Inter Milan : Edin Dzeko, un match pour entrer dans l’histoire

Par Jordan Pardon
5 min.
Edin Džeko est heureux. @Maxppp

À 37 ans, Edin Džeko s’apprête à disputer la première finale de Ligue des Champions de sa carrière ce samedi, face à son ancien club Manchester City (21h00). Encore déterminant cette saison avec l’Inter Milan, le Bosnien prouve qu’il demeure l’un des attaquants européens les plus réguliers du continent depuis 15 ans. Mais où le situer précisément parmi le gratin ?

Lorsqu’arrivera l’inéluctable moment de visionner la rétrospective de sa carrière entamée il y a plus de 20 ans dans le petit club bosnien du FK Željezničar, Edin Džeko n’aura pas à rougir, au contraire. Enfant de Sarajevo biberonné aux bruits de bombardements et aux balles de mitraillette pendant la guerre de Bosnie (1992-1995), le longiligne attaquant a su se frayer une place dans l’ascenseur du football, pourtant réputé pour laisser beaucoup de rêveurs au bord de la route. Rarement cité dans le débat éculé des meilleurs attaquants européens de sa génération, Džeko coche pourtant toutes les cases. À 37 ans, le Bosnien s’apprête même à disputer la première finale de Ligue des Champions de sa carrière ce samedi (21h00), avec l’Inter Milan, face à son ancien club Manchester City. La récompense d’une carrière émaillée de succès sur la scène nationale, moins sur la scène continentale : «Edin est un très grand joueur qui aide l’équipe sur tous les aspects. Il apporte tellement et continuera de le faire dans notre groupe. Si cela ne tenait qu’à moi, je renouvellerais son contrat sans hésiter», indiquait à ce titre son entraîneur Simone Inzaghi en novembre dernier.

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Si sa dernière saison sous les couleurs de l’AS Rome laissait deviner une perte de vitesse, «Bosanski Dijamant» (le diamant bosniaque, son surnom au pays) a en effet su réveiller des ressources endormies chez les Nerazzurri. Arrivé à l’été 2021 en Lombardie, Džeko s’est rapidement mué comme un élément incontournable du onze de Simone Inzaghi. Auteur de 13 buts en Serie A la saison dernière, le Bosnien s’est épris d’une affinité technique naturelle avec Lautaro Martínez, qui aura notamment poussé l’AC Milan dans ses derniers retranchements dans sa quête au Scudetto (86 points contre 84). Cette saison encore, le duo continue de faire des siennes, notamment sur la scène continentale où Benfica, en 1/4, et l’AC Milan, en 1/2, en ont récemment payé les pots cassés. Bien qu’on le sente aujourd’hui tirer la langue et manquer de lucidité plus facilement après l’heure de jeu - il est souvent remplacé par Romelu Lukaku - Džeko figure (encore) en tête du classement des meilleurs buteurs de l’Inter dans la compétition cette saison avec 4 réalisations. En marquant face à l’AC Milan, il s’est également invité à la table des joueurs parvenus à marquer en demi-finale de C1 sous le maillot de deux clubs différents, se greffant à une liste de prestigieux noms où l’on retrouve notamment Cristiano Ronaldo, Zinédine Zidane ou Andriy Shevchenko.

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L’un des attaquants les plus réguliers d’Europe depuis 15 ans

Mais concrètement, où situer le Bosnien sur l’échiquier des attaquants européens depuis 15 ans ? Parmi les critères de sélection peuvent être cités le palmarès, la régularité, la longévité, la faculté de répondre à l’appel lors des grands rendez-vous, de se sublimer hors de sa zone de confort, ou encore de rayonner en sélection. Autant dire que le natif de Sarajevo convoque un peu tous ces éléments. Rayonnant à Wolfsburg, qu’il aura conduit au titre de champion d’Allemagne en 2009 en partie grâce à son tandem avec Grafite, renversant à Manchester City, où il aura su transformer des restes en festin dans l’ombre de Sergio Agüero, notamment en marquant le but de l’espoir lors de l’illustre match du titre contre QPR en 2012, saisissant avec l’AS Roma, qu’il aura tractée jusqu’en demi-finale de Ligue des Champions en 2018, se muant par ailleurs en bourreau du Barça, Džeko a réussi partout. De surcroît, sa 6e position au classement des meilleurs buteurs européens de la dernière décennie (136 buts) témoigne également de la trace qu’il a laissée et qu’il continue de laisser sur le Vieux-Continent. En février 2022, son ancien coéquipier à la Roma, Radja Nainggolan, qui avait pourtant fréquenté au cours de sa carrière de grosses pointures comme Romelu Lukaku, Dries Mertens, Mauro Icardi ou encore Lautaro Martínez, l’avait d’ailleurs désigné comme le meilleur : «Je préfère les attaquants qui permettent de faire bien jouer toute l’équipe, à l’image de Džeko. Nous étions ensemble pendant trois ans à la Roma (2015-2018), et c’est le meilleur attaquant avec qui j’ai eu la chance d’évoluer», avait-il indiqué sur la chaîne Twitch OCW Sport.

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S’il n’est pas le plus véloce ni le plus percutant des numéros 9, son sens du but effarant, sa précision clinique dans le jeu de tête, son habileté des deux pieds ou encore sa pesanteur dos au but en font une référence certaine à son poste. D’autre part, son historique avec la Bosnie-Herzégovine, sélection pourtant pas rompue à jouer les premiers rôles sur le continent, parle d’elle-même. Face à la France, l’Allemagne, le Portugal, la Belgique ou encore l’Italie, le capitaine des Dragons a toujours trouvé le chemin des filets. Meilleur buteur de sa sélection avec 64 réalisations, Džeko a également permis à ce petit état des Balkans de participer à la première Coupe du Monde de son histoire en 2014, une performance encore insoupçonnable il y a une quinzaine d’années. «C’est un garçon très sérieux, ambitieux, qui sait d’où il vient. Il a toutes les qualités nécessaires d’un attaquant. Il a été meilleur buteur dans de gros championnats, il a marqué 50 buts en deux saisons. Ça marche très bien pour lui. C’est l’un des meilleurs attaquants du monde. S’il ne peut pas jouer, nous nous contenterons de jouer le nul parce que nous n’avons aucune chance de gagner sans lui», avait déclaré la légende du PSG et ancien sélectionneur de la Bosnie, Safet Sušić, avant une rencontre qualificative pour l’Euro 2016. En janvier, Faruk Hadžibegić avait remis le couvert : «Nous avons Džeko qui joue dans l’un des plus grands clubs d’Europe, et chaque jour je dois faire des douas (des invocations dans l’Islam) pour qu’il ne se blesse pas», avait indiqué l’actuel sélectionneur des Dragons. En tout état de cause, l’attaquant de l’Inter Milan devrait serrer les dents pour conduire la Bosnie-Herzégovine à son premier championnat d’Europe l’été prochain, en Allemagne, pour ce qui pourrait s’apparenter à une dernière danse. Avant cela, une autre quête européenne l’attend, mais avec l’Inter Milan, ce soir.

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