Pourquoi Alvaro Arbeloa est considéré comme le futur grand entraîneur du Real Madrid
L’ancien latéral droit du Real Madrid fait ses classes au sein des équipes de jeunes du club, et est déjà un candidat sérieux au poste d’entraîneur de l’équipe première d’ici quelques années.

Une nouvelle ère va démarrer à Madrid cet été. Xabi Alonso va récupérer les clés du vestiaire du Santiago Bernabéu et c’est désormais lui qui dirigera la bande de Kylian Mbappé, prenant la relève de Carlo Ancelotti. L’enthousiasme est bel et bien présent à Madrid, où on espère que l’ancien milieu de terrain légendaire va réussir à construire une équipe séduisante, offensive et redoutable. Dans le même temps, un de ses anciens coéquipiers à Madrid, à Liverpool et aussi en sélection espagnole continue de faire du bruit en interne. C’est Alvaro Arbeloa (42 ans), qu’on ne présente logiquement pas. Entraîneur des Juvenil A (U19) des Merengues, il devrait cet été prendre la relève de Raul Gonzalez à la tête du Real Madrid Castilla, l’équipe B du club de la capitale espagnole.
Il faut dire que sur le papier, son palmarès est costaud, malgré une défaite en seizième de finale de l’UEFA Youth League cette saison. Il a ainsi remporté le championnat de sa catégorie, son deuxième en trois saisons avec les jeunes pousses merengues, mais surtout, il s’est distingué par ses méthodes et sa manière de travailler. De quoi confirmer les espoirs placés en lui par la direction qui, dès sa retraite du football en 2017, l’a intégré au club, d’abord dans un rôle d’ambassadeur puis l’intégrant au staff des équipes de jeunes, démarrant par les U13 et les U15. Mais qu’est-ce qui fait de lui un entraîneur si spécial aux yeux de Florentino Pérez, José Angel Sanchez et des autres têtes pensantes du club ? Le premier élément de réponse est évident : son professionnalisme et son exigence.
Il traite ses jeunes comme des joueurs de l’équipe première
Joueur qui n’était pas forcément le plus talentueux ni le plus doué techniquement sur le terrain, il compensait par son travail défensif inépuisable, par sa hargne et par son agressivité. Forcément, maintenant qu’il a la casquette d’entraîneur, il attend de ses joueurs qu’ils se comportent sur le terrain comme lui le faisait à l’époque. Il exige à ses joueurs un travail de sape et de pressing constant, et c’est une des raisons qui ont fait de son équipe le cauchemar des autres entraîneurs. Dans une catégorie d’âge où les joueurs ont plus de mal à être disciplinés et à lire le jeu, Arbeloa a fait de ses jeunes des machines qui ne lésinent pas sur les efforts, et qui récupèrent le ballon très vite. Ensuite, ils attaquent de façon verticale et directe pour transpercer les lignes adverses. Clairement, comme l’explique la presse madrilène qui suit son évolution en tant que coach, il considère ses U19 comme des joueurs professionnels et ses exigences et ses méthodes sont à la hauteur d’une équipe de première division.
Relevo a par exemple expliqué qu’il organise des réunions individuelles avec chaque membre de son effectif, pour les conseiller sur des aspects qui pourraient les aider à s’améliorer, ou pour corriger des erreurs via des séances de visionnage vidéo. Les règles imposées par Arbeloa concernant le comportement extra-sportif sont aussi présentées comme très strictes, avec des sanctions financières à la clé. Pour autant, Arbeloa est loin d’être un entraîneur tyrannique, contrairement à ce qu’on pourrait croire au vu de sa manière de travailler quasi militaire. Les premiers concernés, à savoir ses joueurs, sont ravis et s’épanouissent dans ce contexte, conscients que c’est un cadre idéal pour progresser et qui sait, un jour briller chez les pros. Certains des joueurs qu’il a contribué à former ont d’ailleurs connu une ascension fulgurante ces derniers mois, à l’image de Nico Paz, déjà international argentin et auteur d’une saison pleine à Côme en Serie A, ou même de Jacobo Ramon et Gonzalo, le défenseur et l’attaquant qui ont déjà débuté sous les ordres de Carlo Ancelotti en équipe première.
Un meneur d’hommes évident
Il a trouvé un équilibre entre ce rôle de formateur exigeant et rigoureux, et celui de figure paternelle qui met en confiance ses joueurs. Alors qu’Iker Bravo, aujourd’hui à l’Udinese, était très critiqué en interne au club à cause de problèmes d’attitude et de prestations assez moyennes, Arbeloa a continué à lui faire confiance, ce qui a payé puisqu’il a réussi à tirer le meilleur de l’attaquant, qui l’a d’ailleurs remercié publiquement à plusieurs reprises. Il s’est donc distingué par sa gestion des troupes et des égos, réussissant à créer des groupes plutôt sains et unis. Ce qui est très important à Madrid, où on est également conscient qu’Arbeloa, du fait de son expérience avec le Real Madrid de José Mourinho, saura gérer le contexte médiatique et social parfois compliqué autour du club.
Il a d’ailleurs avoué s’inspirer de l’entraîneur portugais, qui voyait en lui un véritable relai dans le vestiaire. Arbeloa s’inscrit aussi dans ce paradigme de "coach bouclier", qui fédère ses joueurs, qui les protège aussi et est prêt à monter au front pour les défendre. Même footballistiquement, on retrouve des similitudes flagrantes. En plus de ce pressing et de l’exigence mentionnés ci-dessus, il y a certaines philosophies de jeu communes. Il demande par exemple à ses joueurs, notamment dans le secteur défensif, de tout faire pour éviter les erreurs. Ne pas se tromper, plutôt que d’en faire trop. Il préfère clairement un long dégagement hasardeux qu’une relance risquée près de ses cages. « Moins tu fais d’erreurs, plus tu seras payé », dit-il souvent à ses joueurs. Alvaro Arbeloa va continuer de faire ses classes, avec le Castilla dès la saison prochaine. Mais Xabi Alonso le sait, dans le cas où ça se passe mal pour lui ces prochaines années, le Real Madrid a déjà un candidat très sérieux pour le remplacer…
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