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Stéphane Diarra, FC Lorient : «je ne voulais pas être revanchard»

Par Maxime Barbaud
9 min.
Stéphane Diarra porté en triomphe par ses coéquipiers @Maxppp

Enfin remis de ses nombreuses blessures musculaires de la saison dernière, Stéphane Diarra est à l'image du FC Lorient. Il a su opérer les changements nécessaires pour mettre fin à ses problèmes et retrouver les terrains sur la durée. La recette fonctionne car il joue et son club est tout en haut du classement avant de se déplacer à Brest dimanche (15h).

Bien plus qu'un simple tube de l'été sans lendemain, le FC Lorient joue d'égal à égal avec les cadors de Ligue 1. 3es à l'heure d'aborder cette 10e journée avec un déplacement chez le cousin brestois, les Merlus peuvent compter sur leur nouvel entraîneur, Régis Le Bris, pour prolonger leur belle série de 5 victoires consécutives. Novice à ce niveau, le technicien a pourtant rapidement su trouver une méthode de travail pour élever le niveau de jeu de son équipe. Au rayon des satisfactions, Yvon Mvogo, Gédéon Kalulu, Enzo Le Fée, Dango Ouattara (suspendu dimanche) ou encore Terem Moffi, mais aussi Stéphane Diarra. A 23 ans, l'ailier peut enfin enchaîner les matchs pour sa 3e saison au club, lui qui a trop souvent été gêné par les blessures ces derniers mois. Comme son club, l'ancien Manceau est passé par quelques changements dans son quotidien pour devenir un élément important.

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Stéphane Diarra : tout a changé cette saison. Il y a eu le changement de coach et de staff et puis moi cette année, c’est un Stéphane qui aujourd’hui peut enchaîner les matchs et qui est heureux. Je fais tout pour rester le plus de temps sur le terrain. Je ne pense pas avoir changé beaucoup de choses par rapport à l’an dernier, mais je suis plus dans le détail pour me permettre d’être plus souvent sur le terrain.

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FM : Quels sont ces détails dont vous parlez ?

SD : j’ai changé de cuisinier. Maintenant tout ce que je mange est pesé, les protéines que je dois prendre, c’est discuté avec le club. Tout ce dont j’ai besoin en termes de nourriture, c’est millimétré dans la semaine. Par exemple pour ne pas manger trop de viande rouge, je mange plus de poisson. Je respecte ça à fond. Le sommeil aussi, j’essaye d’être dans mon lit à 22h30 pour m’endormir et avoir mes 8h30/9h minimum de sommeil.

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FM : c’est dans le travail invisible que vous changé vos habitudes ?

SD : c’est ça et au club, je suis accompagné énormément par le staff médical et technique. Au début de saison, on gérait ma charge de travail en salle sur le terrain pour petit à petit revenir à quelque chose de normal. Je fais pas mal de stretching, de renforcement en bas du corps, de yoga, tout ça à faire individuellement deux fois dans la semaine. Et puis il y a le haut du corps.

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FM : c'est quelque chose que vous ne faisiez pas l’année dernière ?

SD : je le faisais d’une manière différente. Quand je me suis blessé la première fois l’an dernier, je me suis dit que ça allait disparaître, comme les autres blessures quand j'étais plus jeune. Sauf que ça revenait au fur et à mesure, et au bout d’un moment, on a établi un plan avec le staff médical quand je suis allé me soigner. On a établi une routine et de s’y tenir. Au début, ça ne répondait pas trop, mais ton corps ne peut pas changer du jour au lendemain. C’est en faisant ce renforcement que ton corps va comprendre et que le mécanisme se met en marche. C’est ça que j’ai changé. Je le faisais, mais cette année je fais plus de choses par rapport à mon corps.

«L’année dernière, c’était super difficile»

FM : vos nouvelles habitudes ont l'air de porter ses fruits puisque vous jouez régulièrement depuis le début de la saison (9 matchs de Ligue 1, dont 5 titularisations)...

SD : ça me fait super plaisir de pouvoir être sur le terrain, de jouer et d’aider mon équipe. Je suis là à chaque entraînement, à chaque match, pouvoir sentir le groupe, faire les efforts pour eux. Ça se voit qu’on fait les efforts les uns pour les autres. C’est encore plus plaisant car les matchs on ne le gagne pas à 11, mais avec tout le groupe. Tout le monde est concerné.

FM : est-ce que vous y voyez une forme de revanche sur votre passé récent ?

SD : pas forcément, mais les choses ont changé. L’année dernière, les blessures sont arrivées et c’est comme ça. C’était une période compliquée d’enchaîner les blessures, dans la tête... L’objectif c’était d’inverser la tendance. Je ne voulais pas être revanchard. Je me disais que quoi qu’il arrive, j’ai quelque chose à faire au FC Lorient. Il faut que j’y arrive. Rien ne peut me stopper. L’année dernière, je ne vous le cache pas, c’était super difficile, mais j’avais l’appui de tout le club, de ma famille. Je ne savais pas quand (ça allait s’arrêter) car je me suis blessé pratiquement pendant 8 mois. Je savais que ça ne pouvait pas durer. Et même si ça se prolongeait, je me serais encore battu. J’ai un mental d’acier. Je ne m’arrête jamais, tant qu’on ne me dit pas : "tu arrêtes le football, c’est définitif." Je dis souvent qu’aujourd’hui il pleut beaucoup, mais le soleil va revenir et quand il reviendra, je serai là pour aller bronzer.

