Atlético Paranaense : quand le retour d’Adriano vire au cauchemar

Un espoir, un talent brut, un physique hors norme, une hygiène de vie improbable... Adriano, c'est un peu tout ça à la fois. Et s'il restera à jamais comme le plus grand attaquant de tous les temps pour ceux qui sont restés bloqués à PES 5 ou 6, la carrière réelle de l'avant-centre laissera elle un goût d'inachevé. Alors qu'un avenir radieux lui était promis, le natif de Rio de Janeiro est passé à côté d'un parcours pavé d'or, la faute à des déboires extra-sportifs qui ont pris l'ascendant sur son jeu.

2004, une année en forme de tournant. Au sommet de son art, l'Empereur connait un drame avec la mort de son père. Adriano Leite Ribeiro de son nom complet sombre dans l'alcoolisme : « Après la mort de mon père, je suis tombé dans une dépression que j’arrivais à guérir uniquement avec l’alcool. J’étais heureux quand je buvais et je n’arrêtais jamais. Je sortais chaque soir et je buvais tout ce qui passait: vin, whisky, bière … beaucoup de bières ». Un vice et un mal-être prégnants, qui auront petit-à-petit raison de lui et lui vaudront des kilos en trop, ainsi qu'un talent a contrario amaigri.

Sa carrière sera ensuite chaotique, entre prémices de retours gagnants et échecs successifs. Et alors que le football semblait être de l'histoire ancienne pour lui ces derniers mois, l’Atlético Paranaense (troisième du dernier Brasileirão et qualifié pour la Copa Libertadores) surprenait son monde le 11 février dernier en annonçant officiellement la signature d'Adriano jusqu’en décembre 2014, avec à la clé pour l'attaquant un salaire d’environ 30 355 € par mois plus des bonus liés aux ventes de maillots à son nom et à ses performances sportives.

Adriano Imperador é o novo reforço do Furacão! Em breve, mais informações no Site Oficial pic.twitter.com/wQG16KUogw

— Atlético Paranaense (@atleticopr) February 11, 2014

Culotté, le pari prenait même une tournure rêvée pour le club brésilien, l'ancien de l'Inter Milan marquant ce mardi face aux Boliviens de The Strongest, dans le cadre de la dernière journée de phase de poules de la Copa Libertadores. Un but, et une délivrance, pour ce joueur de 32 ans qui n'avait plus trouvé le chemin des filets depuis le 25 février 2012. Mais la belle histoire vient de tourner au cauchemar. Rattrapé par ses vieux démons, Adriano a raté les deux derniers entraînements de son équipe, aperçu en parallèle en boîte de nuit. Une incartade, et aucune clémence de la part de l'Atlético Paranaense, qui a confirmé sur son site officiel la rupture du contrat de l'ancien goleador : « L'attaquant Adriano Leite Ribeiro ne fait plus partie de l'effectif du club. La décision a été prise d'un commun accord entre le joueur et le club. L'Atlético Paranaense souhaite bonne chance à Adriano dans ses projets futurs ». Un écart de conduite de trop, sans doute le dernier d'Adriano en tant que footballeur...