Officiel : la FIFA tient son nouveau président

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Gianni Infantino nouveau président de la FIFA @Maxppp

Dans un contexte peu évident, Gianni Infantino a été élu président de la FIFA ce vendredi par les 207 associations nationales membres autorisées à voter. L'Italo-Suisse aura la lourde tache de remettre à flot un bateau qui a tangué ces derniers mois.

La FIFA a été touchée en plein cœur. Depuis des mois, l'instance dirigeante du football mondial s'est engouffrée dans une crise sans précédent marquée par des affaires de corruption, des arrestations et des suspensions en série. Tout a commencé le 27 mai 2015 lors du coup de filet mené par le FBI à Zurich où sept hauts dirigeants de la FIFA ont été arrêtés deux jours seulement avant le Congrès électif qui allait sacrer le président sortant Sepp Blatter. Face aux multiples scandales, le Suisse a finalement démissionné après 18 années de règne. Mais Blatter n'est pas du genre à se rendre facilement. Et il a entraîné dans sa chute son grand ennemi Michel Platini, favori à sa succession. Le 8 octobre dernier, les deux hommes ont été suspendus 90 jours de toute fonction par la commission d'éthique de la FIFA pour "gestion déloyale et d'abus de confiance" suite au versement d'une rétro-commission de 2 millions de francs suisse en 2011 (1,8 million d'euros).

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Sa suspension purgée, le Français a retiré sa candidature le 7 janvier dernier, le timing étant trop court pour mener une campagne convenable. Pendant qu'Issa Hayatou assurait l'intérim, cinq hommes étaient donc en lice pour incarner le renouveau et tenter de remettre sur de bons rails une FIFA dont l'image a été particulièrement écornée ces derniers mois. Le Prince Ali de Jordanie, Jérôme Champagne, Tokyo Sexwale (il a retiré sa candidature lors du Congrès électif ce vendredi), le Cheikh bahreïni Salman Bin Ibrahim Al-Khalifa et Gianni Infantino. Favori et candidat envoyé par l'UEFA suite aux problèmes rencontrés par Platini, Gianni Infantino avait tout pour prendre le relais. Secrétaire général de l'UEFA depuis 2009, celui que l'on voyait généralement lors des tirages au sort de la Ligue des Champions et de l'Europa League a mené une campagne importante. Une véritable opération séduction auprès des 207 associations membres (l'Indonésie et le Koweït sont suspendus) afin de s'assurer le siège le plus important de la planète football.

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La FIFA doit se concentrer sur le football

Celui dont la mesure phare est d'organiser une Coupe du Monde à 40 nations s'est montré tout aussi impliqué lors de sa profession de foi où il a jonglé entre six langues (italien, allemand, français, espagnol anglais et portugais) afin de toucher le maximum d'électeurs. Gianni Infantino a déclaré : «Il y a cinq mois je ne pensais pas être candidat mais la FIFA est en crise. La situation est difficile mes amis. Vous avez deux choix : vous attendez ou vous vous levez pour faire les bonnes choses. J’ai toujours voulu agir et je n’ai pas peur de prendre mes responsabilités et faire ce qu’on doit faire pour le foot et la FIFA. La FIFA a besoin du football, plus que jamais. L’argent de la FIFA doit servir à développer le football et à rien d’autre. Vous devez être attentif avec votre argent. Ces derniers mois, on a parlé de beaucoup de choses : corruption, tribunaux, police… Mais jamais de football. On doit se concentrer sur le football». Ses mots ont visiblement fait mouche.

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En effet, Gianni Infantino a été élu président de la FIFA au terme d'une longue journée. Lors du premier tour, l'Italo-Suisse a fini en tête avec 88 voix devant son principal rival le Cheikh Salman (85 voix). Le Prince Ali (27 voix) et Jérôme Champagne (7 voix) étaient loin derrière. Et alors que le vote était parti pour durer, Infantino a été élu au second tour avec 115 voix contre 88 à son principal rival le Cheikh Salman. Il devient alors le 9e président élu de la FIFA. «J'accepte cette élection M. le Président. Combien d'heures ai-je pour signaler mes émotions (sourire) ? Mes chers amis, je ne peux pas expliquer mes émotions que je ressens en ce moment. Je vous ai dit, c'était une grande aventure exceptionnelle. Elle m'a permis de rencontrer des gens fantastiques qui vivent et respirent le football. Des gens qui méritent que la FIFA les respecte. Tout le monde doit être fier de la FIFA. Je tiens à vous remercier tous. C'est un vrai signe de démocratie. Je veux être le président de toutes les fédérations.» Son mandat durera jusqu'en 2019. A noter également le vote de la mise en place de réformes profondes de la FIFA, pour mettre un terme à la corruption. 179 présidents de Fédérations ont voté pour, 22 contre.

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