Entretien avec… Grafite : « Nenê ? Un gros potentiel, ça serait bien de l’essayer en Seleção»
D'un titre de champion en Bundesliga en 2009 aux difficultés cette saison, Grafite a tout connu au VfL Wolfsburg. Et s'il est bien là-bas, l'ancien Manceau ne ferme pas la porte à un éventuel nouveau challenge. De son avenir à son Mondial 2010 en passant par Nenê, le Brésilien s'est confié pour Foot Mercato

Foot Mercato : Tout d'abord, comment allez-vous ?
Grafite : Tout va très bien merci !
FM : Lors de la saison 2008/09, vous inscriviez 28 buts et Wolfsburg remportait le titre en Bundesliga. Était-ce la meilleure saison de votre carrière ?
G : On peut le dire, d'autant que ma convocation en Seleção et ma place dans le groupe pour la Coupe du monde a été un reflet de ce que j'ai pu faire lors de cette saison durant laquelle nous avions gagné le titre avec une équipe que personne ne donnait gagnante. J'ai vécu d'excellents moments dans ma carrière, mais cette saison a été spéciale, puisqu'il s'agissait d'un titre dans l'un des meilleurs championnats d'Europe.
FM : Comment expliquez-vous les difficultés de votre équipe et vous à répéter ce genre de performances depuis ?
G : Ce sont des choses qui arrivent dans le football. Après le titre, nous étions plus surveillés par nos adversaires. Nous nous sommes renforcés, mais tous les autres aussi, et les renforts des autres équipes se sont mieux adaptés que les nôtres. Du coup, nous n'avons pas réussi à conserver notre niveau de jeu. Ça peut arriver. Parfois, même avec un bon effectif et avec de bonnes recrues, on n'obtient pas forcément le résultat escompté.
FM : Wolfsburg s'est montré très actif lors des derniers mercatos. Cela explique-t-il vos difficultés ? Votre manager Dietmar Hoeness a-t-il bien géré cette situation ?
G : Tout le monde a une opinion différente pour tenter d'expliquer ce qu'il s'est passé. Moi, je pense que c'est dû au fait que les nouvelles recrues n'ont pas réussi à s'adapter rapidement, comme nous aurions pu l'espérer. Wolfsburg essaye toujours de se renforcer et c'est très important, mais, selon moi, même si les renforts étaient bons et que l'équipe était forte, il nous a manqué du liant pour que notre force collective se reflète dans nos résultats.
FM : Êtes-vous nostalgique de l'époque où Edin Dzeko et Zvezdan Misimovic étaient encore là ?
G : Jouer avec eux me manque. Je ne regrette pas leur absence, car je respecte mes partenaires et je crois dans le potentiel de chacun ici à Wolfsburg, mais Dzeko et Misimovic sont des joueurs qui ont fait partie d'une époque et d'un travail magnifique ici à Wolfsburg. Ça a été un plaisir de jouer avec eux.
FM : Votre relation avec Steve McLaren était compliquée. Vous étiez remplaçant à de nombreuses reprises. Avez-vous pensé à quitter Wolfsburg cet hiver ?
G : Je n'ai pas pensé à partir. J'ai toujours été très concentré et déterminé à rester à Wolfsburg, notamment pour aider l'équipe dans une saison particulièrement délicate. Pourtant, j'ai reçu quelques propositions, de clubs brésiliens, principalement, mais j'ai toujours indiqué que ma volonté était de rester ici.
FM : Vous qui connaissez les deux championnats, comment expliquez-vous la différence entre le nombre de buts entre la Bundesliga et la Ligue 1 ?
G : Je n'ai pas les statistiques chiffrées, mais il me semble qu'il y a plus de buts en Bundesliga, n'est-ce pas ? Je crois que le football allemand est un peu plus rapide, plus dynamique et les équipes sont plus objectives. En France, le jeu est un peu plus haché, du coup, le nombre de buts chute un peu. Mais je ne sais pas si la différence statistique est telle.
FM : Le Mondial 2010 a été décevant pour la Seleção. Vous faisiez partie du groupe. Comment expliquez-vous l'élimination du Brésil en quarts de finale contre les Pays-Bas ?
G : Nous étions très bien et très confiants d'atteindre notre principal objectif, qui était de quitter l'Afrique du Sud avec le trophée. Nous réalisions une rencontre excellente contre les Pays-Bas, dominant complètement le match, mais l'équipe a souffert du premier but et nous avons ensuite perdu. Nous nous sommes retrouvés sans équilibre et sans pouvoir réagir. Les Pays-Bas ont su en profiter et a inversé la tendance pour dominer par la suite. Ça a été une élimination très dure à digérer pour nous, car nous avons mené et dominé durant une bonne partie du match. Mais cela arrive, cette expérience doit nous servir pour ne pas commettre les mêmes erreurs en 2014.
FM : Vous avez quitté la France et Le Mans en 2007. Suivez-vous toujours la Ligue 1 ? Avez-vous toujours de nombreux amis en France ?
G : Grâce à Dieu, je laisse toujours des amis partout où je passe. Et la France n'a pas échappé à la règle. Je suis toujours ce qu'il se passe, mais pas énormément, simple question de temps. Mais dans la limite du possible, j'essaie toujours de me tenir au courant.
FM : Vous êtes né à Jundiai, comme Nenê du Paris SG. Que pensez-vous de lui ? Mériterait-il une chance en Seleção ?
G : Je crois qu'en cette période de tests et d'essais en sélection brésilienne, peut-être serait-il intéressant de le convoquer. Je crois que c'est un joueur doté d'un gros potentiel, une technique et une habileté très bonnes. Il a suivi une trajectoire pleine de succès en Europe et cela serait, selon moi, un bon test pour la Seleção.
FM : Seriez-vous intéressé par un retour en France cet été ?
G : J'espère avoir laissé un bon souvenir en France. Je n'aime pas me fermer les portes des différents marchés et j'espère rejoindre l'endroit où je serai heureux. Mais aujourd'hui, je suis focalisé et déterminé à rester à Wolfsburg, puisque j'ai un contrat jusqu'en juin 2012.
FM : Si vous reveniez au Brésil, quel club choisiriez-vous ?
G : Dans un premier temps, il faut d'abord voir qui veut de Grafite (rires). Je suis quelqu'un de très professionnel et j'aime traiter avec les équipes qui aiment mon football. J'ai vécu une très bonne expérience à São Paulo, qui m'a fait connaître au monde, mais au Brésil, il y a beaucoup de grandes équipes pleines d'histoire qui méritent d'être traitées avec affection et respect à l'heure d'étudier une proposition. Je ne pourrai donc répondre à cette question que lorsque j'aurai quelque chose de concret, comme des propositions de clubs s'intéressant à moi. Mais comme je l'ai dit plus haut, mon intérêt est de rester à Wolfsburg jusqu'à la fin de mon contrat.
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