Chelsea : Kepa Arrizabalaga vide son sac

Par Maxime Barbaud
4 min.
Kepa avec Chelsea @Maxppp

Devenu doublure à Chelsea à la suite de ses mauvaises performances, Kepa Arrizabalaga reconnaît ses fautes mais il n'a jamais digéré les critiques qui ont dépassé le pure cadre sportif.

Le prix d'un transfert peut parfois être un fardeau à porter. C'est un peu ce que vit Kepa Arrizabalaga depuis son arrivée à Chelsea. Recruté pour 80 M€, soit le montant de clause libératoire, il y a 3 ans à l'Athletic, le gardien de but est devenu le joueur le plus cher de l'histoire à son poste. Sous Maurizio Sarri, il est immédiatement devenu titulaire mais l'Espagnol a rapidement failli, montrant une certaine faiblesse mentale, alors même qu'il était la valeur montante dans son pays. On l'annonçait déjà comme le successeur de David De Gea avec la sélection mais ses nombreuses erreurs et le fait de ne jamais se rendre décisif pour les Blues ont précipité sa carrière dans son nouveau club. Après Sarri, avec qui la relation n'a pas toujours été au beau fixe, la confiance mutuelle avec Lampard s'est facilement effritée, la faute une nouvelle fois à ses performances. Les critiques, toujours plus acerbes avec le temps, ont alors fait leur apparition.

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Kepa fustige les réseaux sociaux

Il a fini par perdre sa place une première fois en février 2020, avant d'être définitivement relégué sur le banc suite à la venue d'Édouard Mendy pour moins de 25 M€. Dans un entretien accordé au site Players Tribune, le gardien de 26 ans est revenu sur cette période délicate à gérer. «Peu à peu, j’ai perdu confiance et j’ai fini par commettre quelques erreurs. J’accepte les critiques, évidemment. On joue toujours sous pression. Vivre avec les commentaires négatifs les soirs de mauvais matches fait partie du métier. Mais parfois, ça va trop loin. Dire qu’un joueur a commis une erreur, ok, mais utiliser des critiques pour blesser ou écrire des mensonges qui n’ont rien à voir avec le football, c’est dépasser les bornes. Il devrait y avoir une limite non ?», interroge-t-il, conscient que le joueur n'est pas le seul touché par les réactions parfois abusives de certains supporters.

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«Quand ta famille et tes amis lisent des choses horribles sur toi dans les médias et sur les réseaux sociaux, ça les affecte et, indirectement, ça t’affecte aussi. Au final, nous ne sommes rien d’autre que des personnes essayant de faire notre travail du mieux possible. Nous voyons des cas de racisme, des menaces de mort de membres de notre famille, de l’homophobie… C’est inacceptable. Nous devons tracer une ligne rouge. Je crois, qu’une fois pour toutes, nous devons prendre des mesures pour lutter contre les abus sur les réseaux. » Le gardien décide aujourd'hui de taper du poing sur la table, lui qui a régulièrement été la risée de Chelsea ces dernières années, moqué également par ses propres supporters. Devenu doublure en club, Kepa n'est évidemment pas satisfait de sa situation. Il a même regardé l'Euro depuis sa télévision où la surprise Robert Sanchez, gardien de Brighton, a été sélectionné dans le rôle de 3e gardien.

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Une situation qu'il compte bien corriger mais il sera difficile de déloger Mendy de son poste de titulaire. Il faudrait pour cela compter sur d'improbables mauvaises performances ou une longue blessure du Sénégalais. Pourtant Kepa, qui se dit bourru de travail à l'entraînement, comprend également son statut à Londres. «Aujourd’hui même, je me sens bien à Chelsea, tant physiquement que mentalement. Je suis heureux et convaincu que je suis un meilleur gardien qu’il y a deux ans. J’aimerais avoir plus de temps de jeu, bien sûr. Je mentirais si je disais que j’étais content en l’état actuel des choses, mais je respecte beaucoup les décisions du coach. Je comprends qu’il y a des partenaires qui font un grand travail, et, qu’en définitive, l’équipe est en grande forme, c’est le plus important. Si nous n’avions pas mis le collectif avant tout, il aurait été impossible de gagner contre Manchester City. » Et une Ligue des Champions au palmarès, même en étant 2e gardien, ce n'est pas rien.

Un avenir en suspens

Encore sous contrat jusqu'en 2025, l'Espagnol de 26 ans maintenant est prêt à assumer ce rôle même s'il ne serait pas contre un plus grand temps de jeu. Parfois en conflit avec ses coéquipiers, comme lors de cette altercation avec le sanguin Rüdiger en avril dernier, Kepa et son salaire pèsent dans les finances de Chelsea. La direction n'a d'ailleurs jamais caché son intention de lui trouver un point de chute. «Que se passera-t-il à l’avenir ? Ça, personne ne le sait. Mais, aujourd’hui, je suis très heureux à Londres et j’espère que je pourrai célébrer plus de titres avec mon équipe, Chelsea. Par-dessus tout, j’espère que les gens arriveront à me connaître vraiment et qu’avec le temps, on se souviendra de moi comme de quelqu’un qui a tout fait pour aider ses partenaires et son équipe. Parce que, au final, je suis là pour ça », conclut le portier dans ce long entretien. C'est désormais à lui de jouer s'il veut mettre ce passif compliqué derrière lui et rebondir.

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