Espagne-Portugal : les notes du match

Par La Rédaction FM
13 min.
Llorente au duel avec Pepe @Maxppp

Opposés pour un match de préparation à l'Euro 2020, l'Espagne et le Portugal se sont quittés sur un 0-0 à Madrid. Un match qui donnera plus de motifs de satisfaction aux hommes de Luis Enrique, dominateurs mais peu efficaces face au but. Le Portugal a montré un visage décevant.

Dans une semaine exactement, l'Euro 2020 aura déjà débuté avec la première rencontre de ce Championnat d'Europe entre la Turquie et l'Italie. Mais en attendant, les amateurs de ballon rond avaient droit à un match XXL ce vendredi soir au Wanda Metropolitano de Madrid puisque l'Espagne, nouvelle sélection d'Aymeric Laporte, et le Portugal croisaient le fer. Forcément, l'équipe de France de Didier Deschamps avait un œil sur cette rencontre et les mouvements portugais puisque la Seleção das Quinas figure dans son groupe au Championnat d'Europe.

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D'ailleurs, Fernando Santos mettait en place un 4-3-3 ce soir avec sa star Cristiano Ronaldo en pointe épaulée par Joao Félix et Diogo Jota. Côté espagnol, l'ancien défenseur français Laporte était titulaire dans le 4-3-3 de Luis Henrique. Dans un match où une réelle bataille pouvait être attendue, la Roja prenait possession du ballon face à des Portugais peu pressants. Les Espagnols créaient d'ailleurs le danger en premier avec cette occasion et cette intervention de Pepe (10e). CR7 et les siens avaient du mal à sortir mais sur une opportunité, Fonte pensait ouvrir la marque. Mais son coup de tête était refusé pour une faute (23e).

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Morata a touché la barre

La réponse espagnole ne tardait pas. Ferran Torres tentait aussi sa chance avec un coup de casque. A côté (27e). La première période était loin d'être emballante et tout le monde regagnait les vestiaires avec un score nul et vierge. Après la pause, on espérait donc voir un meilleur visage de la part des hommes de Fernando Santos mais les locaux dominaient toujours. La preuve avec ce tir de Morata sur Rui Patricio (50e), avant une double occasion pour l'avant-centre de 28 ans (54e). Il y avait de plus en plus le feu dans la surface portugaise, et le Parisien Sarabia manquait complètement le cadre avant l'heure de jeu (58e)...

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Voyant son équipe dans le dur, Santos enchaînait les remplacements et Diogo Jota offrait une frayeur aux supporters espagnols de la tête (60e). Dès lors, le rythme retombait et la Roja offrait de belles séquences de conservation, sans toutefois inquiéter le Portugal. Jusqu'à ce coup-franc vicieux de Koke finalement sorti par Rui Patricio (88e) et à une barre transversale touchée par Morata (90+2e). Le tableau d'affichage n'évoluait donc jamais et les deux équipes se quittaient dos à dos (0-0). Prochain rendez-vous amical pour l'Espagne mardi face à la Lituanie, alors que le Portugal défiera Israël le lendemain, le mercredi.

L'homme du match : Marcos Llorente (7) : le joueur de l'Atlético de Madrid a livré un très gros match sur son côté droit, à un poste de latéral qui n'est pas le sien de formation mais qu'il a déjà occupé avec les Colchoneros. Dans son antre du Wanda Metropolitano, l'ancien joueur du Real Madrid a joué assez haut sur le rectangle vers pour apporter de la percussion et du liant offensivement. Ses efforts et ses centres à foison ont failli être récompensés mais Sarabia a loupé le cadre sur son service parfait après avoir chipé le ballon au duel dans les pieds de Pepe (58e). Défensivement, le danger n'est pas venu de son côté et il a fait le geste juste quand il le fallait (48e), hormis sur ce duel aérien perdu face à Diogo Jota (60e).

