OM : ce que les joueurs pensent de Gennaro Gattuso…

Par Valentin Feuillette
7 min.
Victor Osimhen et Gennaro Gattuso @Maxppp

Alors que Gennaro Gattuso va prendre les rênes de l’OM dans les prochaines heures, plusieurs questions se posent quant au choix de la direction marseillaise. Pour continuer la présentation de l’entraîneur italien, l’heure est de revenir sur toutes les déclarations des joueurs que le Rino a dirigé au cours de sa jeune carrière de coach.

Après des derniers jours bien mouvementés à Marseille, marqués par la déroute infligée par le PSG au Parc des Princes (4-0) en Ligue 1, la démission de Marcelino et les hésitations de départ de Pablo Longoria, l’Olympique de Marseille compte rapidement réagir en interne pour retomber sur ses pattes et panser les nombreuses plaies vives et ouvertes. En ce sens, la direction marseillaise a décidé de changer de cap et de choisir l’entraîneur italien Gennaro Gattuso, comme nous vous le révélions en exclusivité ce matin. Un peu de caractère pour éteindre le feu et sauver les meubles. Si sa tactique et sa gestion ont déjà largement été analysées dans ce papier, peu de personnes savent que Gennaro Gattuso, en tant qu’ancien grand joueur international et légende de l’AC Milan, a toujours été loué en interne par les joueurs qu’il a dirigés sur son début de carrière.

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«J’aime regarder le Valencia de Gattuso. C’est un entraîneur qui a changé la mentalité de ses joueurs même avec une équipe plus faible». Alors non, cette citation ne vient pas d’un ancien joueur ou coéquipier de Gennaro Gattuso mais elle n’en reste pas moins forte en symbolisme. Puisque ces mots ont été tirés d’un live stream sur la chaîne Twitch de… l’entraîneur espagnol Luis Enrique, à l’époque où l’actuel coach du PSG dirigeait la sélection espagnole. De quoi nous promettre un duel alléchant le 31 mars prochain au Vélodrome pour le deuxième Classique de la saison en Ligue 1 cette saison. Mais au-delà des confrères, il est encore plus judicieux de s’attarder sur les anciens joueurs qui ont eu la chance, parfois relative pour certains, d’être dirigés par Gennaro Gattuso. Malgré une tactique parfois limitée et des résultats en deçà, une constance revient sur ses deux expériences les plus significatives (Milan et Naples) : ses joueurs l’encensent presque tous.

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Un vestiaire ressoudé à Naples

Quand Gennaro Gattuso débarque à Naples en décembre 2019, le contexte aurait pu difficilement être pire. Le vestiaire était en train de s’écrouler - le mot est faible, alors que le groupe était parti au clash avec le prédécesseur Carlo Ancelotti, limogé à la mi-saison, et le président napolitain Aurelio De Laurentiis. Le capitaine de l’époque, Kalidou Koulibaly n’avait pas tari d’éloges sur la transformation totale et rapide de l’équipe grâce à Gattuso : «Gattuso nous a redonné beaucoup de confiance en soi. Nous avions perdu l’estime de nous-même, il nous l’a redonnée. Tactiquement, il nous a donné un peu plus, il nous a appris à souffrir. Dans les premiers mois de ce championnat, nous ne voulions pas souffrir car nous étions en difficulté. Maintenant, nous pouvons le faire. Nous sommes sur la bonne voie, nous avons besoin de continuité. Tout le monde est dans le projet et c’est très important», avait alors déclaré l’international sénégalais. Même son de cloche pour Lorenzo Insigne, véritable légende du club et de la ville qui avait un vrai poids dans les rues napolitaines : « Il a complètement changé le Napoli. Nous savons que nous n’avons pas fait de notre mieux en début de saison, mais depuis l’arrivée de l’entraîneur, nous sommes sur la bonne voie et nous nous préparons donc à repartir de zéro la saison prochaine avec lui. Au-delà du système, l’entraîneur m’a tout de suite fait sentir important, m’a fait confiance, et nous essayons tous d’aider tant en attaque qu’en défense».

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Arrivé en provenance du LOSC à l’été 2020, l’actuelle star du Napoli, Victor Osimhen a toujours souligné l’impact qu’a eu l’ancien milieu italien dans son évolution mais surtout le rôle qu’il a joué dans les négociations pour le convaincre de s’engager chez les Partenopei : «Je dois beaucoup à Gennaro Gattuso parce qu’il a travaillé sur ma motivation et sur l’amélioration de mon estime de soi. J’étais convaincu d’accepter de venir à Naples lorsque j’ai parlé à Gattuso et au président. Ils me donnent beaucoup de conseils. C’est incroyable de recevoir cette affection, pour tout joueur, la motivation est fondamentale. Il est comme un père pour moi, j’ai reçu de grandes démonstrations d’affection de la part de tous les supporters de Naples», avait-il encore affirmé l’année dernière, lors de l’épopée flamboyante des hommes de Luciano Spalletti.

