Entretien avec… Steven Thicot : « Un retour en France, ça me plairait »

Par Khaled Karouri
8 min.
Steven Thicot @Maxppp

Sacré champion d'Europe des moins de 17 ans avec l'équipe de France en compagnie de Nasri, Benzema, Ben Arfa ou bien encore Ménez, Steven Thicot était d'ailleurs le capitaine de cette génération dorée du football hexagonal. Aujourd'hui à Hibernian, le défenseur espère bien profiter de l'intersaison pour rebondir. Pour Foot Mercato, le joueur fait le point sur son parcours, sa saison, et son avenir.

**Foot Mercato : Tout d'abord Steven, comment allez-vous ?

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Steven Thicot :** Ça va, je me porte bien merci. Je suis dans mon appartement en Écosse, tout va bien.

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**FM : Cela fait maintenant 3 saisons que vous êtes en Écosse. Comment jugez-vous votre parcours là-bas ?

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ST :** La première année, ça s'est très bien passé. Mais les deux dernières années ont été un peu plus difficiles par rapport à certaines choses. Mais sinon, ça reste une bonne expérience dans l'ensemble.

**FM : Pour votre première saison, vous avez disputé plus de 20 matches. Depuis, votre temps de jeu s'est réduit. Une situation que l'on devine difficile à vivre...

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ST :** La première année, en étant honnête, le groupe était le groupe le plus fort que j'ai pu connaître ici. Cette situation est surtout due aux changements de coaches en fait, ils ont une philosophie de jeu différente de celui que j'avais en premier. Ça fait que j'ai moins joué.

**FM : Ressentez-vous de la frustration vis-à-vis de ce cas de figure ?

ST :** Oui, comme tout joueur professionnel. Comme vous l'avez dit, lors de ma première année, j'ai fait beaucoup de matches en venant de l'étranger et en étant blessé trois mois en début de saison. C'est normal que je sois frustré. J'aurais pu apporter plus à l'équipe, chaque footballeur veut jouer le plus de matches possibles dans la saison.

**FM : D'autant que votre polyvalence peut a priori vous permettre de jouer plus...

ST :** Oui, tout en sachant aussi que la polyvalence c'est bien, sans être bien. Ça peut aider mais parfois ça peut être un défaut parce qu'à jouer partout, on ne se pose pas forcément à un poste et ça peut être à double tranchant. Depuis que je suis arrivé ici, j'ai joué à plusieurs postes (défenseur central, milieu défensif, arrière droit).

**FM : Avez-vous eu une discussion avec le coach au sujet de votre positionnement ?

ST :** Non. Lorsque je suis arrivé, le coach qui m'avait fait signer m'avait expliqué où il voulait me faire jouer donc là c'était clair. Mais concernant les deux derniers coaches, je n'ai pas spécialement eu de discussions avec eux au sujet de la position où ils préféraient me voir évoluer. À chaque fois qu'on a fait appel à moi, j'ai répondu présent. Tout en sachant qu'ils savaient mes postes de prédilection.

**FM : Après avoir passé trois saisons en Écosse, le temps est-il venu pour vous de tenter une nouvelle aventure ?

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ST :** Je suis en fin de contrat. Donc oui, j'aimerais bien découvrir autre chose. Je suis Français, j'ai été formé en France. Un retour en France serait donc une bonne chose, que ce soit dans un club de Ligue 1 ou dans un club de Ligue 2 ambitieux. Après, une autre aventure à l'étranger ne me dérangerait pas. Mais un retour en France, vu que j'ai été formé en France et que ma famille est en France, ça me plairait aussi.

**FM : Outre la France, vous parlez de l'étranger comme piste possible. Y a-t-il des pays qui vous intéresseraient en particulier ?

ST :** Oui, l'Angleterre et l'Espagne. Ce serait vraiment bien. Ce sont deux pays qui me font rêver depuis que je suis petit. Par rapport à la ferveur et tout ce qu'il y a autour du terrain pour ce qui est de l'Angleterre. Et pour l'Espagne, c'est par rapport à son football et la qualité de vie aussi.

**FM : Avez-vous déjà eu quelques contacts ces derniers temps ?

ST :** Oui, il y en a eu certains. Pour l'instant, j'essaye surtout de bien revenir physiquement parce que récemment j'ai eu quelques pépins musculaires. Je garde donc ça dans un coin de ma tête, mais ce n'est pas une priorité pour l'instant.

**FM : Et parmi ces contacts, y a-t-il eu des clubs français ?

ST :** Il y a eu certaines prises d'information de la part de certains clubs oui. Mais ce n'est pas moi qui m'occupe de ça actuellement.

**Retour sur sa formation

FM : Quels souvenirs gardez-vous de vos années nantaises ?

