Allemagne - France : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Gros duel entre Coman et Henrichs @Maxppp

L’équipe de France a stoppé sa belle série depuis la fin de la Coupe du Monde en s’inclinant 2-1 face à l’Allemagne. Avec une équipe bis et dans un système qui ne lui réussit pas vraiment, ce qui limite les inquiétudes. Certains joueurs n’ont en tout cas pas marqué des points ce soir.

Convaincante contre l’Irlande pour les qualifications de l’Euro 2024, l’équipe de France se rendait à Dortmund pour y défier une Allemagne en pleine tempête. C’est bien Rudi Völler qui prenait place sur le banc de touche et non Hansi Flick, licencié après la correction subie contre le Japon samedi dernier. Dans cette situation, Didier Deschamps ne savait sans doute pas vraiment quelle équipe il allait affronter. Wirtz évoluait en soutien de Müller, Sané et Gnabry occupant les ailes.

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Dans cette configuration, la Mannschaft profitait d’un 4-4-2 mal inspiré des Bleus. Dès les premières minutes, les Allemands prenaient le dessus et ouvraient même le score grâce à Thomas Müller (1-0, 4e) suite à une combinaison de Gnabry et Henrichs sur le côté gauche. Ce premier but encaissé par l’équipe de France depuis la finale de la Coupe du Monde ne réveillait pas pour autant les hommes de Didier Deschamps, lesquels subissaient le jeu adverse durant la première moitié de mi-temps.

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Première défaite des Bleus en 2023

Ce penalty qui aurait pu être sifflé sur Kolo Muani sur une poussette de Rüdiger secouait un peu les Tricolores. En plus de la sortie sur blessure de Gündogan, le nouveau Parisien frappait au-dessus (30e). Tchouaméni (36e, 38e) et Théo Hernandez tentaient également leur chance sans grand succès. Les Bleus avaient au moins le mérite de mettre la défense allemande en danger pour repartir sur la seconde période sur de meilleures bases. Hélas ce regain de forme n’a pas duré plus d’un quart d’heure.

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Le temps pour Ter Stegen de repousser une tentative de Tchouaméni dans les pieds d’un Kolo Muani très maladroit (57e). Le rythme retombait et c’est surtout l’Allemagne qui terminait mieux ce match amical. Todibo contrait Wirtz in extremis (67e) mais Sané doublait la mise en échappant à la vigilance de Saliba (2-0, 87e), validant un peu plus cette claquette de ter Stegen sur ce tir de Griezmann un peu plus tôt (82e). Le Français a finalement eu raison du gardien sur penalty (2-1, 89e) mais la France connaît bel et bien sa première défaite en 2023.

L’homme du match : Benjamin Henrichs (7) : quel début de match ! Titularisé à la place de Schlötterbeck en tant que latéral gauche, Henrichs s’est montré explosif dès la première demi-heure de jeu, offensivement comme défensivement. Impérial face à Coman, le défenseur du RB Leipzig s’est surtout projeté pour apporter le surnombre face à un Pavard souvent dépassé. C’est lui qui réalise la passe décisive pour Müller à la 4e minute de jeu sur un centre précis. Au fil de la rencontre, Coman s’est réveillé et l’a inquiété, mais Henrichs a continué à attaquer. De quoi plaire à Rudi Völler. Il quitte la pelouse à la 78e, sous les applaudissements, pour laisser Robin Gosens rentrer.

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Allemagne

  • Ter Stegen (6) : le portier du FC Barcelone a eu qu’une seule parade à sortir avant la pause, et il l’a réussie. Sur une tête puissante d’Aurélien Tchouaméni, ter Stegen a fait sortir le ballon juste au-dessus des cages, du bout des gants. Le gardien du Barça peut féliciter son équipe, très active et regroupée pour empêcher les Bleus de tirer, surtout en première mi-temps. Après la pause, ter Stegen a repoussé une frappe au sol, encore signée Tchouaméni. Puis celle de Griezmann à la 83e. Rassurant. Il ne peut pas faire grand chose sur le pénalty marqué par Griezmann à la 89e.

  • Henrichs (7) : voir ci-dessus

  • Rüdiger (4,5) : comme à son habitude, Rüdiger a fait du Rüdiger. Toujours à la limite, comme sur sa poussette sur Kolo Muani à l’heure de jeu qui n’a pas été sifflée par l’arbitre. Une action litigieuse qui aurait pu coûter chère à son équipe. Pire, sa faute sur Kingsley Coman à la 37e aurait pu amener l’égalisation des Bleus. Le coup-franc frappé par Griezmann pour servir Tchouaméni fut la meilleure action des Français en première période. Quelques interventions musclées sauvent sa note, mais rien de rassurant.