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Espagne

  • Unai Simon (5,5) : le portier de l'Athletic Bilbao n'a pas eu grand-chose à faire. Il s'est montré utile dans la relance, permettant à l'Espagne de ressortir le ballon proprement, tout en faisant preuve de sang-froid face au pressing adverse dans sa surface, et il n'a pas hésité à jouer long quand le jeu le demandait et qu'il fallait soulager les siens. S'il n'est pas loin d'un but gag en dégageant en une touche d'un plat du pied un ballon dans sa surface qui a rebondi sur CR7 avant de revenir miraculeusement dans ses gants (37e). Il a fait le job sur le peu de ballons sur lesquels il a été contraint d'intervenir (56e, 90e+3).

  • Marcos Llorente (7) : lire ci-dessus.

  • P. Torres (6) : l'homme clé de la défense de Villarreal a rendu une copie très correcte à Madrid. Bon dans la couverture pour protéger son gardien (8e), dominant dans les airs (11e, 19e) mais aussi imposant dans ses duels au sol, comme face à Renato Sanches en première période (21e), Pau Torres a fait preuve d'une grande maîtrise. Il n'a pas hésité à monter d'un cran pour créer le surnombre lors des phases de possession, tout en se montrant précis dans ses relances balle au pied. Après avoir été pris de vitesse par Ronaldo (60e), il a été remplacé par Eric Garcia (63e), qui n'a pas été mis sous pression.

  • Laporte (6,5) : le Franco-Espagnol était très attendu pour sa première sélection avec la Roja. Le moins que l'on puise dire, c'est que le défenseur central de Manchester City a fait bonne impression contre le Portugal. A l'image de son compère en charnière centrale, il a remporté ses duels aériens (10e, 13e, 27e, 52e) et n'a pas été mis à mal au sol, réalisant des interventions quand il le fallait (36e, 51e). Il a apporté sa sérénité au collectif espagnol déjà plein de maîtrise technique, à l'image de ses quelques percées balle au pied. Une première plus qu'encourageante et de bon augure pour le futur de l'Espagne. Remplacé par Diego Llorente (79e).

  • Gaya (5) : le latéral du Valencia CF a été, sans grande surprise, très offensif d'autant plus que la mainmise des Espagnols sur ce match l'encourageait à se comporter de la sorte. Il a multiplié les courses dans son couloir gauche ainsi que les centres pour apporter du danger dans la surface, et n'a absolument pas rechigné à faire les efforts pour le collectif. Il en a peut-être perdu en lucidité. Car s'il s'est montré décisif défensivement sur cette intervention devant Ronaldo (37e), les occasions portugaises sont venues de son côté gauche, à l'image de ce service de Ronaldo pour Jota (60e).

  • Fabian Ruiz (6,5) : un match très plaisant de la part du milieu du Napoli. Alors que l'Espagne a clairement remporté la bataille du milieu de terrain, il s'est régalé en se montrant très présent offensivement. Il a beaucoup joué dans ses triangles, que ce soit avec Torres, Gaya, Sarabia ou encore Morata. Ses projections vers l'avant à répétition ont permis de proposer des solutions à Sarabia côté gauche. Il a même tenté sa chance mais sa frappe écrasée a été contrée et a fini en corner (43e). Remplacé par Koke (75e), qui n'a pas eu l'opportunité de se démarquer en fin de partie.

  • Busquets (6,5) : le Blaugrana a été fidèle à lui-même au Wanda Metropolitano. Le numéro 6 espagnol a été très précieux dans l'entrejeu et toujours aussi précis dans ses transmissions. Comme à son habitude, il a été capable de casser des lignes avec ses passes dans l'intervalle mais aussi par ses transversales. Sa science du placement et sa présence dans les duels lui ont aussi permis de gratter quelques ballons. Il est d'ailleurs à l'origine de la plus grosse occasion de la première période (27e). Véritable plaque tournante au milieu de terrain, Busquets a aussi été très utile quand il fallait conserver le ballon. Remplacé par Rodri (63e), qui a parfaitement supplée le Catalan.

