Notes du match Ligue des Champions

Real Madrid - Arsenal : les notes du match

L’exploit n’aura pas eu lieu. Une semaine après avoir pris la foudre à l’Emirates (3-0), le Real Madrid a encore été battu par Arsenal, cette fois au Bernabeu (1-2). Voici les notes de la Rédaction FM.

Par La Rédaction FM
12 min.
Arsenal @Maxppp

Après le storytelling, place aux actes. Une semaine que le Real Madrid évoquait une remontada possible après sa défaite sur la pelouse d’Arsenal, 3-0, dans ce quart de finale aller de Ligue des Champions. Cela paraîssait impossible tant l’écart entre les deux équipes a semblé abyssale mais s’il y avait bien une équipe capable de retourner des situations improbables, c’est bien la Casa Blanca. Pour tenter l’irréel, Carlo Ancelotti alignait à nouveau ses trois attaquants, Rodrygo, Mbappé et Vinicius, en plus de Lucas Vazquez en latéral droit pour remettre Valverde dans l’entrejeu, où on retrouvait Tchouameni et Bellingham.

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Pas de quoi effrayer les Gunners non plus malgré l’ambiance hostile du Santiago-Bernabéu. Un public qui a d’ailleurs exulté après deux minutes lorsqu’il a vu Mbappé reprendre victorieusement de la poitrine cette frappe de Vinicius (2e). Le Français était pourtant hors-jeu de deux bons mètres. La réalité du moment revenait vite à surface après ce tacle absurde d’Alaba loin de ses buts sanctionné d’un jaune (4e). Le Real ne semblait pas être dans un grand soir, plus chauffé à blanc que véritablement concentré sur son sujet. Arsenal offrait le meilleur début de match à l’image des premières banderilles de Saka (7e et 8e).

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Le Real n’a jamais été en mesure de revenir

La Casa Blanca a même bien failli couler dès la 11e minute avec la faute d’Asencio sur Merino dans la surface, vérifiée par le VAR. Saka avait là l’occasion de mettre fin à tout suspense mais il manquait sa panenka, repoussée par Courtois (13e). Ce fait de jeu permettait au moins aux Espagnols de rester dans le match, d’autant que dix minutes plus tard, c’est Rice qui accrochait Mbappé dans la surface (23e). M. Letexier accordait dans un premier temps un penalty au champion du monde, avant d’être déjugé par le VAR (28e). Il n’y avait rien de mieux pour frustrer les Madrilènes, déjà remontés comme des coucous, et de plus en plus agacés jusqu’à la pause.Surtout, les hommes de Carlo Ancelotti ne parvenaient pas à amener le danger dans la zone décisive.

Bellingham sortait de son match, Vinicius multipliait les initiatives individuelles sans lendemain, Mbappé se heurtait sans cesse à la défense, alors qu’on se demandait même si Rodrygo était bien sur le terrain. Sans forcer, Arsenal repoussait les offensives adverses et finissait logiquement par ouvrir le score par Saka à la conclusion d’un magnifique mouvement collectif (0-1, 64e). Cette fois, la messe était dite, malgré l’erreur dans la foulée de Saliba exploitée par Vinicius pour égaliser (1-1, 68e). C’était déjà trop tard. Mbappé sortait sur blessure à la cheville, Raya captait la frappe de Diaz (89e) et Endrick n’accrochait pas le cadre (90e+2). Martinelli profitait même d’un dernier contre pour offrir un succès mérité à son équipe (1-2, 90e+3). C’est bel et bien Arsenal qui rejoint le PSG en demi-finales.

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L’homme du match : Merino (7,5) : l’activité de Mikel Merino dans cette rencontre a été titanesque. Constamment au pressing, il provoque le penalty pour Arsenal en tout début de rencontre, en étant accroché par Asencio (11e). Ses déplacements ont fait un mal fou à la défense du Real Madrid, créant beaucoup d’alignement hasardeux d’Asencio ou Rudiger par son placement. Il est finalement récompensé de son activité impressionnante par une passe décisive très inspirée pour Bukayo Saka (65e).

Real Madrid :

- Courtois (5) : il s’emploie bien devant Saka (8e), puis maintient son équipe en vie sur la tentative de panenka (ratée) de l’Anglais au quart d’heure de jeu. Des interventions pas toujours très académiques, notamment sur corner, mais efficaces. Il réalise plusieurs arrêts importants, mais il est battu sur ce piqué de Saka (65e) où sa défense l’abandonne totalement. Il s’incline encore face à Martinelli (90+2e).

- Vazquez (3) : sa fébrilité a rejailli sur ses passes et ses duels, où Martinelli lui a donné des sueurs froides et a même donné la sensation de jouer avec lui sur certaines séquences. Il est trop sorti à contre-temps, et a en outre fait preuve d’une naïveté handicapante. S’il a aussi accusé un certain taux de déchets, il est l’auteur de quelques centres dangereux (42e, 45+2e). Remplacé par Endrick (61e), qui a peiné à exister malgré ses courses sans relâche. Il ne transforme pas sa seule véritable cartouche sur un centre de Vinicius.

