Racisme, dépression, religion : les confidences puissantes de Kevin-Prince Boateng

Par Valentin Feuillette
2 min.
Racisme, dépression, religion : les confidences puissantes de Kevin-Prince Boateng @Maxppp

Dans un entretien accordé au journal italien La Repubblica, l’ancien joueur de l’AC Milan, Kevin-Prince Boateng, s’est confié à coeur ouvert sur sa dépression et plus largement sur les problèmes psychologiques dont souffrent les footballeurs professionnels, sans jamais en parler : «Il faut éduquer, entrer dans la tête des enfants. Et protéger les joueurs. Je n’en connais pas un qui n’ait pas de problèmes mentaux. J’y suis allé pendant un mois sans sortir, pour lire. Je rentrais à la maison en pleurant : mon bébé est arrivé et je ne pouvais pas jouer avec lui, j’étais vide. Les réseaux sociaux sont devenus une arme pour détruire les gens. Ils n’existaient pas encore, quand en 2009 Robert Enke, le gardien de Hanovre, s’est jeté sous un train à cause d’une dépression. Imaginez aujourd’hui. Comment m’en suis-je sorti ? Le déclencheur est venu après la relégation avec le Hertha Berlin, l’équipe de mon enfance et de mon cœur. Je devais arrêter parce que physiquement je n’en pouvais plus, je devais être honnête», a-t-il alors déclaré, non sans cacher son émotion.

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Pour retrouver le chemin du bonheur, l’ancien international ghanéen a parlé de l’importance de la religion et de sa nouvelle vie en Australie, loin de l’Europe où la montée du racisme et des populismes se poursuit : «La FIFA m’a invité à Sydney pour le Mondial féminin. Je suis entré dans l’église, je me suis mis à pleurer : j’ai donné ma vie à Jésus, je me suis baptisé. Cela m’est arrivé à 36 ans, je n’ai jamais été aussi heureux. Je ne me suis jamais senti aussi bien qu’à Sydney. Dans quelques mois, je quitterai Milan et l’Europe, qui est devenue mauvaise. Je ne le dis pas toujours, mais je ne me retrouve certainement plus en Europe. La haine et l’envie grandissent. En politique, les racistes essaient de gouverner, en Allemagne avec l’AFD. Je vois le pays où j’ai grandi qui les vote et je veux partir. En Australie, on m’a proposé d’aider à faire grandir le football. Que dirais-je à celui qui a insulté Maignan ? Qu’il lui faut Jésus. Rien d’autre. Je lui donnerais la Bible à lire. Chacun de nous a grandi différemment, avec ses propres expériences. Mais dans la Bible, tout est écrit, paix et amour : le racisme n’a aucun sens».

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