Real Madrid-OL : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Olympique Lyonnais Marcelo Vieira da Silva Júnior @Maxppp

Il n'y a plus de clubs français en Ligue des Champions. Après l'échec marseillais face à MU (1-2), c'est au tour de l'OL de mordre la poussière. Arrivés à Madrid avec la volonté de réaliser un coup, les Gones n'auront finalement tenu qu'une mi-temps. Large vainqueur (3-0), le Real Madrid a profité de deux grossières erreurs rhodaniennes pour remporter son premier match face à l'OL et se qualifier pour les quarts de finale après six échec consécutifs.

Le Real Madrid a démarré le match pied au plancher. Poussés par un public madrilène plus bruyant qu'à l'accoutumée, les Merengues ont imposé un rythme élevé dès le début. Pas déstabilisé pour autant, l'OL a su inverser la tendance pour s'approcher de la surface de Casillas. Profitant des mauvaises relances de la défense merengue ainsi que des espaces laissés notamment par Ramos, les hommes de Claude Puel ont prouvé que l'arrière-garde adverse restait friable.

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Bien organisé l'OL a même obligé le Real à procéder par contres à certains moments. Acculée, la Casa Blanca a souvent tremblé sur les corners à répétition des Rhodaniens. Mais comme souvent face à ce genre d'équipe, ce sont les individualités qui font la différence. Et l'OL l'a compris dans les dix dernières minutes de la première période. Titularisé en lieu et place d'Arbeloa, Marcelo a multiplié les rushes offensifs avant d'être récompensé en ouvrant le score (37e). Souvent mis en difficulté dans leurs un contre un, Cris et ses coéquipiers en défense auraient même pu sombrer sur une double action de Benzema (41e, 42e). À l'issue des quarante-cinq premières minutes, le Real Madrid menait logiquement au score, mais sa défense facilement chahutable laissait des espoirs aux Lyonnais.

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Au retour des vestiaires, Puel a alors décidé de rectifier le tir en remplaçant un Briand peu à son avantage par Gomis, obligeant ainsi Lisandro à se repositionner à gauche. Sur le terrain, malgré un positionnement plus haut du bloc lyonnais, c'est bien le Real Madrid qui a repris sa domination. Lloris a alors eu l'opportunité de démontrer toutes qualités en repoussant les diverses tentatives d'Özil (3e, 49e), de Ramos (53e) ou d'un Ronaldo (27e, 55e) souvent laissé sans surveillance sur les coups de pied arrêtés. Plutôt solides jusque-là, les septuples champions de France vont alors perdre pied.

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Dépassés aussi bien sur le plan technique que physique, les partenaires d'un Lisandro vont très vite couler face aux vagues offensives menées par le trio Benzema/Özil/Di Maria très en forme. Sans parler d'un Marcelo, dont l'omniprésence en phases offensives laisse penser que le poste de défenseur n'est pas fait pour lui. Si la mainmise du Real sur la rencontre est totale, la piètre prestation de l'axe Cris-Lovren va précipiter la chute de l'OL. Trop lents pour lutter, les deux hommes plaident coupables à deux reprises à la 66e ainsi qu'à la 76e permettant ainsi aux Madrilènes de sceller l'issue de la rencontre (3-0). La suite du match a alors été une simple formalité pour Madrid. Avec un OL découragé, le Real n'a eu qu'à faire tourner le cuir. En huit rencontres face aux Gones, les Merengues s'imposent donc pour la première fois et mettent ainsi fin à une effroyable série de six échecs consécutifs en huitième de finale de Ligue des Champions. L'OL, de son côté, n'aura pas trop de regrets à nourrir tant le Real lui fut supérieur cette fois-ci.

L'Homme du match : Marcelo (8) : très offensif dès le début, il ne tarde pas à lancer Özil en profondeur dès la 3e minute avant d'obliger Lloris à sortir une parade sur un tir au ras du poteau gauche (4e). Titularisé par Mourinho pour sa capacité à se projeter vers l'avant, le Brésilien va voir ses efforts offensifs récompensés à la 37e. Profitant d'un appui de Ronaldo, il transperce l'axe de la défense lyonnaise d'un crochet et trompe Lloris qui ne peut que dévier le tir dans ses buts. Auteur de la passe qui amène l'erreur lyonnaise qui profite à Benzema sur le second but madrilène (66e), il aura été dans tous les bons coups.

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Real Madrid :

  • Casillas (6) : s'il n'a eu qu'un véritable arrêt à faire en première période sur une frappe enroulée de Delgado (22e), le portier espagnol n'a pas passé une soirée tranquille pour autant. Décisif sur les coups de pied arrêtés lyonnais, el Capitan s'est appliqué sur les frappes lointaines adverses.

