Pogba, Wahi, Gouiri : Medhi Benatia lâche ses vérités sur le mercato fou de l’OM
Ce jeudi, Medhi Benatia a pris la parole pour revenir sur le mercato très mouvementé de l’Olympique de Marseille. Le tout avec son style bien particulier.
Le mercato hivernal a fermé ses portes ce lundi soir en France et quasiment partout en Europe. En Ligue 1, si le Stade Rennais a, de loin, été le club le plus actif, l’Olympique de Marseille n’a pas chômé non plus. Le club phocéen a rapidement choisi de se séparer des éléments qui ne donnaient pas satisfaction, même s’ils étaient arrivés au club il y a quelques mois. Dans ce sens, Elye Wahi a été vendu à l’Eintracht Francfort et Ismaël Koné a filé du côté de… Rennes. Idem pour Lilian Brassier.
Une stratégie bien établie
Et dans le sens des arrivées, l’OM a frappé fort. Sous la houlette de son directeur du football Medhi Benatia, Marseille a notamment réussi à attirer dans ses rangs deux internationaux algériens. En plus du latéral bosnien Amar Dedić et Luiz Felipe, Amine Gouiri a débarqué en provenance de Rennes alors qu’Ismaël Bennacer a quitté l’AC Milan pour rejoindre l’OM. Un très gros coup de la part de la formation de Roberto De Zerbi qui va pouvoir compter sur l’un des meilleurs milieux du championnat italien. Dans ces dossiers, Medhi Benatia a d’ailleurs joué un rôle important.
À l’écoute des besoins et des demandes de son entraîneur, avec lequel il a échangé sur tout le recrutement, il a pris toutes les décisions finales avec le président Pablo Longoria comme il l’a expliqué ce jeudi lors d’un long entretien accordé à L’Équipe. Il a ainsi détaillé la stratégie mercato des Phocéens. En effet, il a confié que l’objectif était d’améliorer la formation olympienne en apportant des retouches. En ce qui concerne les départs, notamment ceux d’éléments qui étaient arrivés lors du marché des transferts estivaux 2024, l’ancien international marocain a assumé les choix de la direction.
Des départs assumés
Il a aussi rappelé que l’idée n’est pas forcément de changer l’effectif tous les six mois mais plutôt de travailler dans la continuité et la stabilité. En revanche, si les joueurs n’ont pas l’état d’esprit attendu, ils partiront très rapidement. Malgré tout, cela n’a pas été une partie de plaisir de se séparer d’Elye Wahi, d’Ismaël Koné ou encore de Lilian Brassier, qui n’est pas un mauvais joueur selon lui mais qui n’est pas arrivé dans le meilleur contexte dans la cité phocéenne. Il s’agit d’un rendez-vous manqué plus qu’un échec pour lui. Concernant ces trois éléments, il a été très clair.
«Tu recrutes un joueur sur du scouting, par vidéo, en se déplaçant à des matches, via des échanges téléphoniques, furtifs aussi dans un restaurant, par exemple… Son caractère, tu ne le découvres qu’après la signature. Au début, tout est beau, tout est rose. Mais quand le joueur commence à faire deux, trois matches sur le banc, quand il te fait des réflexions parce qu’on lui demande plus, dans l’intensité, sur la rigueur, le travail, le sacrifice, la réaction au ballon perdu et qu’il répond : "C’est la faute de l’autre, pas la mienne, ou c’est le coach, etc.", là, tu te dis : ça va être plus compliqué que prévu pour en tirer le maximum. Dans les appels, la première chose que De Zerbi dit aux joueurs, c’est : "Donne-moi ton coeur, donne-moi ta tête, fais-moi confiance, suis-moi, et le reste ça viendra." La réponse : "Oui, oui, oui…" Si ça ne se traduit pas par des actes pendant des mois, on fait comment ? On fait semblant que tout va bien, parce qu’on les a choisis, parce qu’on ne veut pas se mouiller ? Nous, on a décidé de prendre des décisions pour améliorer les choses.»
Le cas Wahi
Concernant Elye Wahi, il a précisé : «si Elye n’avait pas certaines failles, il ne serait pas allé à Lens ou chez nous, mais directement dans un top club. On a toujours été très clairs : "Voilà comment tu interprètes ton métier, voilà ce que moi je vais te demander." Réponse : "Ok, ok, ok…" Je ne suis pas dans la police, je peux être là pour les joueurs, matin, midi et soir, ça ils le savent, mais je dois mettre un cadre, une discipline, un environnement de travail. Celui qui ne peut pas répondre à ça, je n’ai pas de problème à m’asseoir et trouver des solutions. Elye vient de signer à Francfort, il remplace Marmoush, parti à City, et je suis persuadé qu’il fera de très belles choses là-bas.» Puis, il a évoqué son successeur, à savoir Amine Gouiri.
Selon lui, l’OM ne s’est pas précipité. Au contraire, cela faisait 3 semaines que les pensionnaires de l’Orange Vélodrome travaillaient sur le remplacement de Wahi, dont le départ était acté en interne. Plusieurs pistes et profils ont donc été étudiés pour faire le meilleur choix possible et surtout coller aux demandes de Roberto De Zerbi. Et c’est Amine Gouiri qui a réuni tout ce que souhaitait l’OM, qui n’a pas du tout fait un "panic buy" selon le directeur sportif. Un dirigeant qui a également un œil sur le dossier Paul Pogba. Libre depuis la résiliation de son bail à la Juventus, le milieu tricolore, qui pourra rejouer en mars prochain après avoir purgé sa suspension pour dopage, a bien été suivi par Marseille.
Pogba dans le viseur
«C’est particulier. Un joueur, un homme qu’on aime beaucoup avec Pablo. Qui, dans un groupe, est important, un leader, un vrai mec de football, un passionné. Malheureusement, Paul a eu des blessures depuis quelques années, il a eu sa suspension. On y a réfléchi, on voulait le faire. Le problème : si on fait venir un Paul Pogba qui n’est pas encore "fit", est-ce que ça a du sens de faire basculer les équilibres, avec le côté médiatique autour, pour un joueur qui ne pourra pas participer à cette fin de saison ? Je sais pourquoi l’OM est un projet qui lui parle, pourquoi il aurait sûrement aimé venir. On va suivre l’évolution sur les six mois, et s’il y a quelque chose à faire, on serait ravis d’avoir un joueur comme Paul Pogba pour nous donner un coup de main l’année prochaine, si l’occasion se présente.»
La porte n’est donc pas du tout fermée pour l’international tricolore, qui privilégie un retour en Europe pour retrouver l’équipe de France le plus rapidement possible. Pour le moment, il n’a toujours pas retrouvé de club, alors que le mercato s’est refermé dans de nombreux championnats européens. Mais certains marchés sont encore ouverts durant quelques jours, notamment en Turquie. Ce qui est sûr, c’est que l’Olympique de Marseille, et notamment Medhi Benatia, auront un oeil sur sa situation. Le feuilleton n’est pas terminé…
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