Ligue 1

Droits TV : DAZN fracasse la LFP et Vincent Labrune

Dans le bras de fer qui l’oppose désormais à la LFP, DAZN assure avoir des arguments, et a tenu à les diffuser au grand public en exposant ses reproches envers les dirigeants du football français.

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Le micro de DAZN @Maxppp

C’est un nouveau désastre qui plane sur la Ligue 1. Un peu moins de 5 ans après la défaillance de Mediapro, la Ligue de football professionnel est à nouveau en guerre avec son diffuseur principal, DAZN, puisqu’elle a assigné en référé la plateforme britannique devant le tribunal de commerce de Paris, pour défaut de paiement. En effet, DAZN a décidé de ne verser que 50 % de la somme due en février, plaçant l’autre moitié sous séquestre. Ce qui a conduit à l’organisation d’un conseil d’administration en urgence à la LFP mercredi à 17h30, à l’issue duquel Vincent Labrune a officialisé la crise.

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« Nous poursuivons les discussions avec notre partenaire DAZN afin de trouver une issue rapide à cette situation que nous subissons. Je ne peux pas faire d’autre commentaire malheureusement. On vit depuis 2019 une situation compliquée avec nos diffuseurs. Je constate que depuis qu’on a fait ce choix de Mediapro et de se séparer du groupe Canal+, nos différents partenaires ont eu différentes difficultés. Là, le paiement aux clubs est mi-février, on est le 12… On verra l’audience », a-t-il affirmé hier soir. Il a depuis eu le temps de lire les griefs de DAZN à son encontre. En effet, Brice Daumin, le directeur général de DAZN France, a lâché les chevaux dans un entretien accordé au Figaro hier soir.

DAZN en veut à la LFP

Il pointe ainsi clairement du doigt les manquements de la LFP dans le combat contre le piratage et dans sa communication. « Elle devait revenir vers nous le 6 janvier mais elle ne l’a pas fait. En deux mois, DAZN, qui est son plus gros partenaire, n’a eu aucune nouvelle, malgré plusieurs relances », expose Daumin, qui relate ensuite la position de l’entreprise britannique. « Nous avons proposé à la Ligue, pour que le contrat qui nous lie soit respecté de part et d’autre, de le modifier en y incluant une part de paiement des droits fixe et une part variable. La LFP n’est jamais revenue vers nous. Alors, le 5 février, nous avons payé la moitié du montant dû, 35 millions, et mis les 35 millions restants sous séquestre en attendant une réponse de la Ligue. Pour créer un électrochoc. »

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On doute que ce genre de proposition plaise à Vincent Labrune et aux présidents de Ligue 1, aux abois financièrement. La volonté de DAZN étant de secouer le cocotier pour pousser les dirigeants français à plus d’initiatives pour les aider dans leur quête d’abonnés (lutte contre le piratage, plus d’ouverture de la part des clubs). Cela dit, DAZN ne souhaite pas tout laisser en plan, contrairement à Mediapro, malgré un nombre d’abonnés bien loin des objectifs affichés (1,5 million). « Ce n’est pas parce que nous n’avons pas 1,5 million d’abonnés en décembre 2025 que nous voulons activer la clause dénonçant notre contrat avec la Ligue. Nous n’avons aucune intention de partir. Nous sommes là pour longtemps, comme dans chaque pays où nous avons acquis des droits. » Un message officiel rassurant mais qui ne convaincra pas la LFP, qui attend que la justice pousse DAZN à payer les 35 M€ restants. « On ne résout jamais rien devant un tribunal », estime pourtant Daumin. Le bras de fer est lancé.

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