Coupe du Monde 2018 : que vaut l'Australie, le premier adversaire des Bleus ?

Par Matthieu Margueritte - Dahbia Hattabi
5 min.
Australie @Maxppp

Samedi, l'équipe de France débute sa Coupe du Monde en Russie. Les Bleus vont croiser le fer avec l'Australie, leur premier adversaire dans le groupe C. Une sélection qui compte bien créer la surprise face aux hommes de Didier Deschamps. Gros plan avec des spécialistes du foot australien.

« Si vous perdez ce match, c’est fini la compétition ! ». À écouter le champion du Monde 98 Frank Leboeuf, l'équipe de France joue déjà très gros samedi pour son premier match de la Coupe du Monde face à l’Australie. Une sélection qui est passée par tous les états ces derniers mois, entre une qualification pour le Mondial et un changement de sélectionneur. Orphelins de coach durant deux mois après le départ d'Ange Postecoglou en novembre, les Socceroos comptent sur Bert van Marwijk pour les aider à faire bonne figure, voire plus, lors de ce Mondial 2018. Petit à petit, le technicien néerlandais réussit à imposer son style au sein d'une formation qu'il découvre jour après jour. C'est ce que nous a expliqué Antoine Blanchet-Quérin, spécialiste du foot australien pour Lucarne Opposée. «Bert van Marwijk utilise le 4-2-3-1 et a terminé le cycle du 3-6-1 de Ange Postecoglou. Contre la République Tchèque et la Hongrie, le 4-2-3-1 passe en 4-4-1-1 ou 4-4-2. Bert van Marwijk mise beaucoup sur les ailiers que sont Leckie et Kruse et un bloc défensif stricte».

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Plusieurs joueurs peuvent apporter le danger

Il poursuit : «L'équipe revient de loin après les deux amicaux contre la Norvège et la Colombie. Bert van Marwijk a beaucoup travaillé avec son staff sur les jeux de passes et la connexion entre les joueurs sur des situations de match. Les Socceroos ont vraiment dû y mettre de l’énergie et cela s'est ressenti contre la Hongrie où les Australiens étaient moins frais, couplé au climat turc très chaud où ils s'entraînaient. Contre la République Tchèque, l’équipe a mis en place son nouveau système de jeu avec de belles combinaisons avec les ailiers et un système de jeu travaillé en comparaison de la Norvège et de la Colombie. On a par ailleurs eu le droit au tout premier but d’Andrew Nabbout avec la sélection, placé en numéro 9 (alors qu'il est ailier droit), et de celui du prodige Daniel Arzani contre la Hongrie. Contre cette Hongrie, les Australiens, légèrement fatigués, se sont fait bousculer et ont montré leur limite dans le système de jeu. Il ne faudra pas se rater contre l’équipe de France, ça pourrait être fatal pour la suite de la compétition».

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Pour Mickael McLyre, journaliste pour des journaux publiés à Sydney, Brisbane et Adélaïde, il y a peu d'espoirs pour les coéquipiers du vétéran Tim Cahill. «Les chances sont faibles. Si nous arrivons à ne pas prendre une valise, c’est à dire 1 ou 2-0, on sera contents parce qu’on pourra essayer de prendre des points après contre le Danemark et le Pérou. Nous sommes pessimistes sur nos chances face à la France (...) Contre la République Tchèque, c’était encourageant, nous avons marqué beaucoup de buts, mais franchement on ne sait pas ce que vaut réellement cette sélection aujourd’hui». Pourtant, cette équipe, qui a établi son camp de base à Kazan, a des armes pour venir titiller les Bleus. «Nous avons de bons milieux de terrain comme Tom Rogic (Celtic Glasgow) qui est un très bon joueur, explique McLyre. Il peut marquer des buts de loin. Nous avons aussi Aaron Mooy qui joue en Premier League (Huddersfield). La force de cette équipe, c’est vraiment ce milieu. Mile Jedinak (Aston Villa) joue à la récupération. C’est une équipe très physique».

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La défense, le gros point faible des Socceroos

Pour Antoine Blanchet-Quérin, plusieurs éléments peuvent apporter du danger, même si les Bleus sont nettement supérieurs. «C'est assez compliqué à l’échelle de l’équipe de France de désigner un joueur australien capable de les faire déjouer. Matthew Ryan, le gardien, peut être l’homme d’un match. Aaron Mooy peut à tout moment déclencher une passe de génie, Mathew Leckie une percée dans le dos de la défense, Tom Rogić un solo et une frappe de 25 mètres. Puis Arzani peut jouer les troubles fêtes s’il entre en jeu en fin de partie». S'il y a des point positifs, l'Australie reste malgré tout une équipe en chantier. «Par rapport aux points faibles, je parlerais du côté droit de la sélection. Joshua Risdon a eu beaucoup de mal face à la Hongrie et Sallai et sa doublure n'est pas un latéral droit de métier (Degenek), explique le journaliste de Lucarne Opposée avant de poursuivre. La défense est également le secteur le plus délicat. Si les deux milieux de terrains ne font pas le travail, ça peut très vite déborder, surtout que c'est une défense assez lente».​ Mickael McLyre est aussi du même avis concernant les problèmes défensifs.

«Ce qu’ont dit les joueurs en conférence de presse (ils ont dit qu'ils étaient en confiance avant d'affronter la France), c’est un peu normal. C’est ce qu’ils devaient dire, mais nous avons des problèmes en défense. Nos défenseurs ne sont pas très rapides. Et l’Australie ne s’est pas mesurée à une équipe du calibre de la France depuis un certain temps vu que les éliminatoires de la zone Asie ne sont pas très compliqués». La France est prévenue ! Si elle veut battre l'Australie et parfaitement entrer dans sa Coupe du Monde, elle devra éviter le match piège. Mais du côté australien, si on affiche de la confiance, on se méfie énormément de Griezmann et sa bande. «On parle de la France comme d'une des favorites au titre final, avoue Antoine Blanchet-Quérin. Que ce soit les internationaux, la presse australienne ou les Australiens, l’Équipe de France, c’est du top au niveau mondial. Mais avec le faux pas contre les Etats-Unis, ils (les Australiens du pays) se sont dit « pourquoi pas », sur un match, tout est possible puis les Australiens sont venus par milliers en Russie». Les Socceroos espèrent leur offrir un beau cadeau en s'imposant face à la France.

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