Info FM : à la découverte d’Oumar Traoré, parti du Red Star pour tenter sa chance en Angleterre

Par Matthieu Margueritte
5 min.
Birmingham City @Maxppp

Tous les dimanches, Foot Mercato vous propose de découvrir un talent à suivre. Aujourd'hui, cap au centre de l'Angleterre pour partir à la rencontre d'Oumar Traoré. A seulement 16 ans, le jeune attaquant a fait le choix de quitter la France pour tenter de décrocher un contrat professionnel. Engagé par Birmingham City en contrat aspirant, il s'est confié à FM sur les raisons qui l'ont poussé à plier bagage l'an passé.

Mondialement réputée, la formation à la française fait partie des chemins à suivre pour devenir un joueur professionnel. Mais parfois, certains choisissent l'exil pour tenter leur chance ailleurs. C'est le cas du jeune Oumar Traoré. Agé aujourd'hui de 16 ans, cet attaquant originaire de Saint-Denis a quitté le Red Star pour traverser la Manche. Un choix courageux puisqu'il n'avait pas de touches anglaises avant de faire ses valises. Aujourd'hui joueur de l'équipe U18 de Birmingham City, Traoré, qui a signé l'été dernier un contrat d'aspirant de deux ans, nous raconte son parcours.

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Foot Mercato : quelles ont été les étapes de votre parcours ?

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Oumar Traoré : j’ai commencé étant jeune dans mon club local, le Cosmos Saint-Denis. Après ça, en U14, je suis parti rejoindre le Red Star FC. Là-bas j’ai joué en U14 et en U15. J’ai ensuite quitté le Red Star pour aller un an en Angleterre avec mon frère. Là-bas j’ai essayé plusieurs clubs comme Bristol et Leyton Orient. Puis une semaine à Birmingham City. Ca s’est bien passé. IIs m’ont proposé un contrat, tout comme Bristol. Après réflexion avec ses proches, c’est Birmingham City qui a raflé la mise.

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FM : un coup de poker payant donc. Mais pourquoi ce choix de quitter la France aussi jeune ?

OT : ça s’est fait après une longue réflexion avec mon frère et mes parents. J’habitais une cité à Saint-Denis qui s’appelle Les Francs Moisins. Au niveau de l’environnement et des soucis que l’on peut trouver dans ce genre de cité, je ne me voyais plus là-bas. Vu que mon frère habitait en Angleterre, je me suis dit que ça allait être une force pour moi de voir un autre monde. Je suis venu deux mois en vacances à Londres (chez son frère, ndlr) pour essayer de m’adapter. J’ai vraiment bien aimé. Je commençais à regarder des matches de U17 et U18 pour voir le niveau d’ici (en Angleterre). Je suis un joueur assez puissant, combattif. Un peu le genre de joueurs que les Anglais apprécient. Donc je me suis dit que mon style s’exprimerait mieux ici.

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FM : Mais vous n'aviez aucune touche avec des clubs français ?

OT : lors de ma première année au Red Star (en U14), j’ai fait une saison assez incroyable. J’ai marqué 42 buts toutes compétitions confondues (2014/2015). Des clubs me suivaient. j’ai fait des essais à Reims et à Lille. Après, ça ne s’est pas fait. En U15, j’en ai fait à Sochaux et à Guingamp. Après mon année en U15, je devais aller à Drancy. Entretemps, je suis allé à Londres chez mon frère et là j’ai décidé de passer un an en Angleterre. Au final, je me retrouve à Birmingham City.

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FM : vous évoluez dans un club qui joue en Championship. Un point fort pour votre apprentissage. Mais comment se passe le fait d'être coupé physiquement de vos proches ?

OT : au niveau mental, il y a des moments où c’est très dur. Etre loin de sa famille, ne pas avoir ses proches à côté de soi, ce n’est pas facile tous les jours. Mais il faut tenir, appeler ses proches tous les jours. C’est important. En plus, ici en Angleterre, ça marche avec des familles d’accueil. Mais moi je n’en voulais pas. Je ne me sentais pas à l’aise. Au final, j’ai dû m’adapter à de nouvelles personnes. Ce qui me permet de tenir, c’est que je pense à mes amis. certains ont mal tourné, d’autres rêveraient être à ma place. Quand je rentre en France, ils me disent souvent : « Oumar, tu as de la chance. Nous on ne peut pas partir. » penser d’où je viens me pousse à rester positif.

FM : parlez-nous de votre nouveau club, Birmingham City.

OT : c’est un très beau club. c’est un club familial. Comme je suis Français, ils savent que parfois ce sera dur, mais j’arrive à m’adapter au groupe. Je ne suis pas très timide. Mon objectif final, c’est de devenir professionnel. Les entraînements, c’est un monde différent. je suis aux portes du monde professionnel. On mange avec les pros, on s’entraîne parfois avec eux. Au niveau de l’intensité, les entraînements n’ont rien à voir avec ce que je faisais au Red Star, sans vouloir manquer de respect à mon ancien club. En plus, au Red Star, j’étais encore plus jeune donc je ne prenais pas ça comme du vrai football. Depuis, ça a changé. Tactiquement, physiquement, mentalement, ce n’est pas le même niveau. je sens que je touche quelque chose d’intéressant. C’est plus rigoureux. je surveille tout ce que je fais, tout ce que je mange. Je travaille pour être footballeur professionnel.

FM : qu'est-ce qui vous le plus surpris dans ce nouveau football ?

OT : c’est l’engagement. Je suis un joueur qui aime ça à la base. Mais ici, c’est pendant 90 minutes pas 50 ou 60. Il faut qu’à la fin du match tu ressortes limite avec un coup à la jambe ou au bras (rires).

FM : quels sont vos plans d'avenir ?

OT : je suis focus sur mon contrat pro. Après mes deux ans à Birmingham, on verra. Après, c’est sûr que la Premier League fait plus rêver que la Ligue 1. Mon but c’est de faire mes deux ans ici, tout donner. On verra après.

FM : et la sélection tricolore ?

OT : je regarde les joueurs de mon âge. J’ai beaucoup de copains au niveau des sélections. C’est toujours dans un coin de ma tête. Mais je me dis que je dois d’abord travailler. C’est sûr que j’ai perdu en visibilité. Si j’avais continué en France, j’en aurais eu plus. Mais c’était un choix de venir. Pour moi, le plus important, c’est de devenir professionnel. Je préfère venir à Birmingham et signer pro. Je m’entraine tous les jours pour leur faire comprendre ce que je veux.

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