Le monde du football réagit au déclenchement de la guerre entre l'Ukraine et la Russie

Par Maxime Barbaud
9 min.
Le monde du football n'est pas indifférent au conflit entre la Russie et l'Ukraine @Maxppp

Le monde du football est directement concerné par la guerre qui s'est déclarée ce matin sur le territoire ukrainien.

L'Europe a basculé dans la peur et l'incertitude ce matin. Comme on pouvait le craindre depuis plusieurs semaines, l'armée russe est entrée en Ukraine. Les sirènes ont retenti dans Kiev et les autres grands centres d'activité du pays afin de prévenir la population de l'imminence des bombardements. Désormais, tout le pays est tourné vers la guerre, les Ukrainiens comme les travailleurs étrangers, et les affaires quotidiennes sont remises à plus tard. La Premier League ukrainienne, qui devait reprendre ce week-end après une longue trêve hivernale, est suspendue durant au moins les 30 prochains jours.

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Les réactions elles s'enchaînent. La plupart du temps, ce sont des messages de paix comme celui de Fedor Smolov, l'attaquant russe du Dynamo Moscou. «Non à la guerre» dit-il sur Instagram. De l'autre côté de la frontière, Andriy Shevchenko, légende du football ukrainien et sélectionneur de l'équipe nationale il y a encore quelques mois, a demandé une réponse internationale. «La Russie a déclenché une guerre à grande échelle au petit matin. Mon peuple et ma famille sont attaqués. L'Ukraine et son peuple veulent la paix et l'intégrité territoriale. S'il vous plaît, je vous demande de soutenir notre pays et de demander au gouvernement russe d'arrêter cette agression et cette violation du droit international. Nous ne voulons que la paix. La guerre n'est pas la réponse.»

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Le football est directement concerné

L'UEFA n'a pas tardé à réagir non plus et a condamné cette attaque ordonnée par Vladimir Poutine. Elle se réunira demain pour décider des sanctions à appliquer. Elle va annoncer la délocalisation de la finale de la Ligue des Champions, qui devait avoir lieu à Saint-Pétersbourg le 28 mai prochain. C'est tout le football européen qui se sent concerné. Présent en conférence de presse, Christophe Galtier, le technicien champion de France en titre, a eu un mot pour les joueurs et les entraîneurs qui sont surplace, à la merci du danger.

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«On s'est tous levé avec les images de ce qu'il se passe en Ukraine. Je voudrais envoyer un message à tous les Ukrainiens. Je pense aux sportifs et plus précisément aux footbaleurs et aux entraîneurs qui doivent vivre une situation dramatique. Je voudrais leur passer un message de soutien et j'ose espérer que le football français fera quelque chose pour le football ukrainien, je ne sais pas de quelle manière, mais le foot français doit soutenir tous les footballeurs et tous les entraîneurs qui se trouvent actuellement en Ukraine, sous les bombardements», a demandé le coach niçois.

Justement en Ukraine, l'heure est à l'inquiétude. Les Brésiliens du Shakhtar Dontesk, dont le club et les infrastructures ont été délocalisés dans la région de Kiev depuis le conflit initial du Donbass en 2014, ont appelé leur gouvernement à leur venir en aide pour les sortir du pays avec leurs familles. Une situation que comprend leur entraîneur Roberto de Zerbi, contacté par Sky Sport Italia. «Il y a deux groupes de joueurs, le premier est celui des Ukrainiens qui sont les vraies victimes. Nous, on va partir mais eux, ils restent ici et ils sont directement touchés. Cela me touche beaucoup. Il y a des gars qui ont l'âge d'être mes enfants.»

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Certains prennent la route, pendant que d'autres restent sur place

Chez le grand club rival du Dynamo Kiev, Mircea Lucescu refuse lui de s'en aller, alors que le pays plonge dans des heures sombres. Il faut dire qu'à 76 ans, il en a probablement vu d'autres. «Je ne suis pas parti quand la folie a commencé à Donetsk, en 2014. Je ne peux pas faire ça. Certainement pas… Je donnerais un exemple négatif à tout le monde, un sentiment de peur, de panique. Comment pourrais-je faire ça? Espérons que ce n'est rien et que ces gros gens sans cervelle se calmeront…»

Lluis Cortes, le sélectionneur espagnol de l'équipe féminine d'Ukraine est quant à lui sur la route en train de filmer les colonnes de voitures tentant de fuir les grandes villes du pays. Il a décidé de filer vers la frontière polonaise, tandis que les stations-service sont prises d'assaut. «Il y a beaucoup de confusion, confirme Marlon le défenseur du Shakhtar et ancien du Barça ou encore de Nice. Vous ne pouvez pas vous déplacer car il y a du trafic partout. Un trajet de deux ou trois heures peut prendre dix heures et l'essence commence à manquer. Où allons-nous aller alors ?»

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