La terrible descente aux enfers d'Alen Halilović, l'ex-futur Messi qui découvre son 11e club en 8 ans !

Par Aurélien Macedo
7 min.
Ivan Cavaleiro (Fulham) au duel avec Alen Halilovic (Reading) @Maxppp

Annoncé comme l'un des talents les plus prometteurs du monde il y a un peu moins de 10 ans, Alen Halilović crevait l'écran au Dinamo Zagreb et rejoignait le FC Barcelone. Pourtant, le milieu offensif dont le mètre 69, les qualités et le départ en Catalogne ont immédiatement amené à le comparer à Lionel Messi n'a pas connu la réussite escomptée. Multipliant les expériences décevantes et n'arrivant pas à s'inscrire dans la durée avec un club, il vient tout juste de revenir au pays, du côté de Rijeka.

À une époque pas si lointaine où le duel Cristiano Ronaldo - Lionel Messi battait son plein, le Real Madrid et le FC Barcelone se livraient un duel sur les pépites de demain. D'un côté, les Merengues se targuaient du phénomène norvégien Martin Ødegaard tandis que les Blaugranas avaient misé sur Alen Halilović. Huit ans plus tard, les deux joueurs ont quitté respectivement le Real Madrid et le FC Barcelone. Mais si Martin Ødegaard régale en Premier League avec Arsenal et atteint un niveau très intéressant, la situation d'Alen Halilović est plus complexe. Désormais âgé de 26 ans, le milieu offensif croate vient de signer pour le 11e club de sa carrière avec la formation du HNK Rijeka. Un retour aux sources digne d'une échappatoire pour un joueur qui n'aura décidément pas su répondre aux attentes très élevées qui ont pesé sur ses épaules dès le plus jeune âge. Débutant en professionnel en septembre 2012 alors qu'il avait tout juste 16 ans, il découvrait la Ligue des Champions un mois plus tard (24 octobre) contre le Paris Saint-Germain (défaite 2-0). Milieu offensif prometteur capable d'évoluer sur les deux ailes, ce soyeux gaucher se distinguait esthétiquement. Disputant 61 matches avec le Dinamo Zagreb pour 8 buts et 4 offrandes, il faisait notamment ses débuts internationaux le 10 juin 2013 contre le Portugal (défaite 1-0).

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Observé par les plus grands clubs dont le Bayern Munich mais aussi Tottenham, Arsenal et Manchester City, il rejoignait finalement le FC Barcelone contre 5 millions d'euros. Débutant avec la réserve en deuxième division où il inscrira 4 buts et délivrera 1 offrande en 29 matches, il fera aussi une courte apparition en Coupe du Roi lors de la saison 2014/2015 lui permettant ainsi d'inscrire cette compétition à son palmarès où figurent aussi ses deux titres de champion (2013 et 2014 avec le Dinamo). D'ailleurs, le jeune joueur, qui avait alors 18-19 ans, était satisfait de son début d'aventure en Catalogne : «tout se passe bien. Tout ce dont nous avions convenu avant mon départ se passe comme prévu, jusqu'au plus petit détail. On m'avait donné un plan de route avant mon arrivée, sur les entraînements notamment, et tout se passe absolument comme établi. C'est super. Je me sens très bien à Barcelone, je ne peux dire que du bien du club et de la ville sur ces premiers mois.» Afin de grandir, Alen Halilović sera prêté du côté du Sporting Gijon lors de la saison 2015/2016. Une expérience intéressante puisque pour sa première saison en Liga il a marqué 5 buts et délivré 5 offrandes en 37 matches. Après avoir loupé de peu la Coupe du Monde 2014, il était en course pour une place à l'Euro 2016 (1 cape en mars 2016 et une autre en mai 2016) mais restera finalement réserviste et loupera la liste des 23.

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Hambourg, le début des problèmes ...

Un échec suivi d'un transfert à Hambourg moyennant 5 millions d'euros qui a sonné le glas de son aventure catalane. Pensant pouvoir franchir un cap en Bundesliga d'autant que le FC Barcelone disposait d'une clause de rachat de 10M€ pour ses deux premières saisons en Allemagne, Alen Halilović va vivre un véritable calvaire. Déjà, il ne s'était pas mis dans les meilleures conditions en arrivant avec beaucoup d'arrogance du côté du "Dino". «Bien sûr, je suis fier. Le HSV est un grand nom, c'est un club qui est connu en Europe. Je suis heureux de pouvoir jouer. Mais je suis loin de mes objectifs. Mon plan est d'être au début de la saison à 100%. Le Barça est le meilleur club du monde, ils ont les meilleurs joueurs, ils ont tout gagné. Mais pour être honnête, je n'avais jamais eu une préparation aussi dure qu'ici. En Espagne, il est inconcevable qu'il y ait trois entraînements par jour», expliquait-il à Bild. Complètement avalé dans le tourbillon d'intensité qu'offre la Bundesliga, il ne disputera que 7 matches pour 1 seule titularisation et 1 but en Coupe contre les amateurs de Zwickau pour cette expérience allemande tournant court au bout de deux mois. Le licenciement précoce de Bruno Labbadia après quatre matchs lui aura aussi causé du tort puisque son successeur Markus Gisdol ne croira pas en lui.

