Mercato : le retour au bercail, une solution viable ?

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
L'argent ne fait pas forcément le bonheur pour Chamakh @Maxppp

Bordeaux rêverait d'accueillir à nouveau Marouane Chamakh en son sein. Retrouver un ancien attaquant de la maison n'est pourtant pas gage de réussite. Retour sur quelques exemples.

Revenir dans le club que l’on a quitté pour franchir un palier s’apparente forcément à un constat d’échec. Partir pour tutoyer les sommets et se rendre compte que l’on est plus à l’aise dans la moyenne montagne, ce n’est pas facile à admettre. Généralement, les plus heureux dans ce genre d’histoires sont les formations qui retrouvent l'enfant chéri. Bordeaux est actuellement à l’affût, comme l’a révélé le président Triaud aujourd’hui, pour récupérer Marouane Chamakh, qui a fait son bonheur durant 8 saisons avant de partir pour Arsenal il y a un an et demi.

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Mais le retour au bercail est-il une solution aussi intéressante qu’il y parait ? De nombreux joueurs ont choisi de revenir exercer au sein de leur club de cœur après une expérience malheureuse. L’un des exemples les plus flagrants se nomme Jean-Michel Lesage. Durant 8 saisons, le gaucher a régalé Le Havre en Ligue 2 (et une saison en L1 en 99/00). Résultat, Auxerre le recrute en 2007 et lui donne à nouveau sa chance en Ligue 1. Il ne trouvera jamais ses marques en Bourgogne et retournera au sein du club doyen dès le mercato hivernal. Sauf qu’il aura perdu son statut de joueur clé en Normandie et ne se montrera plus jamais aussi efficace. Cette mésaventure, Frédéric Née ou encore Sébastien Mazure l’ont vécue.

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Le premier, buteur providentiel de Bastia, a tenté sa chance à l’Olympique Lyonnais entre 2001 et 2003. La marche était trop haute et il s’en est retourné en Corse, sans jamais retrouver le temps de jeu ni la réussite qu’il avait avant son départ. Mazure, lui, a quitté Caen en 2005 pour rejoindre Saint-Etienne. Une progression qui aboutira à un échec et à un retour à Caen. À l’instar de Lesage et Née, il aura perdu en route toute sa confiance. À l’échelle mondiale, certains joueurs réputés n’ont pas réussi à briller loin de leur petit confort.

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Palermo et Hakan Sükür, rois d'un seul club

On peut notamment penser à Martin Palermo, qui est devenu le meilleur buteur de l’histoire de Boca Juniors. L’attaquant argentin ne pourra pas se targuer d’un tel honneur avec Villarreal, le Betis ou encore Alaves, où il n’a jamais affiché un rendement de grand buteur. Contrairement aux attaquants cités précédemment, Palermo a au moins eu le mérite de retrouver toute sa sève créatrice une fois revenu sur la pelouse de la Bombonera. Tout comme Hakan Sükür, buteur mythique de Galatasaray, qui a tenté sa chance à deux reprises en Italie (d’abord avec le Torino pendant quelques semaines en 1995, puis avec l’Inter Milan en 2000 puis Parme) et en Angleterre (avec Blackburn en 2002) avant de faire demi-tour , faute d’avoir réussi à s’imposer. Comme par magie, une fois le maillot de Galatasaray enfilé, le Turc empilait à nouveau les buts.

Plus récemment, en Allemagne, c’est Lukas Podolski qui choisissait de mettre fin à son aventure mitigée au Bayern Munich. Désireux d’accueillir à nouveau l’enfant chéri, Cologne avait organisé une grande collecte de fonds pour réunir les 10 M€, prix d’achat de l’attaquant en 2006 par le Bayern Munich. De retour dans son club formateur, l’international allemand a connu une première saison délicate (seulement 2 buts en Bundesliga) avant de redevenir indispensable. Revenir dans un club où l’on a brillé n’est donc pas gage de réussite immédiate, surtout pour les attaquants. La perte de confiance engendrée par un séjour ratée au sein d’un club ou d’un championnat plus huppé peut s’avérer fatale à son rendement. Paris ne s’était pas embarrassé de cette question au moment de racheter Nicolas Anelka à prix d’or pour un deuxième passage finalement moyen. Bordeaux se laissera-t-il totalement griser par l’hypothèse de retrouver Chamakh ?

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