Ligue 1: quel bilan pour l'OL version Laurent Blanc ?

Par Dahbia Hattabi
7 min.
Laurent Blanc lors de sa présentation à l'OL @Maxppp

Nommé entraîneur de l'Olympique Lyonnais le 9 octobre dernier, Laurent Blanc cherche la bonne formule pour soigner les maux de son équipe. Mais le coach tricolore n'a pas fait de miracles même si on entrevoit un léger mieux depuis un mois. Alors que l'heure de la trêve a sonné, il est temps de tirer un premier bilan.

Le Magicien Blanc. Le 9 octobre dernier, le technicien français a enfilé sa cape pour venir mettre un terme à la malédiction de l'Olympique Lyonnais. Après un début de saison réussi au niveau comptable, les Gones ont enchaîné ensuite avec une série noire de 5 matches sans victoire (4 défaites et 1 nul) sous les ordres de Peter Bosz. Ce dernier a été remercié et remplacé illico presto par Laurent Blanc. De retour en Europe après six ans d'absence, le Cévenol, passé par Al-Rayyan au Qatar, était prêt à tout donner pour aider Lyon à sortir de la crise.

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C'est ce qu'il avait expliqué lors de sa conférence de presse de présentation le 10 octobre dernier. «J’ai le football dans les tripes. Le temps passe, on vous oublie mais l’Olympique Lyonnais ne m’a pas oublié. On a une relation particulière avec le président Aulas. J’ai toujours dit que Lyon fait partie des meilleurs clubs français. J’avais déjà failli venir avant, mais oublions tout ça et soyons attentifs au présent et au futur.» Puis, il avait expliqué ce qu'il attendait de ses troupes jusqu'à la trêve liée à la Coupe du Monde au Qatar. L'OL avait cinq matches à jouer (Rennes, Montpellier, Lille, Marseille et Nice) et devait prendre le plus de points possibles.

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5 matches pour tout changer ou presque

« Je leur ai fait un discours assez court mais déterminé. Le premier objectif est de prendre le maximum de points avant la trêve. Après cette trêve, on aura plus de temps pour travailler. Il faut prendre des points, c’est l’urgence. S’il y a du beau jeu et des points je serai très heureux. S’il n’y a que des points, je serai très heureux aussi (...) Il va y avoir une somme de travail importante d’ici le 13 novembre. Les joueurs vont être surpris. Il faut une préparation athlétique de très haut niveau qui va permettre de mettre en place le jeu que je veux.»

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Venu au chevet d'une équipe malade, Laurent Blanc, accompagné notamment par Franck Passi, savait que sa mission serait difficile. Dès son arrivée, il avait mis l'accent sur le travail physique. Son équipe n'était pas du tout au point à ce niveau-là. Ensuite, il a dirigé son premier match à Rennes. Même si ses hommes ont montré un meilleur visage, eux qui étaient alignés en 3-5-2, ils se sont inclinés 3 à 2 face aux Bretons (16 octobre). La semaine suivante, ils se sont imposés 2 à 1 sur le fil face au MHSC grâce notamment à un but d'Alexandre Lacazette dans les arrêts de jeu.

Blanc cherche la bonne formule

Ils ont enchaîné avec un nouveau succès à domicile face à Lille (1-0), toujours grâce au capitaine rhodanien. Mais Lyon avait été dominé par les Dogues. Un succès presque miraculeux, lors duquel Blanc avait modifié son plan de jeu en passant en 4-3-3 à la pause. L'entrée du jeune Lepenant avait d'ailleurs été une réussite. Puis, les Olympiens ont chuté sur la pelouse de l'Orange Vélodrome (6 novembre). Ils ont peiné à exister en première mi-temps avant d'être un poil mieux en deuxième. Laurent Blanc, qui avait opté pour un 4-4-2 avec notamment Maxence Caqueret et Houssem Aouar excentrés à droite et à gauche, n'avait pas trouvé la solution.

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Vendredi soir, l'ancien sélectionneur de l'équipe de France a encore innové avec un 4-3-3 (ou 4-2-3-1 selon les phases de jeu) avec le retour du duo Toko Ekambi-Tetê sur les ailes. Titulaires à Marseille, Moussa Dembélé et Johann Lepenant, touché au pied cette semaine, ont été mis sur le banc. Jérôme Boateng, lui, était forfait tout comme Jeff Reine-Adelaïde. Laurent Blanc, qui semble encore chercher la bonne formule, a tenté des choses. Mais la première mi-temps n'était pas vraiment terrible. Malgré tout, son OL a eu les ressources mentales pour aller chercher le point du nul grâce à un but d'Alexandre Lacazette, qui n'était pourtant pas dans un grand jour. Un bon point.

