Equipe de France : Karim Benzema sort du silence

Rien ne va plus pour Didier Deschamps. Quelques minutes seulement après l'annonce officielle du forfait de Lassana Diarra pour l'Euro 2016, le sélectionneur de l'équipe de France voit Marca publier une interview explosive de Karim Benzema. L'attaquant du Real Madrid, vainqueur de la Ligue des Champions, y raconte, depuis Lyon, sa déception de manquer lui aussi le championnat d'Europe des Nations. «Il ne faut pas être rancunier, il faut apprendre de ses erreurs, et, dans les moments compliqués, comme c'est le cas en ce moment, réfléchir. Aujourd'hui, je suis tranquille, concentré, j'ai gagné la plus grande compétition avec mon club. La France va se rendre compte qu'elle a été injuste avec moi», a-t-il lancé avant de poursuivre. «En France, on me critique beaucoup, moi, ma famille, mon entourage. Mais si j'étais une mauvaise personne, si j'étais mal conseillé, je ne serais pas où je suis aujourd'hui. Cinq ans à Lyon, sept au Real Madrid, toujours à gagner des titres».

Il a ensuite avoué son immense déception. «J'ai déjà manqué la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, c'était dur, mais rater l'Euro, à domicile, est un coup encore plus dur. C'est l'une des grandes déceptions que j'ai connu, sans aucun doute, mais j'ai déjà vécu des moments durs dans ma vie. Il faut se relever et je veux aller le plus loin possible dans ma carrière», a-t-il confié, cherchant des explications à sa non-convocation. «Sur le plan sportif, j'avais ma place dans cette équipe. Après, on a inventé tout un tas d'histoires, mais c'est dur, bien sûr, à accepter, à oublier. La chance que j'ai eue, c'est que j'ai toujours senti le soutien du Real Madrid, à mes côtés. De plus, j'ai gagné la Champions League et j'ai un peu digéré», a-t-il indiqué avant de poursuivre. «On a inventé une règle : je ne suis pas sélectionnable. OK. Mais sur le plan sportif, je ne comprends pas pourquoi et sur le plan judiciaire, je n'ai pas été jugé, je n'ai pas été déclaré coupable, il faudra attendre le verdict de la justice», a-t-il déclaré.

Deschamps et Valbuena pointés du doigt

Pour lui, l'explication est ailleurs. «Deschamps raciste ? Non, je ne le pense pas. Il a cédé à la pression d'une partie raciste de la France. Il faut savoir que le FN est arrivé au second tour des deux dernières élections en France. Je ne sais pas, du coup, s'il s'agit d'une décision que Didier a pris seul, car je me suis toujours bien entendu avec lui, avec le président (Noël Le Graët). Bon, avec tout le monde», a-t-il avancé, faisant écho de manière indirecte aux récentes sorties médiatiques d'Eric Cantona, avant d'insister. «J'ai plus de 40 millions de fans sur les réseaux sociaux et on dit que les gens ne m'aiment pas. C'est ridicule. Il y a eu beaucoup de pression, c'est sûr, mais c'est aussi de la faute de certains journalistes qui ont sorti des choses à la télévision qui ne sont pas vraies», a-t-il assuré. Le règlement de comptes ne s'arrête pas là.

Mathieu Valbuena en prend lui aussi pour son grade. «Dans cette histoire, la seule personne qui sait ce qui s'est passé, celui qui connaît la vérité, c'est Valbuena. Il a joué un rôle, il n'a pas dit la vérité, parce que tout part de là. J'ai voulu l'aider, rien de plus, et cette histoire me retombe dessus», a-t-il lâché. Une déclaration qui risque de relancer la tristement célèbre affaire de la sextape... Malgré tout, le natif de Bron se dit prêt à revenir en équipe de France. «Dès que je serai à nouveau sélectionnable, si on a envie de me convoquer, je viendrai sans problème, j'aime le football et j'aime jouer avec ma sélection», a-t-il laissé entendre. Cette bombe médiatique, à dix jours à peine du début de l'Euro, risque tout de même de laisser de sérieuses traces...

#LaPortada Benzema: "Deschamps se ha plegado a la presión de una parte racista de Francia" pic.twitter.com/N1fpKwFWT9

— MARCA (@marca) 31 mai 2016