Ligue 1

OL : les quatre vérites de Claude Puel

À la tête de l’Olympique Lyonnais depuis maintenant deux ans et demi, Claude Puel ne s’est pas fait que des amis entre Rhône et Saône, c’est un doux euphémisme. Et alors qu’une partie des supporters n’a de cesse de réclamer sa démission, l’entraîneur a tenu à sortir de son silence pour aborder son cas sans tabou.

Par Khaled Karouri
4 min.
Olympique Lyonnais Claude Puel @Maxppp

Voilà maintenant près de 30 mois que Claude Puel a pris les rênes de l’Olympique Lyonnais. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux années et demi qui se sont écoulées n’ont pas permis au technicien d’entrer dans le cœur du public du Stade de Gerland. Dans le collimateur d’une grande partie des supporters, l’ancien entraîneur de Monaco et de Lille a connu de nombreux déboires entre Rhône et Saône, ayant bien du mal à imposer sa patte sur un Lyon aux griffes acérées. Mais, loin de se démonter, le natif de Castres a décidé de se livrer dans les colonnes de Lyon Capitale. Un entretien-vérité au cours duquel l’homme âgé de 49 ans aborde tous les sujets et toutes les polémiques.

La suite après cette publicité

Premier accroc dans son management, les règles trop strictes qu’il a tenu à imposer à des joueurs septuples champions de France. Faisant son mea culpa, l’ancien milieu de terrain confie néanmoins ne nourrir aucun regret : « Je l’ai peut-être fait de manière trop abrupte. Malgré les titres acquis, le groupe avait perdu un peu de rigueur, de discipline. Il fallait remettre tout ça en place. Quand il y a un changement, ça fait toujours un peu peur. Lorsqu’on n’établit pas de règles internes, il y a des abus. Chacun fait ce qu’il veut et ça ne va pas. On peut me reprocher d’avoir été strict. Mais si vous allez à Barcelone, il y a des règles bien plus sévères que ce que j’ai pu mettre en place à l’Olympique Lyonnais. Par rapport au niveau où on veut arriver, je parle de la Ligue des champions, il y a une partie “terrain” mais également “comportement” et “professionnalisme”. Ça fait partie des choses essentielles. Maintenant, c’est rentré dans les moeurs. C’est pris avec beaucoup plus de naturel. Je ne fais pas de la rigueur pour faire de la rigueur. C’est simplement établir des règles qui doivent être
respectées par tout le monde. Et quand je dis tout le monde, je ne fais pas de distinction entre les jeunes joueurs et ceux qui ont un statut de “stars”. Ça me paraît essentiel. Chaque joueur est logé à la même enseigne »
.

Et si ses relations ont été tendues avec certains joueurs, cela a aussi été le cas avec quelques dirigeants. Conseiller spécial du président Jean-Michel Aulas, Bernard Lacombe a semble-t-il eu quelques soucis avec Claude Puel. Incisif, le technicien n’hésite pas à lancer une pique à l’égard de son supérieur hiérarchique ! « Quand il y a deux, trois mauvais résultats qui se suivent, automatiquement, on a tendance à monter les gens les uns contre les autres. Surtout dans des périodes qui mériteraient d’avoir plus de calme. C’est un petit peu les progrès qu’on doit faire à Lyon. D’être en capacité de passer les mauvais moments en étant plus posés. De faire preuve en interne de plus de sérénité. L’Olympique lyonnais est un club qui est sujet à pas mal de mouvances, de critiques extérieures, parfois intérieures. C’est important d’avancer tous ensemble. Bernard [Lacombe] aime son club, il le représente. Moi, je ne suis que de passage. Simplement, durant mon passage, j’essaye d’apporter à l’OL. Et notamment toute une partie invisible en termes de structures, de formation, etc., qui prépare le club pour l’avenir ».

La suite après cette publicité

Admettant que son passage à l’OL ne reste qu’éphémère, Claude Puel relance de facto la question de son avenir dans la capitale des Gaules. Et alors que son contrat prend fin dans un an et demi, l’ancien coach du LOSC préfère ironiser sur son sort en avouant que Jean-Michel Aulas n’a sans doute pas l’intention de le prolonger : « En l’état actuel, je ne pense pas que ça sera le cas (rires). Donc, je ne me pose même pas la question. Simplement, j’ai un contrat que j’honorerai. Il faut remplir les objectifs. Cette année, ça serait important d’aller chercher un titre de champion de France qui sera très disputé, avec de nombreux prétendants. Ça serait un vrai challenge, une super opportunité. Il faut continuer de grandir. Mon cas personnel est secondaire. Je n’y pense pas. Un entraîneur vit dans la précarité. Son action est toujours dans le moyen terme, dans la construction. Même si j’ai conscience que tout peut s’arrêter à tout moment ». Pour Claude Puel plus que pour un autre coach, la vie d’entraîneur est loin d’être un long fleuve tranquille.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier