer leur boycott jusqu'au bout, c'est dire.

Le Qatar a redoré son blason

De quoi rendre fiers les organisateurs. « C'est une énorme réussite sur tous les aspects, le comportement des supporters, l'ambiance conviviale et joyeuse, le fait que nous ayons réuni ces supporters de tous les pays dans un pays arabe, rappelait Gianni Infantino, il y a quelques jours, en conférence de presse. Même sur les réseaux sociaux (plus de 113 millions de posts, 60% de plus qu'en 2018), les passionnés de foot ont répondu présents. Visibrain nous apprend par exemple que les polémiques représentent seulement 3% des messages publiés sur la toile.

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Le Qatar a donc au final redoré son image, très écorchée et très dégradée avant le début de la 22e édition de la Coupe du Monde par diverses polémiques. Aucun incident majeur n'a été signalé pendant la compétition autour de l'organisation. À défaut d'avoir pu briller sur le rectangle vert avec son équipe nationale, qui a déçu (élimination dès la phase de poules après 3 défaites), le petit émirat peut se consoler en ayant clairement réussi son pari.

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