  • Thiago (5,5) : le milieu de terrain de Liverpool a livré une prestation encourageante. Il a fait parler sa finesse technique en délivrant quelques superbes passes en profondeur, sans oublier ses tâches défensives quand il fallait couvrir montées de son latéral droit très offensif Marcos Llorente. Il a récupéré plusieurs ballons en affichant de l'agressivité dans le bon sens du terme. L'ancien joueur du Bayern n'était également pas loin d'ouvrir le score si Pepe n'avait pas effleuré le ballon dans sa surface (10e). Remplacé par Pedri (63e), qui a tenté de faire la différence sans succès.

  • F. Torres (5,5) : l'ailier de Manchester City a réalisé un bon match, se rendant dangereux mais avec un manque de justesse dans le dernier geste indéniable. Il a fait mal par ses accélérations et s'est justement crée plusieurs situations favorables. Il aurait dû convertir cette offrande de Morata mais son coup de casque à bout portant a fui le cadre de Rui Patricio (27e) alors que sa frappe non cadrée hors de la surface manquait de précision et de puissance pour être réellement inquiétante (67e). L'animation et les intentions sont là, à lui de régler la mire afin d'être fin prêt pour le début de l'Euro 2020.

  • Morata (6) : l'attaquant de la Juventus prêté par l'Atlético de Madrid a disputé une rencontre satisfaisante dans l'antre des Colchoneros et aurait pu en être le héros. En bon point d'appui à la pointe de l'attaque, il a orienté le jeu pour faire monter le bloc espagnol quand son équipe avait le cuir. Mais l'ancien buteur du Real Madrid a aussi beaucoup décroché, dézoné, sans rechigner à faire les efforts défensifs. Un match généreux de sa part qui n'a pas été récompensé. Il aurait pu être passeur décisif sur cet amour de centre de l'extérieur du pied droit envers Ferran Torres (27e) et sur ce service pour Ferran Torres en retrait (77e), mais aussi buteur sur sa tentative au retour des vestiaires (50e) ainsi que sur la balle de match envoyée sur la barre transversale en toute fin de partie (90e+2). En vain.

  • Sarabia (3) : invité surprise de la liste des 26 Espagnols pour disputer l'Euro 2020, l'atout offensif du Paris Saint-Germain n'a pas marqué des points dans l'optique d'une place dans le onze de départ de cette Roja. S'il a beaucoup combiné avec Fabian Ruiz et Gaya sur son côté gauche, il a aussi eu du mal en un contre un face à Nelson Semedo. Le joueur parisien n'a globalement pas assez précis dans ses transmissions et ses relais notamment avec Gaya, même si ce bon centre a fui tout le monde sans être repris dans la surface lusitanienne (72e). Difficile également d'oublier ce gros raté au point de penalty après un gros travail de Marcos Llorente dans la surface (58e). Remplacé par Gerard Moreno (75e), qui n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent.

Portugal :

  • Rui Patricio (5) : assez tranquille en première période malgré la domination espagnole. Un jeu au pied imprécis, ce qui lui a valu les remontrances de Cristiano Ronaldo, agacé. Il n'a pas eu à beaucoup s'employer non plus après la pause, la faute à des attaquants espagnols qui ont rarement cadré leurs tentatives. Un arrêt décisif à la 88e sur un coup-franc vicieux de Koke.

  • Semedo (5) : mis sous pression avec la présence de Sarabia et surtout les incursions de Fabian Ruiz sur son côté, il a eu du mal à sortir de sa moitié de terrain. Mais il s'est acquitté sans trop trembler de ses tâches défensives, avec notamment un retour intéressant au coeur de sa surface en deuxième période (77e). Sérieux.

  • Pepe (5) : à 38 ans, il est toujours là, et toujours rugueux. Il compense son déficit de vitesse par son expérience bien évidemment. On l'a vu être suffisamment roublard face à Ferran Torres pour ne pas prendre l'eau. Toutefois, après s'être fait bouger par Llorente sur une grosse occasion espagnole, il a été remplacé peu avant l'heure de jeu par Carvalho, qui s'est positionné au milieu, Danilo descendant en défense centrale.