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- Asencio (5) : il se rend coupable d’un accrochage absolument inutile sur Merino, au prix d’un carton jaune et d’un penalty heureusement repoussé par Courtois (11e). Mais il a globalement su garder la tête froide par la suite en se montrant impactant dans le duel, et en tentant de haranguer ses coéquipiers et le public, en vain. Des interventions bien senties en seconde période. Remplacé par Modric (75e), dont l’entrée n’aura pas fait basculer la rencontre.

- Rüdiger (4) : il s’en tire très bien en écopant de son premier avertissement à la 85e minute de jeu. L’Allemand a voulu imposer sa loi, rarement dans les règles du jeu, comme lorsqu’il a essuyé ses pieds sur Myles Lewis-Skelly, mais François Letexier a mis du temps avant de réagir. Il a été la menace numéro une du Real Madrid sur coups de pieds arrêtés, sans jamais trouver la faille. Souvent à la limite, encore, au retour des vestiaires.

- Alaba (3,5) : son premier tacle hasardeux a annoncé la noirceur de sa soirée, et sa première mi-temps ressemblait presque à un mauvais rêve : il a subi la loi de Bukayo Saka qui l’a fait défendre sur les talons, s’est souvent montré en retard sur les incursions de l’Anglais, et a laissé des espaces béants dans son dos. Remplacé par Garcia (61e), dont les projections ont fait du bien aux Merengues. Mais il a aussi souffert dans le un-contre-un, comme sur le but de Martinelli où il est mis au supplice.

- Valverde (3,5) : l’Uruguayen a fait pâle figure ce soir. Il devait être la courroie de transmission entre la défense et l’attaque, mais s’est surtout mis en évidence pour son excès d’imprécisions dans ses centres, notamment lors des temps forts du Real. Ses projections ont rarement débouché sur quelque chose, et son influence dans le dernier tiers a été trop maigre. On l’a senti résigné dans son attitude.

- Tchouameni (5) : le Français a mis de l’huile dans les rouages sur de nombreuses situations londoniennes (4 duels gagnés sur 6). Par ses compensations et sa lecture du jeu, il a été le garant de l’équilibre de son équipe en première période (9e, 37e, 42e), mais il a trop peu pesé avec le ballon. Il est trop loin de Merino sur le but d’Arsenal (65e), mais réalise un retour parfait devant Rice (72e).

- Bellingham (4) : personne n’a été plus dominateur que lui sur les seconds ballons, mais c’est à peu près tout. L’Anglais n’a pas su trouver sa place dans ce collectif (s’il en est un), et même s’il a été l’un des rares à montrer du caractère, sa prestation n’est pas non plus digne d’un joueur de son calibre. Il s’en sort bien de finir la rencontre sans carton après ses gestes d’énervement à répétition.

- Rodrygo (3) : dans le prolongement de ses derniers matchs, le Brésilien n’a pas fait bonne figure ce soir. Ses différences sur le côté ont été trop rares, et il a trop manqué d’influence. On l’a senti en train de se chercher sa place dans ce collectif, mais sans jamais la trouver. Trop brouillon sur coups de pieds arrêtés. Remplacé par Ceballos (61e), qu’on a quand même plus vue que le Brésilien en 30 minutes. Il a apporté de la verticalité et a tenté de prendre le jeu à son compte sur certaines projections.

- Mbappé (3,5) : ses premiers changements de rythme ont jeté quelques froids dans la défense d’Arsenal, mais il a souvent été trop impatient, comme sur son but refusé pour hors-jeu après 2 minutes de jeu. Il croit obtenir un penalty finalement annulé après un hors-jeu. Des choix pas toujours judicieux, des différences trop rares, aucune situation concrète, à peine a-t-il eu l’occasion de tirer dans la surface de réparation… En fait, le match du Français n’a jamais vraiment commencé. Touché à la cheville et remplacé par Brahim (75e), qui a montré de la personnalité. Un beau numéro dans la surface mais une frappe captée par Raya (89e).

- Vinicius Junior (5) : il a été bien plus en jambes et remuant qu’à l’aller, mais à peine plus en réussite. Si ses accélérations de dragster ont fait reculer les Gunners, le Brésilien a été rattrapé par son imprécision dans la dernière passe, ou par le manque de présence de ses coéquipiers. Le premier tir cadré du Real est son "oeuvre" et intervient après 50 minutes. Il a quand même le mérite de sonner la révolte en allant se chercher son but dans les pieds de Saliba (67e), et en tentant d’électriser la rencontre par ses dribbles. Un bon centre pour Endrick (90+1e).

Arsenal :

- Raya (5) : alors qu’il vivait une rencontre très calme, sans arrêt à effectuer face à l’indécente inefficacité du Real Madrid dans les trente derniers mètres, il s’est mis en difficulté tout seul en mettant William Saliba dans une situation très inconfortable, qui a entraîné l’égalisation de Vinicius (67e). Très appliqué sur un contrôle un peu long d’Endrick (79e), son match et plus globalement sa double confrontation ont été un long fleuve tranquille.

