Nigeria - Argentine : les notes du match

Par La Rédaction FM
9 min.
Nigeria Lionel Andrés Messi Cuccittini @Maxppp

Portée par des Messi et Di Maria étincelants, l'Argentine, plus convaincante que lors de ses derniers matches, a disposé du Nigeria dans la finale du groupe F (2-3). Les Super Eagles, qui terminent deuxièmes de la poule, pourraient bien être les adversaires des Bleus en huitièmes.

Nigeria-Argentine, ultime rencontre du groupe F du Mondial, un match assurément scruté avec attention par Didier Deschamps et consorts. Car le futur adversaire des Bleus en huitièmes est peut-être là, entre des Super Eagles qui se posent en outsider face à une Albiceleste à l'armada offensive impressionnante sur le papier, mais jusque-là décevante, à un Messi près, sur les terrains. Comme désireuse d'être convaincante, cette sélection argentine démarre pied au plancher. Il ne lui faut que trois minutes pour trouver la faille, à la suite d'une superbe action initiée par une passe en profondeur de Mascherano à destination de Di Maria, qui sollicite le portier dans un premier temps, avant que Messi ne suive pour catapulter le cuir au fond (0-1, 3e).

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L'Argentine rentre admirablement dans son match, elle redescend cependant sur terre immédiatement. Profitant du fameux moment de flottement suivant un but, Musa, servi côté gauche, repique pour envoyer un superbe enroulé caresser le petit filet intérieur (1-1, 4e). Surprise, l'Albiceleste répond en monopolisant le cuir, et se montre - enfin - séduisante. Les occasions ne manquent pas, entre frappes lointaines de Di Maria (8e, 30e) et face à face manqué par Higuain (9e). Mais c'est l'inévitable Leo Messi, après une première tentative infructueuse dans le même registre (44e), qui redonnera l'avantage aux siens avant la pause sur un coup-franc bien touché des 25 mètres (1-2, 45e+1). L'Argentine domine son sujet, face à des Super Eagles attentistes.

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Comme désireux de gommer ce défaut, ces derniers s'emploient à se montrer davantage à la reprise. Il ne leur faut que deux minutes pour concrétiser, par l'intermédiaire de Musa, qui se joue une nouvelle fois de la défense pour battre Romero (2-2, 47e). Encore piquée au vif, l'Albiceleste réplique de la même manière, en se jetant à l'attaque. Et elle ne manque pas de réactivité : sur un corner botté par Lavezzi, Rojo profite de la déviation de Garay pour marquer du genou (2-3, 50e). Les occasions se succèdent, Higuain (55e) puis Messi (59e), Lavezzi (77e) et Di Maria (85e) tentent à nouveau leur chance, sans succès. L'Argentine, qui sera inquiétée à plusieurs reprises en fin de match, conservera son avantage. Avec un carton plein dans cette phase de poules, l'Albiceleste obtient sa première place. La France, elle, sait à quoi s'en tenir. Si tout se passe bien, elle affrontera donc ce Nigeria en huitièmes.

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L'homme du match : Lionel Messi (8,5) : à l'instar de Neymar avec le Brésil, Messi porte sa sélection depuis le début du Mondial. Sur cette rencontre, il s'est encore montré décisif, et ce dès la 3e minute, lui qui reprenait alors un ballon dans la surface pour le catapulter sous la barre et ouvrir le score (3e). C'est ensuite sur coup-franc, qu'il s'est distingué pour redonner l'avantage aux siens (45e+1) et s'offrir le doublé. Plus que les buts, le capitaine argentin a été constant sur la rencontre, se montrant dangereux à chaque ballon touché. Remplacé par Alvarez (63e).

Nigeria :

  • Enyeama (6) : s’il a encaissé trois buts ce soir, dont un d’entrée de jeu, le portier du LOSC a été énorme, s’interposant brillamment à plusieurs reprises devant les attaquants de l’Argentine (8e, 29e, 43e, 48e, 55e). En revanche, il est totalement battu sur la merveille de coup franc de Messi (44e), qu'il aurait certainement pu négocier.

