À la découverte de Junior Nzila, de la DSR à la conquête de Naples

Par Alexis Pereira
4 min.
Junior Nzila sous les couleurs du Napoli @Maxppp

En cette période de fêtes, quoi de mieux qu'un conte de fées pour vous accompagner. Foot Mercato vous propose de vous raconter l'histoire de Junior Nzila, jeune milieu de terrain français parti à la conquête de Naples.

Tout est allé très vite pour Junior Nzila. En l'espace de quelques mois, la carrière de ce jeune milieu de terrain de 19 ans a connu un sacré coup d'accélérateur. «C'est fou ! J'ai parfois du mal à réaliser», nous a-t-il confié. Ancien pensionnaire de l'US Torcy, en Division Supérieure Régionale à l'époque, il décide, à tout juste 17 ans, de postuler pour une détection organisée par l'association Premier'ART, sur les conseils de son frère.

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«J'ai fait une détection en Suède (en novembre 2018), très bien organisée, on s'est parfaitement occupé de nous. On a fait trois matches contre des équipes professionnelles suédoises : une L1, une L2 et une National 1. J'ai joué titulaire au premier match, contre une L2, ça s'était très bien passé», s'est-il souvenu à notre micro. «Je garde un souvenir assez exceptionnel de la détection en Suède. Entre joueurs, on se connaissait bien au bout d'une semaine. On restera une famille, on jouait tellement bien ensemble qu'on aurait vraiment dit une équipe. Tout nous réunissait. C'était fusionnel entre les joueurs», a-t-il confié.

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Soutenu par Youssef Moussaïd, à l'initiative de l'association, il réalise ensuite plusieurs essais, en France et ailleurs. «J'ai enchaîné les détections partout, à Clermont, au Torino, à Sassuolo et à Chiasso. J'avais 17 ans à l'époque», a-t-il indiqué. Sur les conseils d'un autre représentant, il tente sa chance à Parme, un mauvais souvenir, avant de revenir vers Premier'ART et de finalement signer son premier contrat professionnel à Chiasso, en L2 suisse, à l'été 2019, à 18 ans. Le plus dur commence. «Quand je suis arrivé, on m'a directement envoyé en prêt dans une D4, Paradiso, qui était dans une autre ville, je devais prendre le train pour y aller, ce n'était pas facile», a-t-il expliqué avant de poursuivre.

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«À mon retour de prêt, le staff et la direction ont senti un changement. J'ai joué la fin du championnat 2019/20 en Ligue 2 avec Chiasso (10 apparitions), avec une passe décisive dès mon premier match. À l'issue de la saison, j'ai prolongé», s'est-il rappelé. Le début d'une belle histoire ? Pas forcément. «Je n'entrais pas dans les plans du nouveau coach à l'intersaison. Mais au fil des entraînements, il a changé d'avis. Il m'a lancé en amical. J'avais fait une très bonne préparation. Pour mon premier match de Coupe de Suisse (victoire 3-2 contre le FC Zurich, L1), j'ai été bon. Et subitement, après le premier match de championnat (où il est remplacé à la pause), je suis repassé sur le banc. C'était incompréhensible».

Un sacré parcours

Et alors que le vent semble tourner dans le mauvais sens pour ce n° 6 très physique (1m90, 81 kg) et à l'aise à la récupération, une opportunité inattendue se présente. «Des recruteurs de Naples étaient présents dans les tribunes lors de ce fameux match de Coupe de Suisse. Ils m'ont repéré. Et l'opportunité Naples s'est présentée en toute fin de mercato, c'est un mal pour un bien», nous a-t-il expliqué. Prêté avec option d'achat au Napoli, il a démarré par la case Primavera. S'il doit se contenter des entraînements en raison de la suspension du championnat pour cause de Covid-19, le Francilien savoure. «Franchement, ça se passe très bien, j'ai été très bien accueilli, on travaille beaucoup tactiquement, même si les journées se répètent sans matches», a-t-il assuré.

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Sous les ordres d'Emmanuel Cascione, ancien joueur passé par West Ham, Pescara et Parme notamment (89 matches de Serie A), il continuer à apprendre, avec un objectif bien précis en tête. «Tout me plaît ici, on évolue vraiment dans de supers conditions. Tu vois vraiment que tu es dedans. Quelques joueurs de la Primavera sont montés pour cause de Covid en équipe première, moi je n'ai pas encore eu l'occasion. Mais c'est l'objectif. Je suis très content d'être parti là-bas. Je donne tout, tous les jours à 100%, je suis à l'écoute, concentré et j'essaie de faire ce que j'ai à faire pour que Naples lève l'option», nous a-t-il lancé, sûr de lui.

Parfaitement adapté à son nouvel environnement et à une ville où il se sent bien, le milieu de terrain nous a ensuite décrit l'atmosphère particulière régnant dans la cité napolitaine depuis le décès de Diego Armando Maradona. «C'est un peu particulier, ça se ressent sur l'ambiance. Entre joueurs, on n'en parle pas trop, même si on est évidemment affecté. Quand on va au stade, on voit vraiment que quelqu'un est parti. C'est assez incroyable comme ambiance», nous a-t-il expliqué, espérant poursuivre l'aventure le plus longtemps possible.

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Une sacrée histoire, une expérience folle et une opportunité rare qui ne se seraient peut-être jamais présentées sans sa participation aux détections organisées par Premier'ART. «Il faut y croire, tenter sa chance. C'est une grande détection, des grandes opérations, contre des clubs professionnels. J'ai fait la détection en Suède, en Suisse, au Portugal et à Strasbourg en l'espace d'un an, c'est quand même énorme», a-t-il conclu. La prochaine aura lieu, au printemps 2021, à Marrakech. D'ici là, Junior Nzila aura peut-être convaincu définitivement Naples de miser sur lui.

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