Grèce - Côte d’Ivoire : les notes du match

Par La Rédaction FM
9 min.
Grèce @Maxppp

La Côte d'Ivoire est passée à une minute d'un huitième de finale de Coupe de Monde. Ce privilège revient finalement à la Grèce, qui grâce à un bloc solide, une grande solidarité et un pénalty dans les dernières secondes de Samaras, est parvenue à prendre le meilleur sur les Éléphants (2-1).

L'issue du groupe C est encore indécise avant l'ultime journée, surtout en ce qui concerne la seconde place qualificative. En cela, le match entre la Grèce et la Côte d'Ivoire, détentrice du sésame au moment du coup d'envoi, est ô combien décisif. La sélection hellène joue sa survie sur un succès qui l'oblige à jouer un football offensif contre-nature, tandis que les Éléphants pourraient se satisfaire d'un nul. Sur le pré, le match est disputé, mais ce sont bien les hommes de Lamouchi qui monopolisent le ballon. Avec cependant la difficulté immuable de se montrer dangereux. Dans telle configuration, la Grèce, patiente, attend l'erreur. Holebas frappe le premier, lui qui touche la barre d'une puissante frappe (33e).

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L'erreur, c'est finalement Tioté qui la commet, en perdant bêtement un ballon dans sa moitié de terrain. Samaris en profite pour filer face au portier, et ouvrir le score (1-0, 42e). Yaya Touré réagit et se paye un solo au milieu de la défense adverse, mais comme tous les mouvements ivoiriens jusque-là, cela ne débouche pas sur une tentative (44e). À la pause, la Grèce est qualifiée pour le tour suivant, et on peut imaginer qu'elle va camper sur ses positions pour conserver son avantage. C'est en effet ce qui se profile en début de second acte, alors que les Éléphants conservent le cuir face à un bloc bien regroupé.

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Les offensives se multiplient, mais dans la zone de décision, hormis une frappe de Tioté (49e), les tentatives se font encore attendre. Alors que de l'autre côté, les Grecs profitent à fond de chaque opportunité, à l'instar de Lazaros (55e), Salpingidis (59e) ou encore Karagounis (68e). La Côte d'Ivoire, qui semblait réduite à s'en remettre aux individualités, parviendra finalement à réagir avec une superbe action collective, initiée par Kalou et terminée par Bony, parfaitement servi par Gervinho (1-1, 74e). Le nul suffit aux Éléphants, qui semblent se diriger vers leurs premiers huitièmes de finale d'un Mondial. C'est sans compter sur une faute de Sio dans la surface dans les derniers instants, sanctionnée par l'arbitre d'un pénalty que transformera Samaras (2-1, 90e+3). La Côte d'Ivoire devra encore attendre, c'est la sélection hellène, qui fait ce soir son histoire.

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L'homme du match : Georgios Samaras (7,5) : l'attaquant a été un modèle dans le travail collectif. Jamais avare d'efforts, il a multiplié les courses, et s'est démené comme un beau diable sur le front de l'attaque, posant bien des soucis à l’arrière-garde ivoirienne. Récompensé de tous ses efforts, tout d'abord, par une passe décisive à destination de Samaris (42e), puis par un pénalty qu'il obtient sur une faute de Sio. Un pénalty qu'il transforme, qualifiant la Grèce (90e+3).

Grèce :

  • Karnezis (non noté) : il aura passé 24 minutes sur le pré, sans avoir le moindre arrêt à effectuer. Mais, touché au dos, le dernier rempart a dû céder sa place. Remplacé par Glykos (6). Le dernier rempart hellène a bien suppléé son coéquipier. Le gardien de but a sorti les parades qu'il fallait, comme sur cette frappe signée Tioté (49e). Ne peut rien sur l'égalisation de Bony (74e).

  • Torosidis (6) : prestation plutôt bonne de la part du latéral droit. Le joueur évoluant à l'AS Roma a fait le métier. Il s'est avant tout attelé à bien maîtriser les assauts ivoiriens venant dans son couloir, chose qu'il a somme toute bien faite. Sérieux et appliqué derrière. A également été intéressant devant, comme sur ce centre terminant sa course sur le poteau (80e).

  • Manolas (6,5) : très bon match de la part du défenseur central. Le joueur de 23 ans, grand espoir du football grec, a confirmé sa belle réputation ce soir, en multipliant les interventions pleines d'à propos dans sa surface de réparation. Mais, sur le but ivoirien, l'espoir hellène a perdu un duel fatal à ce niveau.

  • Sokratis (6) : le défenseur central du Borussia Dortmund a été un peu moins en vue que son compère de l'axe, Manolas. Pour autant, l'ancien joueur du Milan AC ou du Werder Brême n'a pas à rougir de sa prestation globale, lui qui s'est bien battu derrière, et a fait preuve d'une belle abnégation tout au long de la partie.

  • Holebas (7) : l'arrière gauche de la formation grecque a réalisé un match plein. Défensivement d'abord, le latéral s'est distingué, en réalisant de belles choses dans son couloir, se montrant très en vue. Sur le plan offensif, il n'a pas non plus donné sa part au chien, n'hésitant jamais à prendre son aile pour déborder. Il aurait d'ailleurs pu marquer, son tir puissant s'écrasant sur la barre transversale (33e).

  • Karagounis (6) : le métronome grec a fait ce qu'il avait à faire. Régulateur du jeu, il a été une bonne rampe de lancement pour ses coéquipiers. Mieux, il aurait pu s'offrir un but d'anthologie, sur une frappe des 30 mètres aussi soudaine qu'exceptionnelle, venue s'écraser sur la transversale d'un Barry largement battu. Le tout à 37 ans, faut-il le rappeler... Remplacé par Gekas (78e).