  • Ambrose (6,5) : excellente prestation de la part du défenseur du Celtic Glasgow. Positionné au poste de latéral ce soir, il a offert de très bonnes interventions défensives devant les attaquants argentins et aura appliqué un pressing intéressant sur le porteur du ballon. Solide dans les duels, il s’est également montré entreprenant offensivement.

  • Yobo (5) : capitaine pour sa 100e sélection avec le Nigeria, le stoppeur a livré un match sérieux. Engagé dans les duels, il a toutefois souffert face à la vitesse des attaques adverses. Pas toujours précis à la relance, il a su se montrer très solide dans le domaine aérien.

  • Omeruo (5) : s’il a été très précis dans ses transmissions ce soir, le central de Middlesbrough a toutefois été en difficulté défensivement, très souvent poussé à la faute pour stopper les offensives de l’Albiceleste. Quelques interventions salvatrices à mettre à son actif cependant à l’image de son sauvetage dans les pieds de Di Maria (61e).

  • Oshaniwa (6) : peu présent offensivement aujourd’hui, le latéral gauche nigérian s’est surtout appliqué à ben défendre sur son couloir. Et, s’il n’a pu contrer toutes les attaques de Messi et ses partenaires, le natif d’Ilorin a plutôt bien rempli sa mission, gratifiant même le public de quelques très jolis gestes défensifs en première période. Sa bonne qualité de relance a également fait du bien aux siens.

  • Onazi (4,5) : match compliqué pour le milieu de terrain des Super Eagles. Battu dans l’engagement dans les duels, il a souvent été pris dans son dos par les transmissions des milieux argentins. En revanche, ses longues transmissions ont permis à son équipe de rapidement se projeter vers l’avant.

  • Mikel (3,5) : attendu, le milieu de terrain de Chelsea a déçu aujourd’hui. Peu efficace au pressing, invisible à la récupération, un déchet technique important, il s’est également distingué par de très mauvais choix dans la construction. Jamais dans le bon tempo, il a également la fâcheuse tendance à trop vouloir en faire. A sa décharge, il a dû se contenter d’un rôle très défensif ce soir du fait de la domination argentine.

  • Babatunde (4) : après un début de rencontre très énergique, le jeune ailier de 21 ans, qui s’était pourtant montré redoutable en un contre un, a disparu de la rencontre, n’existant que par de rares fulgurances. Dommage, d'autant que c'est lui qui offre la première passe décisive à Musa en début de match. Remplacé par Uchebo (66e).

  • Musa (7,5) : incroyable partie du jeune attaquant du CSKA Moscou ! Alors que son équipe venait d’encaisser le premier but, il répond à Messi d’une superbe frappe enroulée (4e) avant d’inscrire, lui aussi, un doublé au retour des vestiaires (47e). Virevoltant et remarquablement efficace, il a fait vivre un calvaire à la défense adverse, et particulièrement Zabaleta. Une excellente prestation.

  • Odemwingie (6) : match au courage de l’attaquant vétéran de 32 ans. Dans un rôle de pivot, c’est lui qui s’est occupé des tâches ingrates et aura offert un travail impressionnant défensivement, revenant chercher les ballons très bas. S’il n’aura pas eu l’occasion de se mettre en évidence, il aura tout de même délivré de bonnes passes entre les lignes. Remplacé par Nwofor (80e).

  • Emenike (5,5) : esseulé à la pointe de l’attaque nigériane, le buteur de Fenerbahçe a vécu une partie frustrante. Pour autant, l’ancien su Spartak Moscou n’aura pas ménagé ses efforts et aura fait parler sa puissance dans les duels pour récupérer des ballons. Passeur décisif d’une transmission géniale sur le second but (47e), il aura fait ce qu’il a pu pour gêner la défense de l’Albiceleste. Un vrai match de costaud.

Argentine :

  • Romero (4) : match frustrant pour le portier de l'AS Monaco, qui n'a eu que deux occasions à négocier, soit les deux buts marqués par les Super Eagles, sur lesquels il ne peut pas grand-chose, lui qui est juste sur une frappe enroulée puis lâché par sa défense. Frustrant, c'est le mot.

