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Allemagne - Argentine : les notes du match

Dans ce remake du quart de finale de la Coupe du Monde 2006, l'Allemagne a une nouvelle fois fait mordre la poussière à l'Argentine. Sauf que cette fois-ci, les hommes de Diego Maradona n'auront quasiment aucun regret à avoir. Alors qu'il y a quatre ans ces derniers avaient le match en main, cette fois ce sont les coéquipiers de Miroslav Klose qui ont pris rapidement les devants pour se qualifier en demi-finale (4-0). En attendant l'Espagne ?

Par La Rédaction FM
9 min.
Argentine Miroslav Klose @Maxppp

Alors que tout le monde s'attendait à une spectaculaire opposition de style entre des Argentins conquérants, caresseurs de cuir et des Allemands tueurs en contre, les hommes de Joachim Löw ont créé la surprise. En trouvant la faille dès la troisième minute grâce à un but de la tête de Müller, les Germaniques ont immédiatement pris à la gorge des Argentins qui sont complètement passés à côté de leur match.

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Quelque peu surpris de leur domination, les champions du monde 90 ont imposé leur rythme et leur physique pour étouffer le quatuor offensif adverse (Messi-Di Maria-Tevez-Higuain). Inoffensifs, les Albicelestes partaient d'ailleurs avec un sacré handicap dès cette fameuse troisième minute quand on sait que la Mannschaft a remporté 80% de ses matches de Coupe du Monde après avoir ouvert le score.

Dominateurs, les Allemands se sont parfaitement regroupés derrière au fur et à mesure de la rencontre afin de retrouver une configuration qui leur a si bien réussi depuis le début de la compétition. Laissant venir les timides vagues d'assauts sud-américaines, les partenaires de Schweinsteiger n'ont que très rarement été inquiétés. En collant Schweini et Khedira aux basques de Messi, le génie du Barça a dû évoluer dans une position plus reculée, ne pouvant ainsi ravitailler ses coéquipiers d'attaque. Messi étouffé, Di Maria et Rodriguez transparents et Higuain maladroit, la mission devenait beaucoup trop compliquée, d'autant que Neuer a aimanté une grande partie des frappes.

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Impitoyable, l'Allemagne poursuivait quant à elle son festival offensif. Après en avoir collé quatre aux Anglais, les Allemands ont tué la rencontre au plus fort de la domination argentine avec un Klose qui, grâce à son doublé, revient à une petite longueur de Ronaldo le recordman du nombre de réalisations inscrites en Coupe du Monde (15 buts). Démoralisés à 2-0, les Sud-Américains ont alors laissé leurs bourreaux du jour sortir un récital et leur infliger une défaite dont tout Buenos Aires se rappellera puisqu'en 2010 l'Argentine n'avait perdu aucun match. Seul bémol toutefois pour l'Allemagne : un sévère carton jaune reçu par le jeune Müller le prive de la demi-finale.

Homme du match : Klose (8) : pour sa centième sélection sous le maillot de la Mannschaft, il a fait preuve d'une énorme envie à la pointe de l'attaque allemande. S'il loupe le but du KO de très peu à la 24e, il n'a jamais baissé les bras. Son abnégation est récompensée une première fois à la 67e minute en poussant le ballon dans le but vide après un excellent travail de Müller et Podolski. C'est encore lui qui clôt le festival allemand d'un plat du pied à la 89e minute. Ses troisième et quatrième buts de la compétition, ses treizième et quatorzième buts en Coupe du Monde. Il égale ainsi le mythique Gerd Müller et n'est plus qu'à une réalisation du record de Ronaldo.

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Allemagne :

Neuer (6) : souvent sollicité au pied en début de rencontre, il réalise plusieurs bonnes interventions après les premières vingt minutes (23e, 32e, 35e, 40e) sans pour autant être vraiment mis en difficulté. S'il capte plusieurs tentatives en seconde période (62e, 65e), ses prises de balle n'ont pas toujours rassuré (54e, 63e). Plus vraiment inquiété après le troisième but de son équipe, il a pu profiter du spectacle et de l'ambiance.

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Lahm (6,5) : toujours exemplaire sur le plan défensif, le capitaine allemand a mis quelques minutes avant de commencer à se porter vers l'avant. Ses débordements tranchants, comme à la 44e et la 60e, auraient pu déboucher sur des buts. Si Maxi Rodriguez a été transparent tout le match, son activité y est pour beaucoup. Un sauvetage énorme dans la surface à la 64e.

Mertesacker (6) : impérial dans le jeu aérien, mais plus en difficulté lorsqu'il est confronté à un jeu court, au sol. Cela ne l'a pas empêché d'être très rarement mis en difficulté. Il sauve son équipe en se sacrifiant pour détourner la frappe de Tevez à la 54e minute, lorsque le break n'était pas encore acquis.

Friedrich (6,5) : souvent bien placé, il a dû glisser vers la gauche à plusieurs reprises pour prêter main-forte à Boateng. Légèrement en difficulté dès que Higuain s'est approché de la surface, comme sur l'enchainement du Madrilène de la 35e minute. Solide lorsque les Argentins ont poussé en début de seconde période, c'est en plus lui qui marque le troisième but (74e) en se trouvant à la conclusion de la magnifique percée de Schweinsteiger.

Boateng (5) : il s'est surtout appliqué à rester bien placé pour bloquer son couloir. Il a d'ailleurs rarement dépassé le milieu de terrain. Pourtant, il a fait preuve d'un manque de sérénité en défense. Un cran en dessous de ses partenaires et remplacé par Jansen à la 72e.

