Italie : la succession de Roberto Mancini est ouverte

Par Maxime Barbaud
4 min.
Roberto Mancini, l'ex-sélectionneur de l'Italie @Maxppp

L'élimination de l'Italie en demi-finale des barrages à la Coupe du monde pose la question de l'avenir de Roberto Mancini sur la table. Sous contrat jusqu'en 2026, le sélectionneur a reçu le soutien de sa fédération et devrait décider lui-même de son maintien ou non. En cas de départ, quelques noms sont déjà avancés par la presse transalpine.

Il y avait comme un air de déjà-vu sur la pelouse du Renzo Barbera. En 2022, le stade de Palerme ressemblait furieusement au San Siro lors de cette funeste soirée de novembre 2017. Au coup de sifflet final que ce soit contre la Macédoine du Nord hier ou face à la Suède il y a un peu plus de 4 ans, partout des maillots azzurri qui errent sans savoir où aller, complètement hagards, perdus. Pour la deuxième fois de suite, l'Italie ne jouera pas la Coupe du Monde. Roberto Mancini incarne cet échec. Il avait pris en main la sélection en 2018, faisant face à une montagne de soucis. Devenu champion d'Europe, il est pourtant retombé aussi bas qu'à ses débuts.

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Il avait appris à ses joueurs à se relever. Ces derniers lui enseignent malheureusement à tomber. Qu'elles semblent déjà loin ces images de joie du sélectionneur le trophée Henri Delaunay dans les mains faisant le tour de Wembley. Cette équipe joueuse et entraînante lors du dernier Euro a perdu de sa superbe. Le 4-3-3 de Mancini a pris un énorme coup de vieux en seulement quelques mois. Depuis, l'Italie est devenue prévisible, son attaque muette. Depuis la finale remportée face à l'Angleterre, elle n'a marqué que dix buts en 8 matchs, dont 5 face à la seule Lituanie. C'est trop peu et le problème a refait surface hier avec 32 tirs pour 5 cadrés...

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Une équipe en panne offensive

«Sur le plan professionnel, c'est la plus grande déception de ma carrière, témoignait Mancini après la rencontre. La victoire à l'Euro était méritée, en jouant très bien, puis la chance qui nous accompagnait s'est transformée en malheur total. Que dire d'un match où on a tiré 40 fois ? Nous avons encaissé le but à la fin et nous ne savons même pas pourquoi. On a gagné un championnat d'Europe et on a été invaincus pendant deux ans et demi donc je sais une chose : nos joueurs sont très bons. Ce n'est donc pas leur faute ou celle du président, je suis le premier responsable. Quand tu perds, le premier responsable, c'est le coach».

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Le football n'a pas toujours de la mémoire mais le laps de temps entre la victoire continentale et ce nouvel échec est tellement court que le sort de Roberto Mancini ne sera pas scellé ainsi. C'est bien là l'unique raison car forcément l'avenir du sélectionneur est dans la balance, comme il l'a lui-même rappelé. «Ma déception est trop grande pour parler du futur.» Sous contrat jusqu'en 2026, le sélectionneur a déjà reçu le soutien de son président Gabriele Gravina. «J'espère qu'il continuera avec nous. Il a un engagement au niveau du projet et j'espère qu'il restera à la tête de l'équipe nationale pour continuer notre travail.»

Mancini décidera lui-même de son sort mais...

La question se pose néanmoins, même si le sujet est délicat. À travers un sondage, Sportmediaset a par exemple demandé à ses lecteurs si Mancini devait démissionner ou non. À la mi-journée, 51% ont répondu oui pour 49% de non. Plus que jamais, l'opinion est partagée. Faut-il continuer à faire confiance au sélectionneur jusqu'en 2026 pour qu'il initie lui-même la mue d'une équipe qu'il a fait grandir, qu'il a façonnée et menée à la victoire pour la faire redescendre illico de son piédestal ? Le choix est risqué et surtout il y a déjà des noms qui ont été évoqués pour prendre la suite mais la presse prévient, c'est Mancini qui décidera d'abord de son propre sort.

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En cas de départ, Sky Sport Italia et La Gazzetta dello Sport parlent aujourd'hui d'un tandem Fabio Cannavaro-Marcelo Lippi. Le premier a été capitaine victorieux de la Coupe du monde 2006 sous les ordres du second, qui est désormais âgé de 73 ans. L'ancien défenseur central est encore un jeune entraîneur. Il n'a dirigé que des clubs en Chine et en Arabie Saoudite et aurait besoin de l'expérience de Lippi. Enfin, Carlo Ancelotti, dont l'avenir est incertain au Real Madrid, est un candidat sérieux. Lui pour le coup ne manque pas de vécu et possède un immense palmarès. À 62 ans, le temps est peut-être venu pour l'ancien adjoint d'Arrigo Sacchi (1992-1995) de prendre en main l'équipe nationale.

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