  • Fonte (6,5) : l'autre « vieux » (37 ans) de la charnière portugaise s'est bien acquitté de sa tâche, avec un peu plus de vivacité que Pepe, comme quoi parfois, un an, ça change tout. Plus sérieusement, il ne s'est pas laissé feinter par les incursions de Torres ou celles, plus rares, de Sarabia dans la surface. S'est vu refuser un but de la tête sur corner pour s'être un peu trop appuyé sur les épaules d'un adversaire (ce que les arbitres de L1 ont rarement sanctionné cette saison). Un beau sauvetage devant Morata (54e) et plusieurs interventions décisives dans sa surface.

  • Guerreiro (5) : le latéral gauche de Dortmund a apporté sa fougue dans les duels et heureusement qu'il en avait en stock pour tenter de contrôler le remuant Torres et son acolyte Llorente. Beaucoup de travail sur son côté donc et peu d'occasions de se montrer offensivement en première période. Un peu plus d'espace pour lui après la pause, mais il a quand même limité ses montées. Remplacé à la 80e par Nuno Mendes.

  • Danilo (5) : un début de match tonitruant avec plusieurs ballons récupérés haut et puis il a plus subi, à l'image de son équipe, recroquevillée dans sa moitié de terrain. On l'a parfois senti agacé du manque de pressing de ses compères offensifs et c'est lui qui a montré la voie à suivre dans ce domaine. Replacé en défense centrale à la sortie de Pepe, il s'en est bien sorti alors que les Espagnols accentuaient la pression.

  • S. Oliveira (4) : très neutre en première période, le joueur du FC Porto n'a pas été d'une grande aide à son équipe. Un pressing inconstant et surtout une utilisation du ballon trop mièvre pour en tirer quelque chose. Une prestation bien terne qui s'est achevée à l'heure de jeu, avec l'entrée en jeu de Bruno Fernandes. Le milieu offensif de Manchester United a amené un peu de liant à son équipe, qui est monté d'un cran techniquement. Des relais précieux mais il a manqué une véritable étincelle.

  • R. Sanches (6) : la pile électrique de son équipe. Heureusement qu'il était là pour égayer la première période du Portugal, décevant dans son expression collective. Le joueur de Lille, positionné côté droit, s'est fendu de quelques chevauchées au cœur de l'entrejeu. Dommage qu'il perde de la lucidité pour mieux conclure ses percées, qui s'achèvent souvent par excès d'individualisme. Repositionné sous Ronaldo après la pause, il a baissé de pied et a finalement été remplacé par João Palhinha (70e).

  • J. Felix (3) : dans son antre de l'Atlético de Madrid, il n'a strictement rien proposé en première période. Des pertes de balle, même sur des choses simples, et quasiment aucun impact dans le jeu de son équipe. C'est donc logiquement qu'il a été remplacé par Pote (4) à la pause. Le champion du Portugal avec le Sporting (23 buts en Liga NOS) s'est placé côté droit et a amené un peu plus de vivacité. Il a cherché à combiner avec Ronaldo mais il a pu constater que le niveau international ne tolérait pas la moindre erreur technique. De l'envie, mais il doit encore apprendre.

  • D. Jota (4) : positionné à gauche, l'attaquant de Liverpool a été bien cadenassé par Llorente en première période et a surtout dû aider à défendre. Pas de différence notable balle au pied, mais une présence malgré tout menaçante, à l'image de sa tête, au-dessus, sur un centre de Ronaldo (60e). Pas assez influent au final et remplacé par R. Silva (70e).

  • Ronaldo (5) : une première période forcément frustrante au regard de la pauvreté du jeu de son équipe qui ne lui a offert aucun bon ballon à exploiter. CR7 a fait l'effort au pressing, a tenté de jouer chaque coup à fond mais sa meilleure occasion est venue d'un dégagement contré d'Unai Simon. Une belle accélération pour servir Jota en début de deuxième période et enfin plus de soutien autour de lui. Une tête pas cadrée sur un coup-franc, quelques appels tranchants rarement servis. Un match pas évident pour la star portugaise, qui a fait ce qu'il a pu avec un minimum de munitions.

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