À la rencontre d’Ásgeir Börkur Ásgeirsson, l’un des looks les plus insolites de la planète foot

Par Alexandre Pauwels
3 min.
Fear the beard @Maxppp

En pleine mode hipster, le football tient un symbole méconnu. Bien loin devant les Pirlo et consorts, Ásgeir Börkur Ásgeirsson est peut-être ce qui se fait de mieux en termes de style. Et en plus, il est cool.

Ásgeir Börkur Ásgeirsson ne vous dit certainement rien. En revanche, vous l’avez peut-être déjà aperçu dans les méandres du net, et n’êtes pas ressortis indemnes de la rencontre. Parce que Börkur, comme il est plus communément appelé, arbore sur ces clichés ce qui est sans l'ombre d'un doute la plus grosse barbe de la planète foot. Au cœur de la mode hipster, il n’en fallait pas plus pour créer le buzz. « J’ai constaté ça oui, c’est cool que les gens apprécient ! Après, j’ai aussi lu pas mal de commentaires négatifs très marrants », nous souffle ce milieu de terrain islandais de 28 ans. S’il préfère rire de sa notoriété, c’est que Börkur, loin d’être une fashion victim attachée à son apparence, est simplement un barbu convaincu.

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« Depuis que j’en suis capable, j’ai toujours la barbe, explique-t-il. Pas toujours aussi longue que l’année dernière, ça c’était parti d’un pari avec un ami en 2012. Mais j’ai toujours aimé ça, je ne sais pas pourquoi. Peut-être pour mon intérêt pour le heavy metal, les gars de Pantera avaient toujours des barbes impressionnantes ! ». Oui, la panoplie, qui est – évidemment – assortie de tatouages colorés et variés, ne sort pas de nulle part. Mélomane averti, Börkur braille aussi dans le micro de deux groupes déconseillés aux âmes sensibles, Shogun et Mercy Buckets. « J’ai toujours eu cette passion pour la musique. J’ai commencé vers 12-13 ans à écouter des trucs plus lourds, et ça m’a suivi. Shogun est mon premier groupe, c’est du Metalcore, Mercy est plus rock. On a prévu de jouer quelques concerts plus tard cette année ». La passion est forte, mais pas autant que celle du football. Raison pour laquelle le milieu n’avait pas hésité à mettre la musique de côté pour privilégier son rêve de professionnalisme, assouvi par deux piges scandinaves pour un club de l’élite norvégienne et un pensionnaire de la deuxième division suédoise.

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« Ça lui donnait un côté agressif et méchant »

Le Français Jérémy Berthod, qui l’a fréquenté à Sarpsborg, se souvient bien entendu de « la longue barbe ». Il confirme que le détail colle à la personnalité du bonhomme, et y voit même un instrument de son jeu. « Ça lui donnait un côté agressif et méchant dont il se servait sur le terrain. D’ailleurs, il a pris 5 jaunes sur ses 5 premiers matches », raconte-t-il. « Rugueux, ça sonne mal. Je me décrirais plutôt comme un gros travailleur », nous rétorque Börkur. En tout cas, il n’hésite jamais à « haranguer la foule après un tacle en bord de ligne à la Gattuso » selon l'ancien Lyonnais, de quoi obtenir un certain capital sympathie auprès des supporters. Insuffisant pour faire durer l’aventure pro cela dit, le joueur étant retourné au championnat semi-pro islandais et à son Fylkir formateur l’année dernière.

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Si à son âge, il n’est pas encore trop tard pour y revenir, Börkur n’en fait pas une obsession. « Après mon contrat en Suède, j’aurais pu aller dans d’autres équipes scandinaves mais j’ai préféré rentrer. Personne ne croyait que je serais pro, pas même mes meilleurs amis. Mais j’ai eu la chance de jouer deux fois à l’étranger et j’en suis reconnaissant ! Si j’avais une autre opportunité je ne dirais pas non, mais je n’y pense pas tous les jours. Je vais encore apprendre en tant que footballeur et essayer de remporter un titre avec mon équipe ». Du reste, il va continuer la musique – « je m’éclate trop pour arrêter » – et cultiver son look à part. S’il avait récemment rasé sa longue barbe, « sans raison, comme ça », Börkur nous l’assure, « là, elle revient fort ».

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