Serie A

Juventus : Thiago Motta ne fait déjà plus l’unanimité

La Juventus de Thiago Motta, qui affrontera Manchester City mercredi en Ligue des Champions, commence à s’attirer les foudres de la presse italienne et d’une partie des tifosi turinois. La hype du mercato estival et les promesses de l’après-Allegri tombent déjà à l’eau, malgré des circonstances atténuantes.

Par Valentin Feuillette
4 min.
Thiago Motta sur le banc de Juventus @Maxppp

Le football peut aller vite, très vite. Après un mercato florissant, la nouvelle Juventus de Thiago Motta commençait très fort sa cure de jouvence avec deux larges victoires en Serie A, contre Côme (3-0) puis le Hellas Vérone (3-0). Trois matchs nuls vierges et sans saveur (0-0) consécutifs ont remis les Bianconeri sur terre, avant de laisser place à un quotidien rempli de hauts et de bas. L’excitation du nouveau projet résolument offensif porté par un entraîneur moderne et apprécié à la cote grandissante a finalement rappelé des brides nostalgiques d’une Juventus peu attrayante et divertissante comme elle l’était sous Massimiliano Allegri. Les journalistes sont de moins en moins tendres avec l’ancien milieu de l’Inter et du PSG. Les tifosi commencent même à perdre patience. Même si la Juventus est toujours invaincue en Serie A, elle reste classée à une décevante 6ème place et n’a plus gagné en championnat depuis début novembre. Il faut néanmoins rappeler que le contexte n’a pas été évident pour Thiago Motta avec une infirmerie, qui a été garnie d’une dizaine d’éléments clefs.

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Il y a encore quelques semaines, Dušan Vlahović, Vasilije Adžić, Douglas Luiz, Nico González, Arkadiusz Milik, Pedro Felipe, Juan Cabal, Nicolò Savona, Gleison Bremer, Weston McKennie et Douglas Luiz étaient tous blessés, ce qui avait forcé l’entraîneur italien à appeler cinq jeunes joueurs du centre de formation dans un groupe restreint à 13 joueurs de champ disponibles : «ce sont les premiers qui veulent participer et jouer, ce sont les premiers qui ne sont pas contents s’ils ne jouent pas, à cause d’une blessure ou d’un choix technique. Aujourd’hui, ces joueurs sont de retour dans le groupe et nous sommes heureux de pouvoir nous aider dès le début et pendant le match en cours. Je n’ai jamais avancé d’alibi concernant les blessures. Je ne le ferai jamais, car je ne crois pas à ces choses à 200%. Toutes les équipes ont ce moment, l’important est de savoir comment vous les gérez», a expliqué Motta. Le milieu américain et le milieu brésilien sont désormais de retour, tout comme le buteur serbe, la pépite italienne et le jeune Monténégrin. Un moyen de soulager les maux de tête de Motta.

Un paradoxe étrange sur ce début de saison

Après cinq journées de Ligue des Champions, la Vielle Dame est 19ème au classement de la phase de championnat. Avec 8 points, les Turinois ne sont pas certains d’être qualifiés, surtout qu’ils croisent le fer avec Manchester City à l’Allianz Stadium ce mercredi. Ils défieront ensuite Bruges et Benfica. La rencontre contre des Cityzens malades peut être décisive : «affronter un grand club comme Manchester City est une excellente opportunité. Comme toujours, nous avons préparé le match pour donner le meilleur de nous-mêmes, grandir en équipe, nous améliorer en équipe, en entrant toujours sur le terrain avec une grande concentration. Le poids est ce qu’il est, c’est un match de Ligue des Champions entre deux grands clubs qui s’affrontent. Nous devons nous concentrer sur ce que nous avons à faire. Tout le reste est relatif, poids ou pas de poids. Nous, il faut juste être prêt et préparé», a expliqué Thiago Motta, alors que son équipe a dû se contenter d’un nul (2-2) à Bologne dans une ambiance mitigée entre applaudissements et huées pour le retour de Motta au stade Renato-Dall’Ara. La Juventus dans cette première partie de saison a mis en évidence des caractéristiques de jeu bien définies.

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Son équipe garde beaucoup le ballon, fait un énorme effort pour se verticaliser et ensuite chercher la conclusion au but avec efficacité. Et c’est dans ce dernier aspect que les Bianconeri ont des difficultés. Le match contre Bologne, en effet, a mis en avant une Juventus coincée. Incapable d’avancer vite et ancré dans des idées qui ne suivent pas la rapidité d’exécution nécessaire : «nous pouvons encore nous améliorer, nous sommes une équipe jeune, nous pouvons nous améliorer sur tous les aspects du jeu. Sur la technique, sur le jeu, sur le physique. Tout compte. Nous l’avons montré, nous avons un grand caractère, dans un moment difficile. Au final, nous regardons tout, mais nous donnons la priorité aux choses les plus importantes : rester compact, jouer avec intensité dans les situations de jeu, dans l’utilisation du ballon, être de grande qualité, car nous allons affronter une équipe qui aiment attaquer. Il y a beaucoup de choses auxquelles nous devons réfléchir et nous concentrer sur ce que nous pouvons faire». Avec neuf matchs nuls en Serie A, la Juventus version Motta a neuf points de moins, à ce stade de la saison, que l’an dernier avec Allegri. Pour l’instant, il n’y a aucune trace de la «révolution Motta» tant attendue.

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