Augustin, Konaté, Upamecano : la French Connection du RB Leipzig

Par Aurélien Macedo
4 min.
RB Leipzig Dayotchanculle Upamecano @Maxppp

En déplacement ce soir (21h) sur la pelouse du RB Leipzig en quart de finale de Ligue Europa, l'Olympique de Marseille va découvrir une équipe à l'accent français. Avec Jean-Kevin Augustin, Ibrahima Konaté et Dayot Upamecano, la formation aux taureaux ailés s'est muni de trois jeunes joueurs tricolores à fort potentiel.

Avec une politique sportive tournée vers la jeunesse, le RB Leipzig a fait venir des jeunes joueurs prometteurs au cours des dernières années pour construire une équipe redoutable. Pourtant ces choix ont été de véritables paris. Naby Keita venait d'Istres, Emil Forsberg de Malmö et Yussuf Poulsen de Lingby avant de rejoindre la sphère Red Bull. Des recrues qui ont su répondre aux attentes placées en eux. Depuis près d'un an, le Rassenballsport s'est francisé. Tout d'abord, Dayot Upamecano - qui avait fait ses gammes à Valenciennes - est arrivé en provenance du Red Bull Salzbourg à l'hiver 2017. Il a été rejoint l'été dernier par Ibrahima Konaté (Sochaux) et Jean-Kévin Augustin (Paris SG). Une triplette tricolore qui est en train de tranquillement faire son trou du côté de l'actuel quatrième de Bundesliga. Dernier arrivé de la bande, Jean-Kévin Augustin n'en est pas pour autant le plus timide. Auteur de 8 buts en 31 matches avec la formation de Ralph Hasenhüttl, l'ancien artificier parisien s'est acclimaté à l'équipe est-allemande.

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Une réussite offensive et un temps de jeu important pour une première saison qui laissent entrevoir de belles choses de l'autre côté du Rhin. Cela a certes demandé un temps d'adaptation au joueur qui doit encore progresser. D'ailleurs, son entraîneur ne cesse de le rappeler comme le relève Bild : «Jean-Kévin doit juste devenir gourmand et il sera récompensé. Parfois, il est trop imprudent. Mais c'est un jeune joueur, il doit aussi apprendre...» Pas toujours constant, il est parfois critiqué pour son manque de consistance sur le terrain. Présent dans un turn-over avec Poulsen et Werner, il est surtout en concurrence avec le premier. Il paye d'ailleurs parfois son profil qui est moins complémentaire avec Timo Werner que celui du Danois. Si Jean-Kévin Augustin est un joueur qui aime prendre la profondeur, Yussuf Poulsen peut évoluer dos au but. D'ailleurs, en huitième de finale contre le FK Zenit, le français à fortement déçu. Son association avec Werner avait montré des limites. Les deux joueurs n'ont pas réussi à se montrer dangereux et préféraient tenter leur chance individuellement plutôt que de combiner.

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Une charnière tricolore

Si Augustin s'illustre sur le front de l'attaque, le duo défensif n'est pas en reste. Indiscutable depuis l'an dernier, Dayot Upamecano (19 ans) se satisfaisait de cette colonie française au micro de Bein Sport : «Il y a beaucoup d’étrangers, on s’entend tous bien. Après, c’est vrai que la présence de deux autres Français ici fait que je ne me sens pas tout seul. Je suis très heureux qu’ils soient là. On passe beaucoup de temps ensemble. Quand ça ne va pas, il y en a toujours un qui est là pour aider les autres». Désormais accompagné par ses compatriotes, le défenseur central se distingue comme le patron du secteur défensif. Une réussite dont n'est pas surpris son ancien sélectionneur en Equipe de France U17, Jean-Claude Giuntini. Interrogé par La Provence, l'ancien coach d'Upamecano n'est pas avare de compliments sur son ancien poulain : «Il a une progression linéaire. Il a eu la capacité de se mettre au niveau dans les catégories jeunes, et il continue de le faire aujourd'hui en Bundesliga. Il élève son niveau, reste régulier dans la performance. C'est un vrai leader de terrain, très fort dans les uns contre-un et toujours présent dans l'agressivité, qui a su progresser dans la relance, dans le jeu long avec des diagonales cachées ou par des passes traversantes. C'est un des meilleurs défenseurs que j'ai vu passer.»

Des propos appuyés par le sélectionneur des Espoirs, Sylvain Ripoll dans L'Equipe «Il a beaucoup de puissance, ce qui lui donne une grande sérénité pour gérer la profondeur. Il permet à l'équipe de jouer haut, car il sait gérer les joueurs derrière lui. Il est fort techniquement, sait trouver des passes qui éliminent des lignes. Jeu court, long, il est à l'aise. Il a tout du défenseur très moderne.» Déjà incontournable, l'ancien Valenciennois ne cesse de monter en puissance malgré de légères sautes de concentration. Leader malgré son jeune âge, il peut former une charnière 100% française aux côtés d'Ibrahima Konaté. Arrivé de Sochaux, il a mis du temps à se faire une place au sein de l'équipe première. Une adaptation qui est désormais terminée pour le joueur de 18 ans. Interrogé par Bild, il avait fait part de ses difficultés lors de son arrivée en Allemagne : «la langue est d'abord une barrière, mais je veux m'imposer ici au plus haut niveau, en savoir beaucoup sur la Bundesliga. C'est très rapide, très agressif. Ma famille me manque.» Impressionnant de maîtrise lors de la victoire face au Bayern Munich (2-1) le 18 mars dernier, il a réalisé une performance accomplie de bout en bout. Une prestation qui ne surprend pas pour celui qui a déjà joué 14 matches avec l'équipe première. S'il doit composer avec la forte concurrence de Willi Orban, il se place déjà comme une solution d'avenir. Avec ses trois jeunes pousses françaises, le RB Leipzig s'avance confiant au moment de défier l'Olympique de Marseille. Il leur reste désormais à prouver encore un peu plus leurs belles prestations démontrées tout au long de la saison.

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