  • Ramos (7) : les offensives lyonnaises se sont souvent produites de son côté en première période. Bien plus sage que Marcelo dans ses montées offensives, il a su se reprendre au fur et à mesure de la rencontre. Présent défensivement, il a souvent coupé les centres lyonnais. Plus offensif par la suite, il est venu participer au naufrage rhodanien en apportant le surnombre. Une tête sur corner (53e) aurait même pu récompenser sa prestation.

  • Pepe (4) : très rapidement averti par l'arbitre, le Portugais aurait pu être expulsé à la 20e suite à un coup de genou sur la tempe de Lisandro. Un duel qu'il a remporté en mettant des coups à répétition sur le buteur rhodanien. Rarement mis en difficulté dans ses un contre un, son incapacité à contrôler ses coups de sang aurait pu coûter cher à son équipe et nul doute que ses futurs adversaires devront en prendre compte. Licha et Cissokho pourront en témoigner. Un miracle qu'il ait terminé la rencontre.

  • Carvalho (4,5) : à l'instar de Pepe, l'ancien Portista a été très dur dans ses duels. Mais comme son compatriote, c'est son impact physique qui a empêché Lisandro de briller. Mais si ça passe face à club comme Lyon, sans vouloir faire injure aux Gones, pas sûr que les arbitres se montreront plus indulgents si une écurie du calibre d'un Barça ou de MU se dresse face aux Merengues.

  • **Marcelo (8) :**voir ci-dessus

  • Khedira (6,5) : proche d'Alonso dans son positionnement, il a été avec son coéquipier espagnol la base du premier rideau défensif merengue. Précieux dans la récupération, il a avorté toute percée lyonnaise dans l'axe. Ce qui ne l'a pas empêché de faire quelques montées offensives.

  • Alonso (7) : à l'instar de Khedira, Alonso a formé avec l'Allemand, Pepe et Carvalho un bloc de quatre joueurs difficilement contournable. Son positionnement assez bas a d'ailleurs permis aux latéraux d'évoluer un cran au-dessus. Un match très propre ponctué par ses inévitables caviars dans la profondeur pour ses attaquants.

  • Özil (7,5) : lancé en profondeur par Marcelo dès la 3e minute, « Nemo » a réalisé un très grand match. Positionné en meneur de jeu, l'Allemand s'est énormément baladé avec une préférence sur le côté gauche. Distributeur de munitions pour le trio CR7/Benzema/Di Maria, il a été dans tous les bons coups, n'hésitant pas à jouer rapidement les coups francs afin de déstabiliser un OL. Pas chanceux face au but, l'ancien pensionnaire du Werder Brême pourra toujours être crédité d'une passe décisive sur le but de Di Maria (76e).

  • Di Maria (7) : sur son aile droite, l'Argentin a été fidèle à lui même. Dès qu'il a eu le ballon, il a systématiquement cherché à repiquer à l'intérieur pour se mettre sur son pied gauche. En jambe, il a parfois tenté de forcer ses dribbles. Mais peut-on faire un tel reproche à un joueur de percussion ? Auteur du troisième but (76e) sur une erreur de jugement de Toulalan qui surprend Lovren, il est justement récompensé pour son activité incessante. Remplacé par Granero (78e).

  • Ronaldo (6,5) : titularisé en dépit d'une blessure à la cuisse, le Lusitanien a été plutôt sobre. S'il a su se créer quelques occasions dangereuses comme une tête suite à un coup franc d'Alonso (18e), CR7 s'est surtout distingué en délivrant une passe décisive Marcelo (37e) pour l'ouverture du score. Étonnement libre de tout mouvement sur coups de pied arrêtés, il a manqué de réussite face au but, la faute à Lloris, mais a clairement joué avec le frein à main. Pour preuve, il n'a tiré que 5 fois dans ce match. Remplacé par Adebayor (73e).

  • Benzema (7) : très disponible, il a fait une bonne entame de match en naviguant sur tout le front de l'attaque. Mais s'il a souvent touché le cuir, l'ancien Lyonnais s'est rarement mis en position de tir favorable. Sa première grosse occasion intervient d'ailleurs à la 41e minute sur une reprise du gauche consécutive à un centre de Marcelo. Auteur d'un but logiquement refusé pour hors-jeu (42e), il a profité d'une grossière erreur de l'axe rhodanien pour s'en aller tromper Lloris (66e) et faire le break pour les siens. Son deuxième but face à l'OL dans ces huitièmes de finale. Une minute plus tard, il manque d'inscrire son quatrième doublé de suite (3 en Liga) sur un centre d'Özil (68e). À l'aise techniquement et auteur d'échanges complices avec ses trois coéquipiers d'attaque, le Français paraît de plus en plus serein dans cette équipe et confirme qu'il est, avec Özil, l'un des hommes en forme du moment à Madrid. Remplacé par L.Diarra (84e).

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Olympique Lyonnais :

  • Lloris (7) : il a longtemps retardé l'échéance, solide dans la tempête des premières minutes. Une double intervention dès la 4e, une belle envolée sur une frappe de Ronaldo 27e et une grande sûreté sur les coups de pieds arrêtés. Mais voilà, à force de répétition, les Madrilènes ont trouvé la faille à trois reprises. Trois buts sur lesquels le gardien international n'a rien à se reprocher.

