Pourquoi il ne faut pas s’inquiéter pour les Bleus à deux mois de l’Euro

Par Jordan Pardon
4 min.
L'Equipe de France après un but contre le Chili @Maxppp

Si le mois de mars de l’équipe de France a laissé place à quelques doutes, notamment après la défaite contre l’Allemagne (2-0), vendredi, à Lyon, des motifs d’espoir existent aussi à deux mois de l’Euro.

La défaite humiliante contre l’Allemagne (2-0), vendredi, avait laissé place à l’indigestion chez bon nombre de suiveurs de l’équipe de France. Car oui, au regard du matériel sans pareil dont bénéficie Didier Deschamps, difficile de se satisfaire d’une telle bouillie de football. Mais hier face au Chili, les Bleus ont chassé quelques doutes et émietté quelques motifs d’espoir. S’ils avaient encore démarré la rencontre à l’envers, concédant l’ouverture du score après cinq minutes de jeu, les vices-champions du monde ont su rectifier le tir grâce à un Randal Kolo Muani décidément en verve face aux sélections sud-américaines, buteur et passeur décisif pour l’occasion. Forcément, les doutes ne se sont pas totalement évaporés, trois jours après un non-match contre la Nationalmannschaft, mais faut-il vraiment tirer les sonnettes d’alarmes ?

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Sous Didier Deschamps, les vérités de mars ont rarement été celles de juin, et on ne voit pas pourquoi les mêmes causes n’auraient pas les mêmes effets. Bien que champions du monde en 2018, les Bleus n’avaient pas totalement emballé trois mois plus tôt, s’inclinant notamment contre la Colombie au Stade de France (2-3), avant de s’imposer contre la Russie quelques jours plus tard (3-1). Même son de cloche en 2022. Pour leur dernier rassemblement avant le Mondial (en septembre, cette fois), les coéquipiers de Kylian Mbappé s’étaient offert l’Autriche (2-0), puis coulaient trois jours plus tard contre le Danemark (2-0). Alors, à quand remonte un dernier rassemblement de mars réussi des Bleus avant un gros tournoi ? À pas si longtemps en réalité. En 2021, l’équipe de France battait le Kazakhstan, la Bosnie et était tenue en échec par l’Ukraine avant l’Euro. Candidate au sacre final, elle était pourtant éliminée dès les 1/8es de finale par la Suisse aux tirs au but.
Comme quoi…

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Les Bleus savent remettre les pendules à l’heure quand la situation s’y prête

Les Bleus l’ont montré par le passé : ils savent retrouver de la hauteur lorsque les grandes échéances pointent le bout de leur nez. D’ailleurs, Didier Deschamps, comme ses joueurs, n’ont jamais laissé place à l’inquiétude lors de cette trêve. «C’est un rappel, ça ne me fait pas plaisir, je m’en serais bien passé. S’il faut prendre une claque pour que ça se passe bien ensuite… Je ne suis pas inquiet», avait soufflé le sélectionneur des Bleus après le match contre l’Allemagne, quand Aurélien Tchouameni se montrait encore plus ferme : «Non, je ne suis pas inquiet, et vous ?», interrogeait-il après la défaite contre l’Allemagne au micro de TF1. D’autre part, l’absence d’Antoine Griezmann, forfait lors de ce rassemblement après 84 matches consécutifs en Bleus, reste une donnée à prendre en compte.

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Elle a d’ailleurs permis de mesurer un peu plus son importance dans cette équipe, désarçonnée sans ses qualités, bien qu’elle ne soit pas une réponse à tous les maux de l’équipe de France. Mais en juin, et c’est ce que tout fervent supporter des Bleus souhaite, Grizou sera de retour avec l’ambition débordante de compléter son palmarès avec l’Euro, trophée qu’il convoite depuis le terrible échec de 2016 en finale. Les grandes équipes ont très souvent gagné avec leurs grands joueurs, et c’est ce qu’incarne le joueur de l’Atlético de Madrid, quatrième meilleur buteur et meilleur passeur décisif de l’histoire des Bleus. «C’est un joueur qui ne se remplace pas», avait loué Kylian Mbappé en conférence de presse, et visiblement orphelin de son relais majeur sur le terrain lors des deux rencontres qui ont suivi.

Des joueurs à l’évidence en gestion

La réalité du terrain ne trompe pas. Certains Bleus, d’ores et déjà tournés sur leur fin de saison en club et les grandes échéances à venir, n’avaient pas forcément la tête à ce rassemblement. Comme L’Equipe s’en était fait l’écho ces derniers jours, la psychose avait même gagné le groupe, au point que certains joueurs se demandaient quelles excuses ils allaient pouvoir employer pour éviter le match contre le Chili. S’il a beau réaffirmé son intention de jouer tous les matches possibles, Kylian Mbappé a également diffusé la sensation d’être sur la retenue lors de ce rassemblement. Moins saignant, moins déséquilibrant, l’attaquant du PSG a endossé un costume moins large qu’à l’accoutumée. Certainement avait-il aussi l’esprit tourné vers le quart de finale de Ligue des Champions du PSG face au Barça dans moins de trois semaines.

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Mais trois ans après l’échec de Bucarest contre la Suisse, Mbappé débarquera immanquablement avec une bonne faim en Allemagne, et surtout, avec l’esprit libre, lui qui a confié son désir d’être fixé sur son avenir avant l’Euro. En outre, Deschamps récupérera d’ici-là d’autres éléments tels que Kingsley Coman, lequel aura de nombreux arguments pour postuler comme titulaire à droite, et forcément Antoine Griezmann. D’autres cadrés, arrivés amoindris lors de ce rassemblement, à l’image d’Adrien Rabiot ou de Mike Maignan, seront, espérons-le, dans une meilleure forme. Ce sera également l’occasion pour Aurélien Tchouameni de se remettre la tête à l’endroit, appelé à devenir le patron du milieu en Bleus, mais décevant ce mois-ci. Du temps, il n’y en a plus beaucoup, mais l’équipe de France aura encore deux matches de préparation en juin pour peaufiner ses derniers réglages. L’occasion aussi pour Didier Deschamps de boucler ses derniers chantiers, en l’occurence les postes d’attaquant de point et de latéral droit.

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