L'invraisemblable rebond du FC Nantes

Par Maxime Barbaud
4 min.
Antoine Kombouaré @Maxppp

En un an, le FC Nantes est passé d'une place de barragiste en Ligue 1 à une finale de Coupe de France, tout en assurant largement son maintien en championnat. Un rebond que personne n'avait vu venir, d'autant que l'effectif n'a presque pas bougé similaire et que les tensions sont toujours vives entre la direction et les supporters.

«J'ai vu des matches : celui où on a frisé la correctionnelle l'année dernière, contre Toulouse en barrages. L'arbitre a été sympa quand même ce soir-là !» Même Jean-Claude Suaudeau le reconnaît. Interrogé par L'Equipe à trois jours de la finale de la Coupe de France entre le FC Nantes et l'OGC Nice, les Canaris sont passés tout près d'une immense désillusion l'an passé. Après avoir gagné au Stadium 2-1, les hommes d'Antoine Kombouaré ont perdu 1-0 à La Beaujoire et ont soufflé un grand coup lorsque l'arbitre a refusé de siffler un penalty en faveur du TFC dans les dernières minutes pour une main pourtant évidente de Charles Traoré.

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«C'était intense. Je n'avais jamais ressenti ça. Il faut le vivre, je ne souhaite à personne de vivre ça. Mais les garçons ont été énormes. Je les remercie, pour moi aussi c'était un challenge, rappelait l'entraîneur après ce barrage tendu sur Canal+. J'avais dit que j'avais une revanche à prendre sur moi-même. C'est une libération.» L'histoire aurait pu s'arrêter là. En cas de descente, Kombouaré devait rendre son tablier et Nantes serait reparti en Ligue 2 cette saison. Il n'y a rien eu de tout ça. A la place, l'entraîneur kanak est resté en place avec un effectif qu'il connaissait déjà.

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Un effectif quasi identique à celui de l'an passé

Seuls Imran Louza, Abdoulaye Touré et Abdoul Kader Bamba ont quitté le navire à l'intersaison (pour ceux qui jouaient régulièrement). En proie à des difficultés financières et structurelles, le club de Waldemar Kita n'a déboursé que 7,5 M€ pour lever l'option d'achat d'Alban Lafont. Pour le reste, Wylan Cyrpien, Osman Bukari, Willem Geubbels sont venus se relancer en prêts, tandis que Samuel Moutoussamy est lui revenu de prêt. L'équipe n'a quasiment pas bougé, renforcée par quelques éléments revanchards et un petit jeune au poste de latéral gauche, Quentin Merlin.

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«On n’a pas de cellule de recrutement», déplorait Kombouaré en août dernier pour expliquer le difficile mercato de son club. Il faut alors passer par le système D et faire jouer le réseau. «Il y a des copains qui ont appelé. C’est aussi la faisabilité des dossiers. On avait d’autres solutions. Mais c’est celui qui était le plus possible à faire signer. Les joueurs français sont très chers… L’idée, c’est d’amener un nouveau visage, de la fraîcheur. Et surtout de la qualité, je l’espère», priait-il. Si les craintes d'une nouvelle saison galère se justifiaient, elles ont rapidement été mises de côté.

Le mérite de Kombouaré

C'est même tout l'inverse qui s'est produit. Le FC Nantes a probablement vécu son meilleur exercice depuis le rachat du club par Waldemar Kita en 2007. Emmenés par un Ludovic Blas enfin réaliste et positionné en numéro 10, un Kolo Muani davantage tueur dans la surface, le déroutant Moses Simon, des éléments réguliers comme Pedro Chirivella, Andrei Girotto, Jean-Charles Castelletto ou encore Dennis Appiah et un Alban Lafont toujours aussi précieux dans son but, les Canaris ont trouvé leur rythme de croisière. Kombouaré a même eu le mérite de révéler Quentin Merlin et de relancer Samuel Moutoussamy.

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Avec cette équipe, pas forcément ronflante sur le papier, mais cohérente une fois sur le terrain, jamais le FC Nantes n'a été inquiet pour son maintien. Il a même joué des coudes en première partie de tableau au mois de mars, atteignant la 6e place de L1 au soir d'une victoire contre Montpellier. «C’est grandiose, on est maintenu. On a 42 points à onze journées de la fin. C’est exceptionnel. On vit quelque chose de grandiose de savoir qu’à cette heure-là, on sera en Ligue 1 l’année prochaine. Les places sont très chères. On sait par où on est passé la saison dernière, où on s’est sauvé par les barrages. On peut donc apprécier notre position actuelle et être fiers de ce que l’on fait en ce moment», s'enthousiasmait le coach de 58 ans.

Une parenthèse enchantée malgré de vives tensions

Les rêves d'Europe pouvaient être légitimes même s'il ne faut jamais crier victoire trop tôt. L'appétit vient en mangeant, malgré des résultats un peu moins bons (2 victoires en L1 sur les 8 derniers matchs). Ce léger relâchement peut s'expliquer par une fin de saison en apothéose : une finale de Coupe de France. Cette première au Stade de France depuis 2004 (défaite en finale de la Coupe de la Ligue face à Sochaux), tout le monde l'attend, direction, entraîneur, joueurs et bien sûr supporters, qui selon Ouest France, seront plus nombreux que leurs homologues niçois puisque 48 000 places ont été achetées en Loire-Atlantique et son voisinage.

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Les tensions sont pourtant toujours aussi grandes avec la direction. On ne compte plus les charges entre Kita et la Brigade Loire par exemple, tandis que la vente du club joue l'Arlésienne malgré le projet de Mickaël Landreau et de son Collectif Nantais. Avec Kombouaré aussi des différends sont apparus, le président reprochant à son coach la récente chute des résultats, alors que la prolongation de l'entraîneur (il est sous contrat jusqu'en 2023) est en discussion. Ces signes de stabilité se sont pas légion à Nantes, alors autant en profiter. Surtout s'il y a un trophée au bout et une qualification en Ligue Europa.

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