Un bilan mitigé

Après cinq matches, l'heure est donc au bilan pour l'OL version Laurent Blanc. Alors que l'équipe était en septième position au classement lors du départ de Bosz, elle pointe désormais à la 8e place avec 21 points (2 victoires, 1 nul et 2 défaites). Elle ne fait donc pas forcément mieux qu'avec Bosz, mais elle a limité la casse. Cependant, au niveau du jeu et de l'état d'esprit, le Cévenol, qui a utilisé de nombreux joueurs, a encore du pain sur la planche. Il a tenté d'insuffler une nouvelle énergie à un groupe touché mentalement. Concernant le jeu, on n'arrive pas encore à savoir où il veut vraiment en venir. Mais l'entente entre Lacazette et Dembélé a été prometteuse. Blanc a aussi relancé des joueurs placardisés comme Boateng et Aouar, qui apportent leur expérience mais son encore justes physiquement.

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Il a aussi décidé de repositionner Thiago Mendes dans le coeur du jeu, là où il estime qu'il est le meilleur. Le Brésilien a été plutôt convaincant sur certains matches (contre Lille et Marseille). En revanche, d'autres sont sortis du onze comme Tetê ou Toko Ekambi (titulaires contre Nice). Lepenant, intéressant à son arrivée, a aussi été mis sur le banc un petit moment avant de retrouver l'équipe par la suite. Mais ce n'était pas une surprise puisque le technicien français avait annoncé à son arrivée qu'il compterait surtout sur les anciens pour relancer la machine et que ce n'était pas le meilleur moment pour lancer des jeunes.

Le coach doit gérer de jeunes éléments

Des jeunes en qui il croit mais sur lesquels il ne souhaite pas mettre trop de pression. Malgré tout, il a continué à faire confiance à certains comme Lukeba, Gusto, Caqueret voire Diomandé et Lepenant. En revanche, Rayan Cherki, lui, n'a eu que des miettes à se mettre sous la dent (3 apparitions, 32 minutes jouées depuis le changement de coach, ndlr). Quoi qu'il en soit, Laurent Blanc se tient pour le moment à son plan de départ : prendre le plus de points avant la trêve en s'appuyant sur des éléments expérimentés. Cela n'a pas totalement payé mais Lyon a pris 7 points. Le coach rhodanien compte sur la trêve pour faire un gros travail physique, se renforcer à certains postes même si 90% des joueurs présents resteront et mettre en place son jeu.

«C'est difficile de remettre l'équipe dedans après un changement d'entraîneur. Le nouveau coach n'arrive pas avec une baguette magique. On propose, on valorise les joueurs. En toute franchise, je connais bien mon groupe. Collectivement et individuellement, j'apprécie les joueurs et j'espère que l'inverse est vrai (...) Je connais le système. Ce n'est pas moi qui décide. L'intelligence de l'entraîneur c'est qu'il doit valoriser son groupe pour lui proposer un ou des systèmes. Ne soyons pas focalisés là-dessus», avait-il expliqué mercredi.

Ses joueurs croient en son pouvoir de relancer la machine OL

Après le match contre les Aiglons, son discours a été tout aussi franc. «On a fait cinq matches et pris cinq points en en jouant trois à l'extérieur. Ce n'est pas extraordinaire, loin de là. On aurait préféré en prendre neuf. Mais on est en progrès (...) Mon équipe est en période de doute, même si elle a retrouvé de la confiance. On peut et on doit faire mieux. On va y arriver. Il va falloir travailler beaucoup, et on va avoir du temps pendant la trêve pour cela. On est en progrès. Si on gagne nos matchs à domicile, ce sera une bonne chose. Il faudra réaliser une deuxième partie de saison très bonne.»

Il pourra compter sur des renforts d'expérience si son club veut lui donner satisfaction, ainsi que sur des joueurs surmotivés. «Le coach vient d’arriver. On va avoir du temps pour s’entrainer, pour mettre en place une identité de jeu. On reviendra plus fort», a confié Johan Lepenant hier soir. Anthony Lopes (voir vidéo) était du même avis. «Ce n'est pas d'un coup de baguette magique qu'on va ressortir la tête de l'eau. On sait où on pêche. Physiquement, on n'est pas au top du tout. Tout le monde le sait en interne, le coach aussi. On va bien travailler pendant la trêve pour passer du côté positif et aller chercher des résultats lors de la deuxième partie de saison». Laurent Blanc et l'OL n'attendent que ça !

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