Ligue des Champions : le Stade Brestois peut-il tout perdre ?

Par Maxime Barbaud
4 min.
Les Brestois, la tête basse après la défaite contre Monaco @Maxppp

Battu par l’AS Monaco le week-end dernier, le Stade Brestois a perdu la 2e place de Ligue 1, un rang qu’il occupait depuis 2 mois. Désormais sous la menace de Lille, le club breton a du mal à tenir le rythme au moment de passer la ligne d’arrivée. La qualification en Ligue des Champions est compromise.

Les visages de colère, de frustration et de fatigue en disaient long au coup de sifflet final contre Monaco. Au terme d’un affrontement tendu, autant d’un point de vue sportif qu’illustrée par l’animosité sur le terrain, le Stade Brestois a peut-être perdu plus qu’un match. Battus 2-0 à Francis-Le Blé, les Finistériens ont également abandonné ce jour-là leur 2e place au profit de leur adversaire du jour. Un fauteuil de dauphin qu’ils occupait au soir de la 22e journée et dans le prolongement d’un succès face à l’OM. C’est depuis cette rencontre fatale à Gennaro Gattuso que le club s’est mis à rêver d’Europe.

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Eric Roy lui-même l’a reconnu. Malgré un léger temps fort en première période, son équipe est passée à côté de son sujet face à un adversaire supérieur sur le papier mais loin d’être imprenable. «Sur la deuxième période, on a manqué de beaucoup trop de choses et notamment de justesse technique pour pouvoir poser plus de problèmes à cette équipe. A l’arrivée, c’est assez logique, on a été battu par une équipe plus forte que nous», constatait le coach. Brest a affiché ses limites dans le jeu et le contrôle de ses émotions, à l’image de Magnetti et Le Douaron, même si à l’arrivée, ce sont bien Ben Seghir et Singo qui ont vu rouge.

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La 3e place ne tient plus qu’un à fil

Sur le premier but de Zakaria, la défense s’est arrêtée de jouer, attendant le coup de sifflet de l’arbitre qui n’est jamais venu. «Le premier but, l’erreur qu’on fait, c’est qu’on s’arrête parce qu’on pense qu’il y a une faute et on ne doit pas s’arrêter.» Le technicien à la casquette a aussi tenu à rappeler une chose. «On a gagné plus de duels qu’eux, on a eu plus de possession, plus de tirs. Après, on n’a pas cadré. Mais aujourd’hui (dimanche dernier), ce qui est un peu illogique, c’est pas qu’on soit battus, c’est qu’on soit à la lutte avec Monaco à quatre journées de la fin pour une place en haut du tableau.»

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Depuis mercredi soir et le nouveau succès monégasque (1-0) face à un autre concurrent direct, le LOSC, le club de la Principauté a pris 5 points d’avance sur Brest et une belle option sur le statut de dauphin du PSG. Heureusement pour le SB29 finalement, qui reste 3e, une longueur seulement devant des Dogues particulièrement bien lancés en 2024. La cité du Ponant conserve pour le moment ce précieux 3e strapontin directement qualificatif pour la prochaine Ligue des Champions, le 4e devant passer par le 3e tour de qualification, puis un tour de barrages particulièrement incertain. L’historique de nos clubs français en la matière oblige à la prudence…

La frustration s’accumule

La mauvaise passe des Ty-Zefs intervient au plus mauvais des moments. Certes, cette saison restera quoi qu’il en soit comme la meilleure de l’histoire du club, mais à force de se maintenir en haut du championnat à la surprise générale, les joueurs ont fini par croire en leur chance de C1. Chuter du podium aussi proche de la ligne d’arrivée sera forcément terrible à encaisser. Et si cette défaite à Lyon (4-3) avait causé plus de dégâts que prévu ? Entre le scénario complètement fou, la suspension à venir de Lees-Melou et les décisions arbitrales terriblement frustrantes, Brest a perdu gros ce soir-là. «On sait très bien que Brest dérange peut-être» pestait Grégory Lorenzi dans la foulée.

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Théorie du complot ou non, cela n’empêche pas certaines voix de s’élever pour aller dans ce sens, comme Jérôme Rothen sur RMC. En plus de cela, Brest n’aura pas de dérogation de l’UEFA pour jouer à domicile en cas de C1. Ça sera au stade Francis-Le Blé devant 5000 personnes ou ailleurs. «Je suis conscient qu’en coupe d’Europe, c’est mieux d’avoir Lyon, Marseille, avec un grand stade. Je sais très bien que pour certains médias, institutions, avoir Brest en coupe d’Europe la saison prochaine, ce n’est pas le truc le plus sexy. Il ne faut rien attendre de personne », abondait Roy quelques jours plus tard, reconnaissant au passage une situation difficile à entendre pour ses joueurs.

Roy : «il faut tourner la page»

«C’est malheureux à dire mais il faut tourner la page. "Delete!" comme sur l’ordinateur, il faut effacer. C’est passé, derrière nous», plaisantait le coach à la veille de la réception de Monaco. La thérapie par le sourire n’a pas encore porté ses fruits. «En ce moment ça nous réussit moins et c’est un peu logique. Entre Lyon et Monaco, c’est une période plus compliquée. Pour la coupe d’Europe par rapport au 7e, on est mieux, on a plus de points. Je ne crois à rien, à notre prochain match. On est en ballottage favorable pour éventuellement jouer la Conférence League.» Le 7e n’est autre que le Stade Rennais où Brest se rend ce dimanche avec 11 points d’avance tout de même, mais sans Eric Roy, suspendu.

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