Khedira (6,5) : homme de l'ombre du dispositif allemand, son placement est extrêmement précieux pour l'équilibre de sa formation, qui compte pas moins de cinq joueurs à vocation offensive. Discret, mais très important, il est remplacé par Kroos à la pour lui éviter un carton qui l'aurait privé de la demi-finale.

Schweinsteiger (7) : véritable maitre à jouer de cette équipe allemande, c'est lui qui offre le premier but à Müller en tirant parfaitement son coup franc (3e). S'il s'est énormément dépensé pour gêner Messi, obligeant ce dernier à souvent dézoner, il a aussi touché énormément de ballons pour orienter le jeu de son équipe. Pas en réussite sur ses tentatives lointaines, mais des transversales d'une précision chirurgicale. Sa magnifique percée dans la défense adverse (74e) lui permet d'offrir un caviar à Friedrich sur le troisième but.

Muller (7,5) : le héros du huitième de finale contre l'Angleterre a commencé la rencontre sur les chapeaux de roues en inscrivant son quatrième but du Mondial (3e). Sa grosse débauche d'énergie et sa technique balle au pied font de lui un vrai poison pour ses adversaires. À la 24e, il sert parfaitement Klose qui manque le break et aurait même pu doubler la mise à la 44e. Un tout petit peu en dedans au retour des vestiaires, il s'est parfaitement repris et c'est lui qui s'arrache pour lancer Podolski sur le but du break (67e). Son carton, plutôt sévère (36e), le prive malheureusement de demi-finale. Un gros coup dur pour la Mannschaft. Victime de crampes et remplacé par Trochowski à la 83e.

Özil (6) : le Messi allemand n'a pas été spécialement en vue au cours de la première période. Manquant de tranchant dans ses prises de balles et ses initiatives, on l'a senti inhibé par l'évènement. Ses choix ont rarement été pertinents, malgré une indéniable bonne volonté. Plus incisif en seconde période, notamment après le break, mais pas toujours heureux dans ses choix. Beaucoup plus libre après que son équipe ait creusé l'écart, c'est lui qui offre le doublé à Klöse dans les dernières minutes.

Podolski (7) : incertain avant le match, le joueur de Cologne a fait souffrir son vis-à-vis dès l'entame de la rencontre. Proposant énormément de solutions à ses partenaires, il a également beaucoup travaillé pour gêner la première relance adverse et redescendre aider Boateng. Parfois critiqué pour son individualisme, il offre le second but sur un plateau à Klose (67e) et lance parfaitement Özil sur l'action du quatrième but. Avec un tel état d'esprit, il est tout simplement indispensable.

Klose (8) : voir ci-dessus

Argentine :

Romero (3,5) : pour son premier ballon du match, il ne pouvait pas rêver pire. Il ne peut qu'effleurer la tête de Müller à cause du marquage laxiste de sa défense. Il a tenté de repousser l'échéance comme ce dégagement du poing à la 57e face à Klose, mais le sabordage de son arrière-garde ne lui a pas permis d'éviter le naufrage des siens.

Otamendi (3) : devancé par Muller sur le but (3e), ce défenseur central d'origine a multiplié les fautes techniques et a souvent été débordé sur son côté droit. Plus offensif après une première demi-heure compliquée, il boira à nouveau la tasse sur le troisième but allemand. Remplacé par Pastore (69e).

Demichelis (3,5) : rapidement mis hors de position sur le deuxième but allemand (68e), le Munichois a lui aussi vécu un cauchemar en toute fin de match. Cueilli à froid dès les premières minutes, il a longtemps su éviter le pire. Mais à 2-0 il a complètement lâché.

Burdisso (4) : très sollicité par des Allemands qui ont souvent cherché la tête de Klose. Beau sauvetage sur pointu de Müller (43e). Ne peut rien sur le deux contre un bien négocié par Podolski sur le but de Klose (68e).

Heinze (4,5) : solide et comme souvent assez dur sur l'homme, l'ancien Parisien a rarement été débordé et a souvent dû venir prêter main-forte dans l'axe. Mais ce fut trop insuffisant.

Mascherano (3,5) : très physique comme à l'accoutumée et visiblement pas perturbé par son carton jaune, le joueur de Liverpool n'a absolument pas pesé sur cette rencontre. Incapable de maîtriser Schweinsteiger, Özil et consorts, il a multiplié les fautes.

M.Rodriguez (2,5) : invisible. Aucun apport offensif.

Di Maria (3) :le néo Merengue s'est souvent déporté sur le côté droit. À la 32e : première frappe dangereuse du match, mais un tir trop écrasé comme à l'image de ses frappes qui ont toutes été captées sans souci par Neuer. Beaucoup de dribbles tentés, mais peu d'efficacité. Remplacé par Agüero (74e).

Messi (4) : le milieu du Barça a joué dans une position très reculée à cause du marquage très serré de Schweinsteiger et de Khedira. Inoffensif, il a bien tenté quelques percées, mais face au bloc resserré adverse c'était mission impossible. Des frappes rarement cadrées et peu de bons ballons à donner, le Ballon d'Or 2009 était attendu comme le sauveur, il a échoué.

Tevez (4) : très nerveux, le Citizen a perdu beaucoup de duels. Moins vif que ses défenseurs, il a dû se contenter de quelques miettes, mais sans réussite. Croit délivrer une passe décisive à Higuain, mais les deux étaient clairement hors-jeu.

Higuain (3,5) : trop d'imprécisions techniques, notamment dans ses contrôles pour se mettre dans le sens du but. Buteur... mais hors-jeu, il a encore une fois brillé par son incapacité à ne pas sortir Le match lors d'un grand rendez-vous. Son triplé face aux Grecs lui permet encore d'être co-meilleur buteur de la compétition (4 réalisations), mais pour combien de temps ?

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