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Connaissant aussi quelques petits pépins physiques, il sera prêté à Las Palmas pour 1 an et demi. Avec 39 matches au compteur pour 2 buts et 4 offrandes, il n'aura pas eu le même impact que lors de son expérience à Gijon et coulera en deuxième division avec le club des Canaries. Revenu à Hambourg descendu aussi en D2 cette saison-là, il partira libre pour l'AC Milan et retrouve ainsi un club prestigieux de manière inespéré. Alors qu'il n'a que 22 ans, rien ne semble perdu pour lui qui aura loupé cet été-là l'épopée croate jusqu'en finale du Mondial 2018. Mais là encore, il n'entrait pas vraiment dans les plans du coach Gennaro Gattuso. Disputant 60 minutes en 3 matches de Ligue Europa, il pliait bagage en janvier pour le Standard de Liège et garder un goût amer de cette expérience : «il faut demander à monsieur Gattuso. On a parlé à quelques reprises. Il m'a dit qu'il apprécie les joueurs de mon genre, mais il m'a fait comprendre que j'étais encore jeune et que je devais encore m'adapter, et travailler tactiquement. C'est ce que j'ai fait, mais j'ai reçu trop peu de temps de jeu. J'aurais pu attendre, mais je voulais jouer et montrer ce que je sais faire sur le terrain.»

Toujours aucune stabilité

En Belgique, en revanche, les sensations seront meilleures. En quelques mois, il disputera 14 matches (1 offrande) et fera même son retour en sélection. Entré contre la Tunisie (défaite 2-1) le 11 juin 2019, il n'a plus porté le maillot croate depuis ce jour. Après un autre prêt à Heerenveen correct mais peu flamboyant (1 but et 4 offrandes en 20 matches), il sera libéré par l'AC Milan le 5 octobre 2020. Restant libre quasiment deux mois, il fera le choix de l'Angleterre. Mais là encore après une saison, il partira de Birmingham. «J'étais heureux à Birmingham et il y a eu beaucoup de demandes. J'ai décidé que je n'allais pas me précipiter, car je me suis déjà précipité plus tôt dans ma carrière. J'ai décidé de prendre le temps et de prendre la bonne décision. Au cours des 2 ou 3 dernières années, je n'ai pas fait autant qu'espérer à cause des erreurs et des blessures. Mais aller en Angleterre m'a beaucoup aidé» expliquait-il. Restant en Championship mais redescendant un peu plus bas sur la carte de l'Angleterre, il a porté le maillot de Reading la saison dernière. Une expérience qui a pris un départ canon avec 6 matches intéressants où il a marqué 1 but et délivré 2 offrandes avant de se blesser durement à l'ischio. Indisponible pendant 8 rencontres, revenu pour 5 matches par la suite, il ne portera plus le maillot de l'équipe première après des rechutes.

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Un triste virage alors qu'il avait débuté de la meilleure des façons son aventure avec les Royals. Finalement libre de tout contrat à nouveau, il a fait le choix de revenir au pays au sein de Rijeka, 4e du dernier exercice et avec qui il pourra disputer la Ligue Europa Conférence. Sur le site du club croate, il a expliqué sa décision : «je suis en contact avec Rijeka depuis longtemps. Je voulais retourner en Croatie cette saison, je suis satisfait et heureux d'être ici à Rijeka. Nous avons parlé et parlé pendant longtemps et je connais bien le club et c'est pourquoi j'ai décidé de franchir le pas. J'ai suivi la HNL (D1 Croate) la saison dernière, plus que jamais, c'était très intéressant et c'est une motivation encore plus grande pour moi. Il y a une bonne équipe qui travaille cette saison, il y a une bonne ambiance et j'ai insisté pour que je vienne le plus tôt possible et que nous commencions à travailler le plus tôt possible.» Motivé et revanchard Alen Halilović revient en Croatie pour rattraper le temps perdu. Si personne n'est vraiment prophète en son pays, Alen Halilović tentera de s'y en rapprocher en s'offrant une deuxième partie de carrière plus cohérente au sein de son championnat national.

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