Y a-t-il un malaise Eden Hazard en Belgique ?

« J’arrive à l’entraînement un peu en retard. J’arrive sur le terrain, mes lacets ne sont pas faits. Pas de protèges-tibias alors qu’il en faut tout le temps. C’est des trucs qui m’énervent. Ils vont tous me dire la même chose, que je ne fous rien à l’entraînement. Mais j’estime que quand en match t’es… Bon, ça ne sert pas à grand-chose l’entraînement ». Intérieur Sport, émission phare de Canal+ Sport, consacrait début octobre un reportage à Eden Hazard. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le joueur du LOSC n’avait pas fait dans la dentelle au cours de cette entrevue, affirmant donc que les séances d’entraînement n’avaient selon lui pas une grande importance. Un point de vue étonnant, tant le football de haut niveau demande de l’exigence à tout moment. Et si cette désinvolture ne lui joue pas des tours dans le Nord où il brille sortie après sortie, la donne est sensiblement différente avec la sélection de Belgique.

Loin d’être considéré comme étant un titulaire indiscutable, le feu-follet ne parvient pas à s’imposer chez les Diables Rouges. Au micro d’Intérieur Sport, l’entraîneur adjoint de Belgique Marc Wilmots ne se montrait d’ailleurs pas tendre à l’égard de son poulain : « Je veux qu’il réalise une grande carrière. Ce qui me ferait le plus plaisir, c’est qu’il fasse des matches pour nous en équipe nationale. Mais le talent ne suffit pas. En Belgique, on a tellement parlé de talent… Je vois que finalement on s’installe, on croit que ça y est on est tranquille. Non. Le football, ce n’est pas ça. Le football, c’est un éternel recommencement, une remise en question perpétuelle. Il y a un travail quotidien à faire. Il va falloir maintenant qu’il apprenne le métier de professionnel. Ça veut dire se remettre en question et travailler à l’entraînement. Et pour l’instant, ce que j’ai vu à l’entraînement avec l’équipe nationale belge… J’en ai discuté avec lui. Je lui ai dit : “ Mon petit, si tu continues comme ça jamais ça ira ” ».

Et depuis ce reportage, la situation n’a guère évolué pour le prodige lillois. Ainsi, vendredi dernier, la Belgique a battu l’Autriche (2-0) pour le compte des qualifications à l’Euro 2012. Un succès précieux auquel n’a pas participé Eden Hazard, lui qui est resté assis sur le banc des remplaçants. Un camouflet en bonne et due forme, que le sélectionneur Georges Leekens justifie aisément. Dans les colonnes de la Dernière Heure, le technicien fait le point : « Eden reste un joueur important pour moi. Mardi est un autre match, il est possible que je compte sur lui. Je ne l’ai pas fait monter au jeu, parce que ça n’aurait pas été un cadeau. Eden est dans une bonne période, mais il faut parfois faire des choix difficiles. C’est l’équipe qui compte, et je dispose de 25 joueurs ».

Barré par l’émergence de Nacer Chadli, Hazard doit donc prendre son mal en patience en attendant des jours meilleurs. Et dans l’adversité, le joueur nordiste peut toujours se rassurer en voyant que son illustre aîné Enzo Scifo lui offre son soutien dans les colonnes du groupe Sudpresse : « Ce n’est pas l’heure de polémiquer. J’ai été surpris, mais Georges Leekens a l’habitude de surprendre. Qu’il aligne x ou y, cela ne l’intéresse pas. Il travaille pour trouver un équilibre et une équipe. Eden a du talent et il est en forme. Qu’il ne s’énerve pas. La Belgique va rapidement avoir besoin de lui. Nous ne pourrons pas nous passer longtemps de son talent. Georges Leekens le sait ». Toujours est-il que le dernier mot revient au sélectionneur national. Et pour l’heure, ce dernier préfère laisser Eden Hazard sur le banc.