France Espoirs : Thierry Henry connaît déjà un premier orage à la tête des Bleuets

Par Valentin Feuillette
5 min.
Thierry Henry, sélectionneur des Bleuets. @Maxppp

L’Équipe de France de Thierry Henry ouvrait les portes du stade Océane aux Espoirs de la Corée du Sud ce lundi soir. Au Havre, les Bleuets ont été écrasés par les Sud-coréens (0-3). Et l’heure de la remise en question est arrivée après une deuxième défaite consécutive.

Corrigés, humiliés, ridiculisés… La liste des adjectifs peut être longue en ce lundi soir. Les Bleuets de Thierry Henry ont enchaîné une deuxième défaite consécutive dans cette trêve internationale après le précédent revers contre l’Autriche (2-0), vendredi dernier dans le cadre des Qualifications pour l’Euro U21. Au stade Océane du Havre, les Espoirs français ont lourdement chuté contre la Corée du Sud (0-3). Si cette rencontre n’était qu’un simple match amical sans réel enjeu, le score final est assez cher et plusieurs doutes sont venus s’ajouter au bilan très triste, voire inquiétant, de cette trêve internationale. Après l’Autriche, Thierry Henry s’était déjà alarmé de l’attitude de ses joueurs: «on a brulé notre joker, on est toujours premier quand même, mais la manière n’était pas terrible, je vais rester poli. Il y a quelque chose qui s’appelle l’envie dans le foot, on peut parler de tactique, mais les buts, c’est une question d’envie, on va essayer de passer l’hiver au chaud. Le niveau était bien bas ce soir».

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Si le comportement de son équipe était bien meilleur, c’est dans le réalisme que cela n’a pas fonctionné ce lundi soir contre la Corée du Sud. En effet, les Français ont vendangé un nombre incalculable d’occasions et d’opportunités dans le dernier geste et l’ultime passe. Une bien triste de prestation qui vient boucler une trêve internationale avec un nombre total de… zéro but marqué pour cinq encaissés : «il y a quelque chose qui s’appelle dans le football être réaliste. Quand tu te crées autant d’occasions et que tu ne les mets pas au fond, tu donnes la possibilité à l’équipe adverse de te punir. (…) Le coup franc est quand même beau, mais les deux autres buts étaient évitables. Voilà. On apprend. Ce n’était pas dur de faire mieux qu’en Autriche au niveau de la combativité, maintenant le résultat est horrible. On s’est créé des occasions ce soir, on a des un-contre-un, des têtes sauvées sur la ligne, une barre… C’était beaucoup plus inquiétant en Autriche», a analysé le sélectionneur français après la rencontre.

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Des cadeaux défensifs et le paradoxe offensif !

Pourtant, contrairement à la rencontre face à l’Autriche, Thierry Henry avait opéré plusieurs changements dans son onze de départ avec notamment un trio offensif composé de Bradley Barcola, Arnaud Kalimuendo et Mathys Tel, tandis que Rayan Cherki et Elye Wahi débutaient sur le banc des remplaçants contre la Corée du Sud. Et malgré ces talents évidents aux noms ronflants, les Espoirs n’arrivent pas à se montrer réaliste et efficace devant les cages : «C’est une défaite qui nous fait pas mal de mal. On avait à cœur de se rattraper par rapport au dernier match mais la performance est décevante, tant offensivement que défensivement. Il va falloir se remettre en question. (…) Il faudra jouer avec plus d’envie, plus de hargne, pour gagner le plus de matchs possible», a complété Thierry Henry au micro de L’Équipe, avant d’ajouter en conférence de presse quelques minutes plus tard : «on s’est retrouvé dans des situations où Isaak (Touré) peut marquer, Kali peut marquer, Barco aussi, Mathys une frappe du gauche au début. Il y a le un-contre-un d’Elye mais ça peut arriver».

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Défensivement, la prestation des Espoirs n’est guère meilleure. L’ouverture du score sud-coréenne sur coup franc vient d’une faute évitable, le deuxième but d’un centre très mal défendu et la troisième réalisation a pris forme d’un but gag avec une mésentente entre Guillaume Restes et sa défense passive. C’est donc sur le plan technique que les Bleuets ont raté aujourd’hui : «le deuxième et le troisième but, on ne peut pas se permettre de défendre comme ça. Si vous revoyez le deuxième ou le troisième but, le ballon passe entre le défenseur central et le gardien sur au moins 15 mètres, je ne sais pas ce qui s’est passé. Et le troisième se passe de commentaire. Sur la première fois qu’ils sortent en seconde mi-temps, pas besoin de faire faute. Le coup franc est beau. J’ai dit aux gars dans le vestiaire qu’en Autriche, on a pris une leçon de combativité et là, on a pris une leçon de réalisme. Et au football, il faut être bon dans les deux surfaces, tout le temps. Malheureusement on n’a pas pu concrétiser toutes nos actions, certaines assez franches», a complété ensuite l’entraîneur des Bleuets en conférence de presse.

Désormais, il faudra que le staff technique se réunisse dans les prochains jours parce que les larges victoires maîtrisées contre le Danemark (4-1), la Slovénie (4-1) ou encore Chypre (9-0) semblent très loin. Sans parler de crise, les Bleuets n’arrivent pas à se montrer constants et réguliers, au fil des trêves internationales. Le prochain rendez-vous sera en mars avec un groupe composé de joueurs plus expérimentés : «en mars, ce sera le groupe des moins de 23, pas les moins de 21, donc on a dû cibler. Terminer l’année comme ça, ce n’est pas terrible, surtout après ce que nous avions fait avant. On n’est pas aussi fort, mais on n’est pas aussi nul. Je le dis encore et je le redirai. Ce n’est pas parce que tu as des joueurs que c’est facile de gagner des matchs. Il faut s’adapter avec les Espoirs, ça tourne parce qu’un joueur ne joue plus dans son club, des fois parce qu’il a trop joué, il y a de la fatigue, des blessures. Les équipes types ne sont pas souvent les mêmes», explique Thierry Henry en conférence de presse au Havre.

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