  • Zabaleta (4) : le latéral n'a pas eu à craindre les attaquants adverses sur l'ensemble de la rencontre, mais il a trouvé le moyen d'être dépassé par Musa à plusieurs reprises, notamment sur la première égalisation nigériane (4e). Rarement mis à contribution en défense dans un match dominé par les siens, il n'a cependant pas non plus été très en vue offensivement.

  • Fernandez (4,5) : une activité relativement faible, comme pour l'ensemble de sa défense, qui n'a été mise à contribution que par à-coups. Mais quelques erreurs de placement sont à déplorer, erreurs qui auraient pu coûter plus cher à son arrière garde. Notons qu'il fut un brin attentiste sur le deuxième but nigérian.

  • Garay (6,5) : le néo-joueur du Zenit a bien tenu son rang. S'il fut baladé sur le second but de Musa, on ne peut le limiter à cette action, tant ses retours, souvent pour compenser l'absence de son acolyte de charnière centrale, ont été nombreux. Il s'est également démarqué offensivement, entre une déviation de la tête sur corner qui a profité à Rojo (50e), et une tête qui aurait bien constituer le 4e but des siens (80e).

  • Rojo (5,5) : le jeune talent a gardé son côté avec sérieux, même s'il fut dépassé en quelques occasions. Rares ont été ses montées notables dans le camp adverse, mais il est parvenu à se montrer décisif offensivement, lui qui a inscrit le 3e but de l'Albiceleste, du genou à la suite d'un corner.

  • Gago (5) : le milieu de Boca, vieille connaissance du football européen (Real, Roma, Valence), a été des plus discrets dans l'entrejeu argentin. S'il a été déterminant à la récupération, il n'a pas été des plus actifs à la construction comme Mascherano, et n'a pas été capable d'accélérer les jeu des siens à l'instar de Di Maria.

  • Mascherano (7) : ou comment rappeler qu'il s'agit d'un gâchis que de ne pas l'aligner au milieu du terrain. Ouvertures lumineuses, passes précises, le Mascherano version Liverpool a fait le boulot. C'est lui, qui a lancé Di Maria sur l'action du premier but argentin (3e) notamment. Il a néanmoins connu une baisse de régime au cours de la partie, lui qui s'est transformé en défenseur au fil des minutes.

  • Di Maria (8,5) : l'un des hommes clés du dispositif argentin, celui qui accélère le jeu de son équipe et brise les lignes adverses. Intenable dans l'entrejeu, le Madrilène n'a eu de cesse de faire des différences, combinant admirablement avec ses attaquants. Outre son gros travail sur le premier but de Messi, où il a sollicité le portier avant que son acolyte ne score (3e), il a aussi tenté sa chance de loin, toujours avec justesse, Enyeama ayant dû s'employer pour détourner chacune de ses tentatives (8e, 30e, 49e, 85e).

  • Messi (8,5) : voir ci-dessus.

  • Higuain (4) : l'avant-centre était à la recherche de son premier but dans ce Mondial, il devra encore attendre. Cantonné à son rôle de pointe, il a pourtant eu les opportunités de scorer, mais sur ses deux belles occasions, n'est pas parvenu à cadrer (9e) ou à batter Enyeama en face à face (55e). Pas encore au top, c'est évident. Remplacé par Biglia (90e).

  • Agüero (non-noté) : le Kun n'a toujours pas convaincu. Seul élément offensif argentin à ne pas s'être démarqué sur le début de match, il n'est toujours pas rentré dans son Mondial. La faute à ses soucis physiques, sans l'ombre d'un doute. Visiblement diminué, il fut remplacé dès la 38e minute par Lavezzi (7). Dans un registre différent d'Agüero, l'attaquant du PSG a rempli son job d'ailier avec brio. Bon nombre de ses débordements ont apporté du danger, sans compter que c'est l'un de ses corners, qui a profité à Rojo pour le troisième but argentin.

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