Info FM : à la découverte de Keelan Lebon, grand espoir du PFC prêté à Chambly

Des rêves plein la tête. Le 24 juin 2017, Keelan Lebon a réalisé l'un de ses plus grands rêves. Ce jour-là, le milieu offensif a signé son premier contrat professionnel en faveur du Paris FC. «C'était un moment très fort. J'ai le football dans ma tête depuis mes 5 ans. C'était un rêve de gosse. Il n'y avait pas plus heureux que moi à ce moment-là. J'espère que c'est le début d'une grande histoire». Une histoire entre le ballon rond et lui qui a débuté il y a une quinzaine d'années grâce à son père, grand amateur de foot. «J'ai commencé le foot à l'âge de 5 ans (il est notamment passé par Puiseux-Louvres). C'est une passion que mon père m'a transmise. Dès mon plus jeune âge, il m'a mis un ballon dans les pieds». Puis, le natif de Paris a continué son petit bonhomme de chemin en faisant partie des 22 joueurs de la génération 97 sélectionnés pour intégrer le fameux INF Clairefontainre. Une génération dans laquelle on retrouvait aussi Amine Harit (Schalke 04), Christopher Nkunku (PSG), Marcus Thuram (EA Guingamp) ou encore Florian Ayé (AJ Auxerre).

Keelan Lebon revient sur son passage là-bas. «Je suis entré à Clairefontaine à l'âge de 13 ans. J'y suis resté jusqu'à mes 15 ans. Ça n'a pas été la période la plus facile pour moi car j'ai beaucoup été blessé surtout durant ma première année. C'est là-bas que j'ai commencé ma croissance. J'ai pris 15 centimètres en deux années. A la fin de ma dernière année, il n'y avait plus beaucoup de clubs intéressés par moi du fait de mes blessures à répétition. Lors de mes dernières semaines à Clairefontaine, le directeur de l'INF, qui était Monsieur Prêcheur, m'a déniché un essai à Amiens qui était en National à cette époque». Il poursuit : «L'essai a été concluant puisque j'ai passé quatre années là-bas. J'ai fait de bonnes saisons. On m'a redonné confiance en moi. J'ai beaucoup progressé durant cette période. Mais à la fin de ces quatre années, j'avais envie d'aller voir plus haut. Je m'en sentais capable. Sauf que l'Amiens SC n'avait pas un projet à la hauteur de mes attentes. J'ai préféré partir et ils ne m'ont pas retenu».

Recruté par le Paris FC

Toujours avec l'idée de réaliser son rêve, il a fini par rejoindre le Paris FC en 2016. Un nouveau pas important pour le jeune footballeur. «J'ai fait un essai de trois semaines au Paris FC. Puis j'ai pu évoluer avec l'équipe réserve qui était en CFA 2. J'ai fait une grosse saison, j'ai été performant. Je me sentais bien au niveau du foot et dans la tête». En effet, toutes les conditions étaient réunies pour qu'il puisse s'épanouir. «En rejoignant le Paris FC, je suis revenu auprès de ma famille. Ça ne m'était pas arrivé depuis mon départ de chez moi à l'âge de 13 ans. Je suis partie jeune et c'était dur. Mais les retrouver ça a fait du bien. Mes agents ont aussi été très présents pour moi là-bas». Pour poursuivre sa progression, Keelan Lebon a été prêté cette saison à Chambly (National 1). L'occasion pour lui d'avoir du temps de jeu régulièrement et de s'aguerrir à un bon niveau (2 buts et 4 passes décisives en 11 matches toutes compétitions confondues cette saison). Lebon est ravi, même s'il compte faire encore mieux.