Habitué à taper du poing sur la table sans être rancunier, Gattuso s’est également fait remarquer pour avoir exclu des joueurs de l’entraînement, lorsqu’il jugeait que ceux-ci ne travaillaient pas assez. C’était le cas de Hirving Lozano qui a néanmoins su utiliser ces épisodes avec respect et sans partir au clash avec Rino : « Je dois apprendre un maximum de lui. Désormais, je sais comment gérer ma relation avec lui, ce que j’ai vécu l’année passée m’a ouvert les yeux. C’est un mec bien, mais quand il s’énerve, il se transforme en ogre». Le pardon a été moins facile pour le milieu brésilien Allan ou encore le milieu slovaque Stanislav Lobotka, tombé en dépression à cause du traitement subi par Gattuso : «Contrairement à Gattuso, Spalletti croit en moi, il a confiance, avant ce n’était pas comme ça, et maintenant j’essaie de grandir grâce à ça»

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Un soutien sans faille à Milan

Avant son passage à Naples, Gennaro Gattuso avait déjà goûté à l’élite italienne en tant qu’entraîneur en s’asseyant sur le banc de son très cher AC Milan, après une formation en dirigeant la Primavera. Ici aussi le contexte n’était pas idyllique puisque les Rossoneri traversaient une importante crise économique et surtout sportive. Il a côtoyé au cours de sa première saison de grands joueurs, à commencer par Leonardo Bonucci qui venait de quitter la Juventus : Leonardo Bonucci : «Nous avons enfin réussi à créer un groupe et c’est grâce à l’entraîneur. On a mis un peu de temps à se connaître. Gattuso a été fondamental là-dessus. Il nous a donné de l’auto-estime et des certitudes. La défaite est quelque chose dont il ne veut pas entendre parler. Sur le terrain, c’est le premier à faire les exercices. C’est impressionnant, l’envie et la passion qu’il transmet, je pense que je n’ai jamais vu ça chez un autre entraîneur», avait-il souligné en insistant sur un effet Gattuso après le départ de Vincenzo Montella. De même pour l’attaquant argentin, Gonzalo Higuain qui a eu bien du mal à s’adapter à l’air de San Siro après de formidables passages à la Juventus et au Napoli. Pourtant Gattuso n’a jamais lâché son joueur : «Gattuso m’a toujours soutenu et a surtout été honnête. Je suis venu à Milan parce que j’étais convaincu par le projet ici et je veux continuer comme ça». Alors qu’il venait de quitter le Brésil pour rejoindre l’Italie et l’AC Milan, Lucas Paqueta a toujours loué l’importance de Gattuso dans son intégration : «Travailler avec Gattuso a été une expérience merveilleuse. Il m’a apporté beaucoup de soutien et m’a aidé à m’adapter à la Serie A. Ce qu’il a fait dans le vestiaire, sur le terrain d’entraînement, la façon dont il vous parle et vous motive est indescriptible. Le football en Italie est très tactique et se joue davantage sans ballon mais, avec l’aide de Gattuso, je me suis adapté rapidement et j’ai compris ce qu’il attendait de moi sur le terrain».

La plus belle histoire d’amour de Gattuso à Milan a clairement été menée avec l’international turc Hakan Çalhanoğlu qui continue de l’encenser dans la presse dès qu’on lui parle de son ancien entraîneur : «Gattuso est sincère et ambitieux, mais pas le genre de personne agressive ou colérique à laquelle les gens s’attendent. Ce qu’il a, c’est de la passion. C’est un très grand motivateur, il m’a apporté son soutien même dans les moments les plus difficiles et c’est l’un des entraîneurs avec qui je m’entends le mieux. Nous sommes toujours en contact régulier. J’ai adoré que Gattuso considère tous ses joueurs comme égaux, il ne faisait aucune distinction. Il sait comment traiter les joueurs et leur parler face à face. Quant à ses capacités de motivation, certains des discours qu’il a prononcés avant les matchs m’ont donné la chair de poule», avait longuement analysé le désormais milieu des Nerazzurri. Véritable leader de la défense à l’époque où Gattuso dirigeait le Diavolo milanais, l’international suisse Ricardo Rodriguez s’est battu jusqu’au départ de Rino pour qu’il soit maintenu. Même quand les résultats ne suivaient pas, les joueurs soutenaient Gattuso et percevaient les qualités et l’apport dans le vestiaire depuis son arrivée : «Lorsque vous perdez deux matchs consécutifs, c’est normal que l’entraîneur soit mis en cause. Cela dit, ces critiques nous pèsent car nous sommes tous derrière l’entraîneur. L’équipe le suit avec la plus grande confiance. Le groupe va donner son maximum pour lui».

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