  • Süle (5) : un match correct, sans plus. Süle n’a pas vraiment gagné de points ce soir face à l’équipe de France et fait partie des joueurs qui pourraient être poussés vers le banc à l’avenir. Cela dit, le défenseur central n’a pas eu beaucoup de déchets, là où son compère Rüdiger a souvent été à la limite sur ses interventions. Neutre.

  • Tah (5) : titulaire sur le couloir droit, Jonathan Tah est plus habile dans l’axe. Et ça s’est vu. Si le défenseur de 27 ans n’a pas eu grand chose à faire avec l’absence de Kylian Mbappé sur son côté, il ne s’est pas non plus démarqué. À l’image de sa transversale complètement ratée à la 39e minute de jeu, Tah s’est montré fébrile dans ses transmissions, moins sur ses interceptions, bien senties. Son physique a fait la différence sur RKM à la 60e. Le jeu a quand même sans doute trop penché à gauche.

  • Gündogan (non noté) : le joueur de Manchester City est sorti, blessé, à la 25e minute pour laisser place à Pascal Groß (4). Le milieu de terrain n’a pas vraiment convaincu, en perdant notamment un ballon dangereux dans sa propre moitié de terrain à la 41e, avant de faire faute sur Randal Kolo Muani et d’être averti. Le joueur des Seagulls n’a pas fait oublier Gündogan, qui a beaucoup manqué pour rassurer les siens à la construction. Groß a mis du temps avant de se mettre au niveau.

  • Can (5) : Emre Can a fait parler sa puissance et sa solidité défensive pour gratter plusieurs ballons. Dans l’ombre de ses partenaires, hyperactifs avant la pause, le milieu de terrain du Borussia Dortmund a fait les frais de la sortie de son acolyte, Ilkay Gündogan. L’entrée de Pascal Groß a déstabilisé l’entrejeu, forçant Can à se démultiplier, en vain. Rien de transcendant, mais un volume de jeu toujours aussi utile pour son équipe.

  • Gnabry (6/10) : très en jambes en début de rencontre, bien aidé par un Benjamin Henrichs en grande forme, le plus Londonien des Allemands a été une vraie menace pour Benjamin Pavard. Sur son côté gauche, Gnabry a multiplié les courses et peut se vanter d’avoir réalisé l’avant-dernière passe sur l’ouverture du score de la Nationalmannschaft (4e). Son petit numéro de soliste à la 9e minute est à notifier. Une belle copie rendue avant de laisser sa place à Julian Brandt (64e, auteur d’un caviar pour l’un de ses premiers ballons qui aurait pu faire mouche).

  • Wirtz (4) : peut-être l’offensif le moins en vue de la 1ère mi-temps. Mais Florian Wirtz ne s’est pas caché non plus. Capable de garder la balle dos au but et de se retourner, le maître à jouer du Bayer 04 était souvent seul mais finalement peu servi, Thomas Müller prenant beaucoup de place sur le front de l’attaque. La jeune pépite s’est donnée, sans épater de son talent non plus. À confirmer. Il est remplacé par Hofmann à la 78e.

  • Sané (5) : très disponible sur son aile gauche en début de rencontre, Sané a été appliqué et juste dans son jeu, ce qui n’est pas toujours le cas en sélection comme en club. Si Théo Hernandez l’a souvent forcé à repiquer dans l’axe, avec son pied gauche, l’ancien joueur de Manchester City a fait parler sa qualité de passe pour combiner avec Müller et Wirtz, eux qui jouaient dans l’axe. Il a aussi fait parler son pied gauche pour marquer le but final de son équipe (2-0) et ainsi sceller la victoire des siens. Il s’est fait peur dans la foulée en faisant une faute stupide sur Camavinga dans sa surface (2-1, Griezmann).

  • Müller (6) : à l’image d’une Nationalmannschaft déchaînée en première mi-temps, Thomas Müller a donné le ton, comme souvent. Exemplaire dans le pressing, l’attaquant de pointe du Bayern Munich a été récompensé d’un but plein de spontanéité à la 4e minute de jeu, sur un centre d’Henrichs. L’Allemand a fait mal à Saliba et n’a pas été avare d’efforts. Fatigué, il laisse Kaï Havertz le remplacer à la 64e. Le joueur d’Arsenal délivre une belle passe décisive à Sané à la 88e pour tuer la rencontre, ou presque.