FM : les planètes s’alignent car vous revenez en même temps que Lorient enchaîne les résultats. Qu’est-ce qui a changé avec Régis Le Bris ?

SD : chaque entraîneur a sa méthode de travail et sa manière de fonctionner. Il a structuré notre équipe. Ce n’est pas les défenseurs qui défendent, les milieux qui doivent faire le jeu et les attaquants qui marquent. Les onze joueurs défendent, sont concernés et sont surtout connectés. Il nous parle beaucoup de connexion avec des triangles, que ce soit sur le côté, en défense ou en attaque. C’est ça qui a changé notre équipe, et qui a mis chaque joueur en confiance. Jamais on ne se repose sur nos lauriers. On donne le maximum de nous-mêmes à l’entraînement et encore plus en match.

FM : à titre personnel, qu’est-ce que Régis Le Bris vous demande sur le terrain ?

SD : il me demande d’être surtout connecté avec mon équipe et mon triangle à droite, de travailler avec eux devant ou derrière, de défendre comme d’attaquer. Aujourd’hui, je dois être capable de faire ça au haut niveau, et surtout de jouer sur mes qualités, donc prendre le un contre un et le jouer à fond. Si les cinq premières fois je ne passe pas, la sixième sera décisive.

«je dois encore apprendre beaucoup de choses»

FM : il est le genre d’entraîneur à valoriser la prise de risque ?

SD : oui si tu ne tentes pas les choses, tu ne peux pas t’attendre à obtenir quelque chose, surtout nous les excentrés dans ce système. Si tu ne tentes pas, tu ne peux pas être décisif. Si je tente, je vais échouer, mais ça va finir pas passer et celle-là sera la bonne. Il faut que je sois sûr de mes qualités. Certes, je vais perdre des ballons, comme tout le monde, même les grands joueurs, mais là fois où je vais passer, ça sera bénéfique pour mon équipe.

FM : où pensez-vous avoir progressé depuis que tu es à Lorient ?

SD : déjà je pense avoir encore une grosse marge de progression. Je ne suis pas un joueur fini, je dois encore apprendre beaucoup de choses. J’ai pas mal progressé physiquement, notamment dans les duels. Je peux encore m'améliorer dans l’impact. Mais là où j’ai le plus progressé, c’est dans la structuration de l’équipe en défense. Je peux encore pousser quelques paliers.

FM : où se situe votre marge de progression selon vous ?

SD : la marge est encore importante, mais dans ma défense, je commence à être structuré. Je dois être encore plus décisif pour mon équipe. C’est ce qu’on demande à un attaquant.

FM : vous parlez des statiques ?

SD : exactement dans le foot, les stats font énormément de choses. Mais pour ton équipe, récupérer un ballon, faire la course offensive qui libère un autre joueur, ce n’est pas marqué dans les stats. Et ça aide l’équipe. Ça tient à cœur au coach. C’est ça aussi qui valorise un excentré car ça aide l’équipe.

Le rêve de Ligue des Champions

FM : débloquer votre compteur, vous y pensez souvent ?

SD : au dernier match, ça ne m’a pas réussi, mais ça aide l’équipe avec mon centre (contre le LOSC, ndlr). Je sais que ça va arriver. J’ai eu des saisons en prêt où je marquais pas mal, en National et en Ligue 2. Je me sens de plus en plus en confiance, mais je ne me focalise pas là dessus non plus. Je veux d’abord aider mon équipe au maximum et quand ça viendra je ne vais pas m’en priver.

FM : est-ce que vous avez un plan de carrière ?

SD : non mon objectif quand j’étais petit, c’était déjà de signer professionnel, de jouer au plus haut français. J’ai signé à 17 ans. J’ai eu du mal à jouer au plus haut niveau français, mais aujourd’hui j’y arrive, même si j’ai eu pas mal d’embûches. Je ne me dis pas que dans un an ou deux, je serai là-bas. Je me dis plus : "je vais voir où je vais être avec mon travail et jusqu’où je peux progresser". Je sais que je peux aller plus loin. Je n’ai pas un plan de carrière défini, mais j’ai des rêves.

FM : quel sont vos rêves alors ?

SD : jouer la Ligue des Champions. Et pas qu’un match, beaucoup de matchs ! Et être reconnu dans le monde du football. Entendre la petite musique, ça serait le kiff.

FM : et une carrière internationale aussi ?

SD : j’ai la double nationalité. Je né en Côte d’Ivoire et je suis Français parce que je suis arrivé ici à 4 ans. Tout le monde du côté de mon père est Français. Ça serait un rêve de jouer pour une sélection. Je ne suis pas arrêté dans mon choix. Je regarde. Je n’ai été appelé dans aucune sélection. Ils doivent me connaître je pense mais d’abord je regarde comment j’évolue en club. Avant d’aller en sélection, il faut être performant en club. Quand ça sera le cas et que j’aurai atteint tous mes objectifs, j’y réfléchirai. Après c’est sûr que j’ai une attache particulière pour mes racines ivoiriennes car je suis né là bas et mes parents aussi.

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