- Timber (6) : après un match aller impérial, Jurren Timber a traversé une rencontre plus neutre. Solide sur les quelques tentatives de percée de Vinicius, il a souvent eu un couloir déserté par son vis-à-vis brésilien, préférant percuter dans l’axe ou dans le demi-espace. Avec le ballon, il n’est quasiment jamais monté, au contraire du match aller où il avait proposé beaucoup de solutions. Remplacé par Ben White (90+4e)

- Kiwior (7,5) : remplaçant numérique de Gabriel, touché au genou, le jeune central polonais a joué 90 minutes de très haut niveau. Impérial dans le jeu aérien, Kiwior n’a jamais laissé respirer Mbappé et Bellingham. Sur une situation de contre très dangereuse pour Madrid, il contient à merveille Vinicius pour protéger l’avance des Gunners (57e). Seule petite ombre à son match, il lâche le marquage sur Rudiger à la réception d’un coup franc, mais heureusement l’Allemand est un peu court pour couper le ballon (42e).

- Saliba (6,5) : à l’image de son compère de la défense centrale, William Saliba n’a rien laissé à ses vis-à-vis. Sur chaque incursion dans la surface du Real Madrid, il a défendu debout, coupant toute option et facilitant le travail de son gardien. Sur une accélération de Mbappé dans son dos, il contrôle de façon impériale son compatriote, protégeant la sortie de but (20e). Jusqu’à cette 67e minute fatidique ou le Bondynois va se trouer complètement, rendant le ballon à Vinicius face au but vide et remettant le Real Madrid dans le match.

- Lewis-Skelly (6,5) : le jeune gunner a été le plus à l’aise dans la sortie de balle pour donner de l’air à Arsenal en début de rencontre, quand le Real Madrid a poussé pour prendre le contrôle du match. La prise en main des Gunners a d’ailleurs coïncidé avec les premières percées dans le coeur du jeu de MLS. Victime d’une très vilaine semelle d’Antonio Rudiger en deuxième mi-temps, il a continué à donner le tournis tactiquement au Real par sa présence constante au sein du milieu de terrain des Londoniens.

- Partey (7) : dans l’ombre du très bon travail de Martin Odegaard, Thomas Partey a été la tour de contrôle du milieu de terrain d’Arsenal. Toujours bien placé, il a tué dans l’oeuf nombre de contre-attaques madrilènes, permettant à Arsenal de garder le contrôle du jeu. Avec le ballon, on l’a très peu vu s’exprimer, laissant la première relance à Martin Odegaard qui revenait très bas pour organiser les attaques des Gunners. Averti en fin de rencontre pour une altercation avec Rudiger (83e), il sera suspendu pour la demi-finale aller contre le PSG.

- Rice (6,5) : difficile de faire mieux que le match aller pour Declan Rice. Moins en vue dans le coeur du jeu, il s’est cantonné à beaucoup de travail de l’ombre, et a été gêné par la grosse intensité physique de Federico Valverde. Il aurait même pu concéder un penalty pour un accrochage sur Kylian Mbappé, finalement annulé après une interminable intervention de la VAR (27e). Sans le ballon, il a été précieux en défense, revenant notamment avec brio sur Bellingham qui filait au but (53e). Remplacé par Oleksandar Zinchenko (90+4e)

- Odegaard (6,5) : le seul point noir du match de Martin Odegaard : le Norvégien s’est montré imprécis dans la dernière passe d’abord pour Saka (11e), puis pour Declan Rice (32e). Dans le reste du jeu proposé, il a été excellent, dézonant énormément de gauche à droite pour occuper un poste très libre entre les lignes du Real. Il a donc posé un problème insoluble, étant même à l’origine du but de Bukayo Saka par son appui sur Rice pour alerter Merino (67e).

- Martinelli (6) : moins en vue que Bukayo Saka avec le ballon, son côté a été un peu délaissé par Arsenal, notamment par le travail abattu par Saka sur Alaba. Il s’offre tout de même une belle occasion juste avant la pause (45+6e), en angle fermé face à Courtois. Ses percussions ont été intéressantes face à un Lucas Vazquez pas forcément adapté au style de jeu percutant de l’ailier brésilien. Dommage cependant qu’il ait été si peu cherché dans les offensives d’Arsenal. Il a finalement été récompensé de son activité par un but en toute fin de rencontre, sur un contre létal (90+3e). Remplacé par Kieran Tierney (90+4e)

- Saka (7) : impossible de dissocier le match de Bukayo Saka du raté monumental sur penalty, alors même que Martin Odegaard avait pris le ballon sous le bras. Dommage que sa panenka ait été trop molle et mal placée, parce que le reste de son match était plutôt de bonne facture, à l’image de cette frappe tendue qui passe tout proche du but (6e), puis une tentative détournée par Courtois sur un très bon retour intérieur (8e). Finalement, il va faire oublier sa boulette en finissant à merveille un superbe mouvement collectif des Gunners (65e). Remplacé par Leandro Trossard (77e).

- Merino (7,5) : voir ci-dessus

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