  • Maniatis (6,5) : un homme de l'ombre, comme il en faut dans une équipe. Le milieu de terrain grec, barbe en évidence, a fait le métier pour son équipe. Précieux, il a assuré des deux côtés du pré, aussi en vue dans la construction du jeu, qu'important défensivement en venant compenser les errements de ses partenaires, et prêter main fort à ses défenseurs centraux. Clé.

  • Christodoulopoulos (7) : inspiré, Christodoulopoulos a été performant dans cette partie. Le numéro 16 grec, qui porte les couleurs de Bologne en club, a rayonné dans l'entrejeu, sa clairvoyance faisant un bien fou au jeu hellène. Précis dans ses coups de pied arrêtés également, le joueur de 27 ans a joué un grand rôle dans ce match.

  • Koné (non noté) : onze petites minutes et puis s'en va. Blessé, le numéro 8 a rapidement dû laisser sa place, remplacé par Samaris (6). Choix payant de la part du sélectionneur grec, Fernando Santos. C'est en effet Samaris qui, servi dans la profondeur par son presque homonyme Samaras, a fait vibrer les filets, plein de sang-froid devant le gardien ivoirien Barry (42e).

  • Samaras (7,5) : voir ci-dessus.

  • Salpingidis (5,5) : l'attaquant grec se souviendra sans doute longtemps de la 59ème minute de jeu où, sur une frappe décroisée, il aurait pu doubler la mise pour les siens, tombant toutefois sur un Barry vigilant. A ensuite eu plus de mal, piochant clairement plus dans ses réserves en fin de match. Qu'importe, son équipe est qualifiée, c'est bien là l'essentiel.

Côté d'Ivoire :

  • Barry (4) : le portier ivoirien a limité la casse, lui qui a effectué deux parades déterminantes, avec une sortie aventureuse dans les pieds de Salpingidis (14e), et stoppé une belle frappe du même attaquant grec. Or, il fut aussi battu à plusieurs reprises. Mis à part les buts de Samaris et Samaras, trois frappes grecques ont terminé sur ses montants. Il peut remercier les poteaux.

  • Aurier (5) : le latéral toulousain, toujours très en vue offensivement, n'a pas distillé son lot habituel de centres précis. Il a sélectionné ses montées, et s'est surtout concentré sur la tâche défensive de son job, qu'il a assumé sans trop trembler, lui qui a bien muselé Samaras sur son flanc. Petit bémol, son replacement hasardeux sur l'action ayant entraîné le pénalty de toute fin de match...

  • K. Touré (4) : l'expérimenté central n'a plus ses jambes de vingt ans, cela s'est ressenti à plusieurs reprises ce soir. On pense avant tout à sa passivité devant Holebas, à qui il permet de frapper (33e). Un élément qui aurait pu coûter bien plus cher.

  • Bamba (4,5) : à l'instar de son acolyte de charnière centrale, le défenseur affiche un déficit de vitesse qui s'est remarqué en diverses occasions. Si quelques tacles sauvent les apparences, il fut dépassé plusieurs fois, et en souffrance sur les phases de contres rapides des Grecs.

  • Boka (5,5) : un peu plus actif offensivement que son pendant à droite Serge Aurier, appliqué, aussi, en phase défensive. Travailleur, il n'a jamais lésiné sur les efforts de part et d'autre du terrain, et toujours apporté un plus aux siens. Un match sérieux.

  • Tioté (3,5) : une entame satisfaisante, mais vient le fait de jeu qui ternit forcément sa prestation : une perte de balle dans son camp, qui profite à un adversaire qui file au but pour marquer (42e). Une erreur qui aurait pu coûter la qualification aux Éléphants, tout simplement. Remplacé par Bony (61e), lequel a justement cru offrir les huitièmes aux siens avec son but (74e).

  • Serey Die (4) : match en demi-teinte pour le milieu de terrain, qui en dépit d'un travail à la récupération, n'a pas été en mesure d'être efficace à la construction du jeu ou de par la qualité de ses passes.

  • Kalou (5) : quelques rushs, quelques dribbles, quelques différences... Mais la plupart du temps, des actions isolées dans une relative discrétion qui ne se concrétisent pas en occasions franches, soit le principal souci des éléments offensifs ivoiriens ce soir. Revalorise sa copie en étant à l'origine du but de Bony, avec un service parfait pour Gervinho dans la profondeur.

  • Y. Touré (4) : on retient forcément son véritable festival dans le camp adverse, semblable à celui qu'il avait effectué face à la Colombie, où il a baladé pas moins de trois défenseurs... avant de perdre le cuir (44e). Si la capacité à faire la différence y est, elle n'a pas servi le collectif. Visiblement pas dans le tempo, Yaya n'a pas pesé.

  • Gervinho (6) : sa passe décisive pour Bony, qui a longtemps fait miroiter aux Éléphants une qualification historique en huitièmes de Coupe du Monde, est un délice. Comme le symbole d'une bonne prestation, aussi. L'ailier de la Roma fut l'un des éléments les plus dangereux, le plus altruiste devant. Remplacé par Sio (83e), qui s'est distingué en provoquant le pénalty ayant sorti sa sélection...

  • Drogba (4) : titularisé pour la première fois dans ce Mondial, l'attaquant vétéran, symbole de la belle génération ivoirienne, n'a pas pesé non plus dans ce duel face à la Grèce. S'il a dans un premier temps brillé par ses déviations, elles se sont faites plus rares par la suite, avant qu'il ne disparaisse littéralement au fil des minutes. Remplacé par Diomandé (79e).

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