ST :** Ça a été un très bon moment jusqu'à ce que je passe en professionnel, vu que je n'ai pas joué une seule fois en professionnel durant trois saisons, tout en sachant que j'ai été prêté une année à Sedan et que c'est là que j'ai fait mes débuts en Ligue 1. Mais sinon, mes années au centre de formation ne sont que des bons souvenirs. J'ai fait une finale de championnat de France perdue contre Lyon, j'ai fait la Coupe Gambardella. En étant au centre, j'ai gagné le championnat d'Europe U17 avec l'équipe de France aussi.

**FM : Vous n'avez pas vraiment eu votre chance en professionnel à Nantes. Comment l'expliquez-vous ?

ST :** Il faudrait leur poser la question. Tous les joueurs de l'effectif ont eu au moins une fois leur chance. Je ne comprends donc toujours pas pourquoi moi je n'ai pas eu cette chance, sachant que j'étais un jeune du centre, formé au club et que j'étais en équipe nationale durant 4 saisons.

**FM : Surtout que Nantes a longtemps fait de la formation une marque de fabrique, et malheureusement au moment où vous y étiez ce n'était plus vraiment le cas...

ST :** C'est vrai que j'ai toujours des amis au club et là, je vois qu'étrangement il y a beaucoup de jeunes du centre de formation qui jouent en équipe première. Pour la génération 86-87 qui était pourtant une très bonne génération là-bas, on a tous fait notre petit bonhomme de chemin mais pas au FC Nantes. Chacun est parti un peu partout et réussit plutôt bien, mais il n'y a personne de cette génération qui joue en équipe première mis à part le gardien de but Guy Roland Ndy Assembe. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer durant les années où on était en pro et pourquoi, quelques années plus tard, les jeunes du centre sortent et arrivent à jouer en équipe première.

**FM : Suivez-toujours de près les performances de Nantes ?

ST :** Oui. Le gardien de but, Guy Roland Ndy Assembe, est un ami très proche. J'ai fait toute ma formation avec lui. Je suis les résultats à travers lui, pour vois ses prestations.

L'Euro des moins de 17 ans, son plus beau souvenir

**FM : Vous avez été champion d'Europe U17 avec l'équipe de France, un souvenir qui restera assurément à jamais gravé...

ST :** Oui ! Jusqu'à présent, avec mes matches en professionnel, c'est le plus beau souvenir que j'ai depuis que je joue au foot. On était vraiment une bonne bande de potes très soudés et qui s'entendaient très bien. On était la première génération à gagner le championnat d'Europe des moins de 17 ans, c'était donc quelque chose d'énorme pour nous et ça le reste toujours. C'est un très bon souvenir, car on a été sacré en France.

**FM : D'autant que vous étiez capitaine, une sacrée fierté...

ST :** Ah oui ! Le fait d'avoir été capitaine de cette équipe était une grande fierté. J'ai pu soulever le trophée en premier. Et puis le simple fait d'être capitaine dans une équipe de France, quelque soit l'âge, c'est toujours une fierté.

**FM : Surtout qu'il y avait une génération dorée avec Karim Benzema, Samir Nasri, Hatem Ben Arfa ou bien encore Jérémy Ménez...

ST :** Vu le niveau qu'ils avaient à leur âge et sachant que certains ont joué en Ligue 1 régulièrement juste après, leur réussite était une évidence. Ils avaient déjà un niveau technique au-dessus de la moyenne, en plus ce sont des bosseurs. Comparé à moi, leurs différents clubs leur ont donné leur chance en équipe première, chose que Nantes n'a pas fait me concernant. Avec la chance que chaque footballeur doit avoir pour débuter sa carrière, il n'y avait aucune raison qu'ils ne soient pas là où ils sont.

**FM : De tous ces joueurs-là, lequel vous impressionnait le plus ?

ST :** C'est dur à dire. Mais je dirais quand même Samir Nasri. Par rapport à son intelligence de jeu, au fait qu'il ait toujours répondu présent dans tous les matches que ce soit en faisant des passes décisives ou en marquant des buts. C'est pour son intelligence de jeu, son sens du but et sa capacité à faire marquer les autres aussi.

**FM : À l'OL, les formateurs ont coutume de dire que Karim Benzema s'est révélé finalement assez tard. Vous, aviez-vous déjà décelé tout son potentiel à l'époque ?

ST :** Karim est arrivé lors de la sélection juste avant le championnat d'Europe. Je l'avais joué une fois dans un tournoi à Cannes. Il n'avait pas marqué mais avait fait des actions qui montraient qu'il était très intelligent dans le jeu. Et quand il est arrivé avec nous, pour un gars qui ne connaissait que les joueurs de l'effectif lyonnais, il nous a tout de suite montré qu'il avait le niveau. Il s'est fondu dans le moule et devant le but, il a toujours marqué. Je ne le connaissais pas comme les autres que je connaissais depuis les moins de 16 ans, mais dès qu'il a eu l'opportunité de jouer il a toujours répondu présent. Et avec la confiance et le temps, il a montré qu'il avait de grosses qualités.

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