Sa nouvelle vie en Inde, son avenir : les confidences de Frédéric Piquionne

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Frédéric Piquionne se confie pour FM @Maxppp

Depuis quelques semaines, Frédéric Piquionne a posé ses valises en Inde. Un choix que l'attaquant de Mumbai City assume lui qui à 37 ans n'a pas envie de raccrocher les crampons. Pour Foot Mercato, l'ancien joueur de l'OL et de l'ASSE évoque sa nouvelle vie en Inde et son avenir.

«Ma sélection en Equipe de France, c'est le meilleur moment de ma carrière». À écouter Frédéric Piquionne, on se rend compte que ce match du 28 mars 2007 face à l'Autriche a compté dans son parcours. Une trajectoire atypique qui est une petite fierté pour le natif de Nouméa. «Je n'ai pas fait de centre de formation. Par rapport à ça, je suis quand même arrivé en Équipe de France. J'ai joué aussi dans de très bons clubs en France, puis après je suis parti en Angleterre. J'ai rejoint ensuite les États-Unis puis Créteil. Maintenant, je suis en Inde. Je pense que c'est assez honorable. Je n'ai pas à rougir de ce que j'ai pu faire». Véritable globe-trotter, il a appris de chacune de ses expériences. C'est encore le cas à Mumbai City où il évolue cette saison. Une décision qui a pu surprendre. «C'est un choix atypique. Mais à 37 ans, on n'a pas trop le choix de rebondir autre part que dans des pays un peu exotiques, que ce soit l'Inde, le Qatar, Dubaï, la Malaisie ou la Chine. Ce sont des destinations qui acceptent que des joueurs de mon âge puissent encore évoluer à un bon niveau. C'est pour ça que j'ai choisi l'Inde. J'ai aussi des potes dans l'équipe. Ça a aidé». Parmi eux, Nicolas Anelka qui est entraîneur-joueur à Mumbai. «Nicolas a connu les grands clubs avec de grands entraîneurs. Il connaît le football de haut niveau. Je dirai même le très haut niveau. On a la même philosophie de jeu, tactique et technique. C'est vrai que ça se passe relativement bien avec lui».

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Qu'en est-il avec les Indiens qui comptent sur la venue de joueurs étrangers pour progresser et évoluer ? «On est là pour leur donner des conseils. C'est ce qu'on essaye de faire au quotidien. C'est fantastique pour eux (...) Au départ, il est vrai que c'était assez difficile. On a eu pratiquement six ou sept semaines de préparation. C'est là qu'il fallait peaufiner les choses. Au fur à mesure des entraînements et des matches, ils commencent à évoluer surtout sur le plan tactique. C'est important. On le voit sur les matches. Si tactiquement on n'est pas au point, ça va très vite dans un sens comme dans l'autre». Cela peut expliquer en partie le début de saison mi-figue, mi-raisin de son équipe. Après 8 journées d'Indian Super League, Mumbai City est sixième. «C'est un peu mitigé, avoue Piquionne qui a claqué trois buts en ISL. On a eu trois victoires, trois défaites et deux nuls. Mais on est encore dans la course pour se qualifier pour les demi-finales. Il faut encore gagner quelques matches et ça devrait aller». Il faudra que ça aille d'autant que son club a beaucoup d'ambition cette saison. «On a une équipe homogène et assez bonne. L'objectif du club c'est d'aller au bout, gagner le championnat. Advienne que pourra».

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Un avenir en question

Pour cela, Mumbai pourra compter sur le soutien de ses supporters. Car l'ambiance est bien l'un des points forts de l'ISL d'après Frédéric Piquionne : «L'ambiance est fantastique. Franchement, l'organisation de la compétition est extraordinaire. Je ne sais pas si on s'en rend compte de l'extérieur. Il n'y a rien à envier aux États-Unis par exemple. L'entrée des joueurs, les buts, les stades, tout est fait pour que l'ambiance et la sécurité soient au maximum. On est étonné». Visiblement sous le charme, l'ancien Lyonnais nous en dit un peu plus sur son quotidien en Inde. «On vit à l'hôtel, un peu à l'européenne. Notre hôtel à Mumbai est très bien. La plupart du temps, on vit à l'hôtel ou on se balade aux alentours. On a la chance d'avoir un centre commercial et des restaurants qui sont juste en bas de l'hôtel.. Après, je ne sais pas si j'arriverais à m'adapter à la vie indienne parce que c'est assez délicat et très pauvre. J'ai entendu dire qu'ils voulaient rallonger le championnat. Quatre mois à l'hôtel, ça fait un peu beaucoup. Ça voudrait dire prendre des appartements ou faire des résidences spéciales. Ça serait délicat».

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Mais Frédéric Piquionne n'est pas du tout réfractaire à l'idée de revenir en Inde la saison prochaine. La trentaine bien entamée, l'attaquant n'est pas prêt à raccrocher les crampons comme il nous l'explique : «Après cette année, je ne sais pas du tout. Mon objectif est de justement continuer avec eux. Ce serait bien. J'ai encore les jambes. J'aimerais trouver une opportunité au mois de janvier pour rester dans le rythme et avoir des entraînements dans les jambes pour que l'année prochaine je puisse encore évoluer à un bon niveau». Si son avenir de footballeur est encore incertain, Piquionne a déjà des idées concernant sa reconversion : «À mon âge, forcément on y pense. J'ai commencé à avoir de petits projets que ce soit dans le football ou ailleurs. Après ma carrière, j'espère enchaîner directement sur mes projets». Le voir sur un banc est-il envisageable pour autant ? «Pas forcément. Je vais passer mes diplômes et je vais continuer dans cette voie-là. Mais je ne pense pas être un coach principal parce que ça ne m'intéresse pas. Mais j'espère aider une équipe grâce à mes qualités d'attaquants, intégrer un staff». Une aide qui sera certainement la bienvenue en Inde...ou ailleurs.

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