Algérie : Rabah Madjer dévoile ses plans pour relancer les Fennecs

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Algérie @Maxppp

Hier, la Fédération Algérienne de Football a annoncé avoir nommé Rabah Madjer au poste de sélectionneur national. Un nouveau mandat à la tête des Fennecs pour l'ancien joueur du FC Porto. Ce jeudi matin, le nouvel homme fort des Fennecs a été présenté aux médias. L'occasion pour lui d'en dire plus sur ses plans pour relancer une sélection en crise.

Treize sélectionneurs. L'Algérie a épuisé treize sélectionneurs (certains ont exercé plusieurs mandats) depuis le dernier mandat de Rabah Madjer à la tête de l'équipe nationale en 2002. Quinze ans plus tard, l'ancien joueur du FC Porto est de retour pour la troisième fois au poste d'entraîneur des Fennecs. Ses deux premiers passages entre 1994 et 1995 puis entre 2001 et 2002 n'ont pas marqué l'histoire des Verts. Ce qui ne l'a pas empêché d'être choisi la par la Fédération Algérienne de Football pour diriger l'équipe A et l'équipe A'. «La Fédération algérienne de football a désigné M. Rabah Madjer sélectionneur national. L’installation officielle du nouveau sélectionneur et du staff technique qui l’accompagnera se fera le jeudi 19 octobre 2017 à 10h00 au Centre technique national de Sidi-Moussa», a annoncé la FAF hier dans un communiqué de presse pour le moins lapidaire. À 58 ans, Madjer aura pour mission de remettre sur de bons rails des Fennecs en pleine crise.

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Ces derniers mois, rien ne va plus en effet chez les Verts. Depuis le départ de Christian Gourcuff le 3 avril 2016, la FAF a multiplié les mauvais choix. Milovan Rajevac n'est resté que quatre mois sur le banc. Il a été remplacé par Georges Leekens qui n'a tenu que trois mois, le temps d'un échec à la CAN 2017. Enfin, Lucas Alcaraz a été à la tête des Fennecs durant six mois. La non-qualification au Mondial 2018, ce qui n'était d'ailleurs pas une de ses missions prioritaires au moment de sa nomination, ainsi que le jeu proposé par les Algériens lui ont coûté sa place. Outre les changements à la tête de la fédération (départ de Mohamed Raouraoua de la présidence, remplacé par Kheireddine Zetchi), certains cadres ont été pointés du doigt et écartés lors des derniers matches à l'image de Riyad Mahrez, Islam Slimani et Nabil Bentaleb. Autant dire que le chantier est immense pour Rabah Madjer. Présent face aux médias ce jeudi matin à Sidi-Moussa, le nouveau sélectionneur a commencé par présenté son staff.

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Madjer commente sa nomination

«Le staff technique est mon choix. J'avais choisi Saadane mais il a été pris comme DTN. Nous avons trouvé un arrangement. Il y'a des entraîneurs qui ramènent des adjoints plus petits qu'eux. Moi, j'ai pris des plus grands pour apprendre d'eux. Aucun joueur ne sera imposé par moi, tout sera décidé à trois avec Menasra et Ighil». Puis, le nouveau sélectionneur des Verts a évoqué sa nomination. Une nomination qui a suscité quelques critiques. «Je remercie le président Zetchi qui a donné la chance aux entraîneurs algériens. J'ai toujours été choisi pour diriger l'équipe nationale, je ne me suis jamais imposé. C'est une insulte pour Mr Zetchi que de penser que j'ai été imposé par le gouvernement». Ses expériences passées à la tête de l'équipe nationale n'ont pas rassuré non plus au pays. «Je reconnais que j'ai fait beaucoup d'erreurs en 94. Quand j'ai pris la sélection j'avais 32 ans, j'étais le plus jeune entraîneur au monde ! En 1994, on m'avait proposé le poste d'adjoint à Porto. J'ai choisi mon pays alors qu'aujourd'hui j'aurai fait carrière. Oui j'ai connu l'échec mais on m'a mis es bâtons dans les roues, on voulait m'imposer des joueurs. Je n'ai aucune revanche à prendre».

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Pour d'autres, ce sont ses diplômes et le fait de ne plus avoir coaché depuis 2006 (Al-Rayyan) qui posent problème. «Si je n'avais pas les diplômes jamais je n'aurais pas entraîné de le FC Porto, Al Wakrah, l'équipe nationale. J'ai publié mes diplômes, un de la FAF, un d'éducateur du MJS et une attestation de Clairefontaine signée par Aimé Jacquet (...) Je ne suis pas resté loin des terrains. Je suis devenu entraîneur dans les studios. J'ai travaillé en Espagne et Angleterre pour beIN Sport. J'ai beaucoup appris du terrain grâce aux studios. Mon vrai diplôme c'est mon vécu de joueur. Allez sur YouTube vous ne verrez pas mes diplômes mais mes exploits (...) Je ne peux pas faire l'unanimité. J'ai l'habitude des critiques. Je pense être assez fort pour y résister. Je respecte. Je ne tiens pas rancune à ceux qui me critiquent. Je vous demande juste un sourire. Nous avons besoin de la confiance de la presse». Une presse locale qui n'est pas toujours tendre avec les Fennecs. Mais Madjer demande l'union sacrée pour mener à bien sa mission.

Les missions de Madjer et de son staff

«L'équipe nationale est en crise actuellement. La situation de l'équipe nationale ne fait plaisir à personne. Ni à vous, ni à nous. C'est une mission complexe mais pas impossible. Nous allons rebâtir cette sélection. Si elle ne s'est pas qualifiée c'est qu'il y'a quelque chose qui va mal. Je vous promets qu'on va mettre en place une grande équipe. Nous allons redonner la confiance aux joueurs. Ce sont de grands joueurs ils ont besoin de ça. On va préparer une grande équipe face au Nigeria. On va défendre l'honneur du football algérien. Notre vrai départ ce sera après le Nigeria (...) L'objectif dans mon contrat est d'aller aux demi-finales de la CAN 2019. On vous promet qu'il n'y aura pas d'échec à l'avenir. Il faut nous faire confiance». Remettre sur pieds les Fennecs et l'amener à la Coupe d'Afrique des Nations dans deux ans, voici donc les chantiers prioritaires de Madjer et de son staff.

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Mais ce n'est pas tout puisque celui qui va diriger l'équipe nationale A et l'équipe A' compte aussi développer le football algérien en intégrant de plus en plus de joueurs locaux. Tout cela, sans laisser de côté les binationaux. Vous connaissez mes déclarations sur le fait que je préfère le joueur local. «Je suis toujours pour mais je ne marginalise pas les joueurs qui évoluent Europe. Nous allons faire au moins un entraînement par mois avec les locaux. C'est comme ça qu'on bâtit sur des bases solides. L'avantage du sélectionneur local c'est qu'il est toujours disponible pour les joueurs. On est là ! Mais ce n'est pas parce que j'aime les locaux que je vais virer les joueurs qui évoluent en Europe. On n'est pas ingrats avec les joueurs binationaux. Nous avons des joueurs de grande qualité en Europe et certains en Algérie. Tout joueur qui mérite d'être en sélection sera appel. Nous allons tenter de rassembler la sélection nationale». Des mots forts qui devront être suivis d'actes pour que l'Algérie soit unie sur comme en dehors du terrain.

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