«Cette année, ça se passe plutôt bien. A titre personnel, je suis arrivé un peu tard (à la fin du mois de septembre) au FC Chambly où je suis prêté. L'équipe avait déjà joué une dizaine de matches. Chambly n'était pas en bonne posture en championnat. J'ai fait ma première entrée contre Créteil à domicile. Je suis entré en cours de match et j'ai fait une passe décisive. on a gagné 3 à 0. Ça m'a mis en confiance, il n'y avait rien de mieux pour commencer. Au départ, je ne faisais que des entrées puis j'ai joué mon premier match en tant que titulaire en Coupe de France contre La Bourse. Ensuite, j'ai été aligné contre Pau et d'autres matches avant de me blesser en décembre. Ça m'a un peu freiné dans mon élan. Depuis mon retour, j'ai un peu moins de temps de jeu car le coach a changé de dispositif. L'équipe a de bons résultats. Je suis content car j'arrive à imposer mon style de jeu, c'est-à-dire la vitesse, la percussion et le dribble dans un championnat qui est très physique. J'arrive à être régulier. J'espère que ça va continuer ainsi, même si je joue un peu moins je m'accroche. Je sais que mon tour va revenir. Je remercie Chambly et le coach de m'avoir fait confiance, ainsi que l'équipe de m'avoir bien intégré».

Lancé à fond dans sa saison, Keelan Lebon ne pense pas encore à l'avenir, lui qui est prêté jusqu'à la fin de saison par le PFC. «Je me concentre plutôt sur la fin de la saison avec le FC Chambly. C'est clair que c'est dans un coin de ma tête surtout quand je vois les bons résultats qu'ils ont surtout en Ligue 2». L'occasion pour lui de réaliser son rêve et de jouer chez les pros, comme le font déjà certains de ses anciens camarades de l'INF Clairefontaine. Il espère bien suivre leur voie. «C'est clair que ça me motive, ça m'inspire. Ça montre qu'on peut y arriver. Je pense qu'on n'a pas tous les mêmes trajectoires. Je suis content pour eux, mais j'espère faire aussi bien voire mieux qu'eux (sourire)». Le défie est lancé ! Il aura peut-être l'occasion de se faire remarquer en Coupe de France puisque Chambly affrontera Strasbourg en 1/4 de finale de l'épreuve.

Neymar et Hazard sont ses modèles

«Affronter le PSG, ce serait mon plus grand rêve», nous a confié le jeune homme de 20 ans qui devra passer l'obstacle strasbourgeois pour espérer croiser l'un des joueurs qu'il admire le plus. «J'ai deux modèles. Ce sont Neymar et Eden Hazard. Je les admire par-dessus tout. Ils sont un peu dans le même profil que moi, c'est-à-dire dribbleurs et très rapides. J'aime Neymar pour sa spontanéité. Il est sur le terrain pour s'amuser, régaler le public. J'adore ça. Il ne réfléchit pas.S'il veut faire un geste, il le fait. C'est un joueur de football incroyable. J'aime aussi son côté provocateur sur le terrain. Je parle de provocation avec le ballon. Eden Hazard, j'aime sa simplicité en tant qu'homme et sur le terrain. Il ne tente pas de dribbles incroyables comme Neymar, mais c'est tout aussi efficace. Ses percées, se crochets, ses appuis, me font le même effet que les choses que peut accomplir Neymar». Il pourrait le retrouver si Chambly réussit à passer l'obstacle...

Parmi ses autres rêves, Keelan Lebon espère avoir la chance de porter la tunique frappée du coq. «Je n'ai pas été en sélection en étant plus jeune. Mais c'est un rêve de jouer pour mon pays. J'y pense depuis que je suis tout petit. Il n'y aurait pas plus beau cadeau que de jouer pour mon pays». Si Lebon rêve en grand, il reste une personne avec les pieds sur terre. Titulaire d'un bac ES avec mention, il a mis ses études de côté cette année pour vivre à fond son rêve de footballeur. Mais il compte bien s'y remettre dans quelques temps. J'ai arrêté les études après la signature de mon premier contrat pro. «Je voulais n'avoir que le foot dans la tête. Ça me donne plus de temps pour ma récupération, faire le travail de musculation en salle. Je pense que c'était la meilleure chose à faire pour cette saison. Je le ressens sur le terrain. Je suis plus performant. Je pense beaucoup à l'avenir.Mes parents ne manquent pas de me le rappeler. La carrière d'un footballeur peut s'arrêter du jour au lendemain. Peut-être que j'aurais besoin d'aller travailler après ma carrière. Je reprendrais des études après ma carrière si j'en ai besoin. Je pense que ce sera un projet qui n'aura rien à voir avec le football.Ce sera dans le domaine commercial et les langues». Un autre rêve à poursuivre pour Keelan Lebon.