  • Réveillère (4) : avec Cristiano Ronaldo et souvent Benzema dans sa zone, il a d'abord bien tenu son couloir. Mais il a payé cash sa mauvaise relance vers Delgado, qui a amené le premier but de Marcelo. Il a peut-être trop ruminé cette erreur et a peu à peu plongé. Offensivement, il a moins apporté que Cissokho et s'est trop précipité au moment de centrer.

  • Cris (2) : un match catastrophique. Dépassé par le rythme infernal des Madrilènes dès les premières minutes, il n'a donné aucun signe de solidité. Il a vécu un calvaire face aux une-deux entre CR7, Benzema, Özil et compagnie. En témoigne le premier but où il est complètement pris par le déboulé de Marcelo. Et cela ne s'est pas amélioré par la suite. Comment peut-il laisser filer Benzema sur le deuxième but ? Éliminé trop facilement dans les duels, il n'était pas à son poste sur le troisième but. À cela s'ajoutent des interventions douteuses, des relances mal assurées, ou encore un marquage trop lâche. Le capitaine lyonnais n'y était vraiment pas. Un cauchemar.

  • Lovren (4,5) : impeccable durant 60 minutes. Non seulement il a stoppé de nombreuses offensives dans sa zone, mais il a aussi colmaté les errements défensifs de Cris. La suite fut moins belle. Son jaillissement raté sur Di Maria a tout changé. Il s'est transformé en but pour Benzema et a terni la soirée du Croate. Laissé seul par Cris sur le troisième but, il est pris par la remise de la tête destinée à Di Maria.

  • Cissokho (6) : le défenseur le plus satisfaisant ce soir. Surtout dans son apport offensif. Il n'a pas arrêté d'arpenter son couloir, proposant quasiment toujours une solution à Lisandro et Delgado. Il a eu du déchet dans ses centres, souvent contrés, mais ne s'est jamais résigné. Un très bon ballon pour Delgado (22e). Défensivement, il s'en est plutôt bien sorti face à Di Maria.

  • Toulalan (4,5) : un début de match très délicat où il n'a rien pu faire face aux vagues merengues qui déferlaient dans l'entrejeu. Il s'est repris peu à peu en récupérant quelques ballons, mais il a eu un trop grand déchet dans ses relances vers l'avant. Il a semblé piocher très vite dans ses réserves.

  • Källström (5) : une prestation correcte. Mais ce soir, il fallait se transcender pour battre le Real. Sa patte gauche est toujours utile et il relance proprement. Dans les duels, ce fut plus difficile.

  • Gourcuff (3,5) : le président Aulas rêvait de le voir marquer le but décisif ce soir. Mais c'est à un Gourcuff terriblement ordinaire qu'il eut droit. Et même dans un mauvais jour. Il a suffi de quelques coups de pieds arrêtés mal frappés pour s'en convaincre. Hormis un joli débordement à la 8e minute, il n'y a pas grand-chose à sauver de son match. S'il a cherché à jouer simple, sa lenteur pour se mettre en route a été criante. Plusieurs ballons chauds perdus dans sa moitié de terrain. Remplacé à la 69e par Jérémy Pied, qui n'a eu aucune occasion à se mettre sous la dent.

  • Briand (3,5) : très appliqué dans son remplacement défensif. Mais c'est tout. Car avec le ballon, c'était une autre paire de manches. Il a eu du mal à assurer ses transmissions et n'a jamais pu peser offensivement. À sa décharge, il a rarement été servi sur son aile droite. Remplacé dès la mi-temps par Bafetimbi Gomis (6), qui a fait ce qu'il a pu. Une volée du gauche ratée et une frappe très lourde qui a mis en difficulté Casillas. Il ne pouvait pas espérer plus de ballons ce soir.

  • Lisandro (4,5) : un match terne. Et donc forcément décevant pour l'Argentin. Pourtant, il a plutôt bien débuté avec quelques jolies inspirations. Placé dans l'axe, il a souvent déserté sa zone pour faire jouer ses partenaires et s'est donc rarement trouvé dans la surface. Une seule frappe à son crédit, une reprise envoyée dans les nuages (13e). Par contre, il se souviendra de son duel avec Pepe, qui l'a bien amoché sur deux contacts aériens.

  • Delgado (5,5) : il a la plus grosse occasion lyonnaise de la première période, avec une frappe enroulée bien sortie par Casillas (22e). Sa finesse technique fut très appréciable pour ressortir proprement les ballons. Mais à force de subir les assauts de Ramos et Pepe, il a peu à peu baissé de pied. Dommage, car il semblait être le seul à pouvoir créer un véritable danger. Remplacé par Miralem Pjanic (80e), qui ne pouvait évidemment plus répéter son exploit de la saison passée.

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