Franck Ribéry, l'éternel passionné à la lutte pour la survie en Serie A

Par Lucas Bensimon
6 min.
Franck Ribéry contre Naples @Maxppp

L'été dernier, à la suite de son aventure à la Fiorentina, Franck Ribéry décidait de rester en Italie, à Salerne sur la côte amalfitaine, sous les couleurs des Grenats de l'U.S Salernitana 1919, promu en Serie A après vingt deux ans d'absence. Si les objectifs sont différents maintenant pour Kaiser Franck, l'amour qu'il porte pour le jeu est quant à lui resté intact, de quoi lui donner des idées pour la suite de sa carrière.

Alors qu'à son âge, de nombreuses anciennes stars du ballon rond sont déjà à la retraite, en train de passer leurs diplômes d'entraîneur ou de finir leur carrière avec des salaires en or dans des championnats exotiques, Franck Ribéry, quand son corps lui permet, se bat pour sauver un club qui n'a que rarement connu l'élite. La raison ? «Simple : la passion, l'amour de ce sport. C'est ma vie. Et je suis toujours heureux sur le terrain, je me sens bien dans mon corps, avec mes coéquipiers et je sais que je peux transmettre mon expérience aux jeunes joueurs,» révélait-il à Tuttosport.

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«Je veux sauver la Salernitana, pour moi ce serait comme un trophée.»

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Preuve de son implication, il a obtenu le brassard de capitaine dès son cinquième match, cependant le Covid-19, ou encore un accident de voiture lui provoquant un léger traumatisme crânien ainsi qu'une grippe et un problème à la cheville ne lui permettaient pas de disputer l'intégralité de la saison puisqu'il n'a participé qu'à vingt et une rencontres, dont seize en tant que titulaire, pour aucun but et trois passes décisives contre l'AS Rome, Venise et Empoli. Opposé ce dimanche à son ancien club de la Fiorentina, Franck Ribéry aura à cœur d'aider la Salernitana à confirmer sa bonne forme du moment, puisqu'elle vient d'enchaîner deux victoires pour la première fois de la saison en Serie A.

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En effet, en battant à l'extérieur consécutivement la Sampdoria le week-end dernier et l'Udinese dans les derniers instants ce mercredi, la Salernitana (19e), n'est plus qu'à six points de Cagliari (17e) qui compte un match d'avance et qu'ils affronteront le 8 mai dans une rencontre qui pourrait être décisive. Egalement confrontée à Venise (18e) dans quelques jours, la Salernitana peut donc encore espérer se sauver mais cela passe déjà par un bon résultat face à la Fio ce dimanche. Interrogé il y a deux mois sur les chances de survie de son club, le natif de Boulogne-sur-Mer se voulait positif : «j'y crois, il reste encore beaucoup de matchs et avec mon équipe, j'irai à la guerre. Je veux sauver la Salernitana, pour moi ce serait comme un trophée. Il nous reste encore trois mois et il y a tellement de matchs à jouer. Je suis le genre de personne qui ne peut pas quitter son groupe et son équipe, je vais partout avec mon équipe, même à la guerre. »

Tout espoir est encore permis aujourd'hui mais l'aventure aurait pourtant pu s'arrêter prématurément avec ce presque départ pour le Brésil au début du mercato hivernal, avant que le changement de direction ne sauve le club d'une expulsion de Serie A. «De nouveaux joueurs sont arrivés, un nouveau président, un nouveau directeur sportif et aussi un nouvel entraîneur et nous avons immédiatement vu que quelque chose avait changé. Nous croyons en cet objectif et, si nous continuons ainsi, tout peut arriver dans la vie. J'ai un objectif, je veux sauver la Salernitana» ajoutait-il au micro de Sky Sport Italia .

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«Ma carrière n'est pas le fruit du hasard : elle est le résultat de nombreux sacrifices combinés au plaisir de jouer au football»

Si la légende bavaroise terminera bien la saison à Salerne, son avenir après l'été reste quant à lui incertain : «je ne sais pas si je vais arrêter de jouer l'année prochaine. Je ne sais pas si j'arrêterai l'année prochaine ou si j'aurai envie de rejouer, cela dépend de ce que je ressens. Pour moi, il est important que je sois heureux quand je vais m'entraîner le matin.» Cette joie d'aller s'entrainer, toujours aussi présente alors qu'il dispute sa 23e saison depuis ses débuts le 12 août 2000 en CFA avec l'US Boulogne contre Dunkerque, il l'explique par cet amour d'enfant toujours présent au fond de lui : «je suis amoureux du football depuis que je suis tout petit. J'ai grandi dans la rue et même quand je devais aller à l'école, j'avais toujours le ballon avec moi. Pour moi, c'est une passion, quelque chose que j'ai dans le cœur. C'est quelque chose qui ne s'invente pas, on l'a ou on ne l'a pas.»

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Celui qui aurait pu remporter le Ballon d'Or en 2013, et qui a toujours eu cette passion pour le football, sait qu'il n'aurait atteint aucun de ses objectifs sans sacrifice et abnégation. C'est justement ce cocktail entre travail et plaisir qui lui permet d'évoluer encore aujourd'hui dans l'un des cinq grands championnats. «Ma carrière n'est pas le fruit du hasard : elle est le résultat de nombreux sacrifices combinés au plaisir de jouer au football. Que vous vous battiez pour gagner la Ligue des champions ou pour sauver votre vie, tout commence par la faim et la passion que vous avez.» Le Français, pour montrer que l'âge n'a pas d'importance quand le nécessaire a été fait au préalable, se comparait ensuite à deux autres vétérans évoluant en Italie, et qui comme lui, étaient déjà présents à la Coupe du Monde 2006, un autre temps :*« regardez Ibrahimovic ou Buffon. Gigi joue à Parme, il a 44 ans, il s'amuse et fait encore de super arrêts»

«Il a parlé aux joueurs comme on le fait avec une famille, avec un groupe»

L'illustre portier italien est un exemple de longévité qu'il sera compliqué d'égaler pour le Français. C'est pourquoi il anticipe déjà l'avenir, qui sera assurément lié au football. Alors, entre agent de joueur, dirigeant, consultant ou encore entraîneur, le Français aurait tranché pour le banc de touche, tout en donnant deux de ses modèles pour le poste :« je ne sais pas quand je vais m'arrêter, mais j'aimerais être entraîneur à l'avenir. J'aime beaucoup Carlo Ancelotti, aussi bien en tant que personne que dans sa façon de penser et de travailler. J'aimais aussi beaucoup Jupp Heynckes, avec qui nous avons tout gagné avec le Bayern Munich en 2013.»

Un choix qui s'explique encore une fois par la passion, et l'envie de transmettre aux autres. Il se remémore d'ailleurs une prise de parole de son entraîneur actuel Davide Nicola, avant le match face à l'AC Milan : «quand il y a de la passion et du cœur, c'est comme ça, son discours m'a touché : il a parlé aux joueurs comme on le fait avec une famille, avec un groupe. Cela m'a touché à l'intérieur, des messages comme ça vous donnent de l'adrénaline, de la force et de la motivation.» Si ce qu'il souhaite faire après sa carrière semble s'éclaircir, pour le moment, Franck Ribéry n'a en tout cas pas annoncé son intention de raccrocher les crampons. Reste à voir où l'avenir et la passion le mèneront, peut-être encore en Serie A avec un maintien de dernière minute...

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