France

  • Maignan (5) : 495 minutes et puis Thomas Müller. Invaincu dans les cages des Bleus depuis sa prise de pouvoir, le portier de l’AC Milan pouvait espérer étirer encore un peu plus cette belle série. Mais tout est tombé à l’eau très vite face à l’Allemagne. Pas aidé par la passivité de sa défense sur ce coup, Maignan n’a ensuite eu que très peu de choses à faire et est encore laissé seul face à Sané pour le deuxième but. Encore plus frustrant du coup…

  • Pavard (3) : une première période rendue compliquée par l’activité du duo Gnabry-Henrichs. Le premier lui a fait quelques misères et est à l’initiative de l’ouverture du score. Si Pavard n’est pas encore à 100% physiquement en raison d’une arrivée tardive dans son nouveau club, l’Inter, il aurait pu jouer un peu plus la sécurité en laissant moins d’espace dans son dos. Il ne plaide pas en sa faveur avec ce genre de prestation. Remplacé à la 65e minute par Koundé.

  • Todibo (3,5) : associé avec son ancien camarade de l’OGC Nice (saison 2020-2021), le joueur de 23 ans a dû compenser les errements de Pavard à droite et le manque d’assurance de Saliba sur sa gauche. Pas simple dans ces conditions. Quelques bonnes interventions mais aussi quelques scories, comme un contrôle trop long qui a abouti à un contre adverse. Mais surtout une relance totalement ratée qui a offert un ballon de contre et le 2-0 aux Allemands. Dommage.

  • Saliba (3) : une première mi-temps catastrophique pour le défenseur des Gunners. Il est bien trop loin au marquage de Müller sur l’ouverture du score, alors qu’il y avait peu d’autre danger dans la surface. Fébrile, il s’est loupé sur plusieurs relances, rendant directement le ballon aux adversaires. Du mieux au retour des vestiaires, mais le mal était fait. Il n’a pas pu récupérer la boulette de son partenaire Todibo sur le deuxième but, se faisant prendre de vitesse par Sané. Il devra prendre confiance en Bleu. Deschamps a montré, avec d’autres comme Upamecano par exemple, qu’il pouvait être patient, mais la concurrence est rude.

  • T. Hernandez (5) : sans Mbappé devant lui, ce n’est pas pareil. Théo Hernandez n’a en effet pas eu le même impact offensif qu’à son habitude en première période, hormis une incursion et une frappe du droit (43e). Pas inspiré offensivement, il a par contre su contenir Sané. Jusqu’à la 87e minute et un appel en profondeur tranchant de l’ailier allemand.

  • Camavinga (6,5) : des jaillissements précieux en première période, à l’image d’une récupération haute qui a amené la première situation intéressante des Bleus. On l’a senti bien en jambe, et il a été l’un des rares à rivaliser dans l’intensité. L’un des rares aussi à tenter de percuter avec le ballon. Alors, bien sûr, il y a du déchet, mais c’est excusable. Une activité remarquable, comparativement à certains de ses partenaires bien moins dynamiques, comme l’a prouvé le penalty obtenu en fin de rencontre.

  • Tchouaméni (6) : un peu de mal en début de match à se mettre au niveau de l’engagement adverse, mais il est monté en régime au fil des minutes. Pour finalement composer un duo intéressant avec Camavinga au cœur du milieu à 4. Son jeu de tête a été sollicité, mais il n’a pas su trouver la bonne trajectoire pour battre ter Stegen.

  • Rabiot (4) : on pouvait le craindre, et on n’a malheureusement pas été déçu. Rabiot milieu gauche, c’est non. Le joueur de la Juventus n’a évidemment pas le profil d’un ailier percutant et il n’a de toute façon pas cherché à déborder son adversaire direct, Jonathan Tah, pourtant lui non plus pas à son poste. S’il a compensé aussi à l’intérieur du jeu, on l’a trop peu vu, aussi bien avec le ballon que dans l’impact et les duels. Trop neutre ce mardi soir, avec 33 ballons touchés seulement. Remplacé par Youssouf Fofana (78e).

  • Coman (6,5) : le seul dynamiteur du jeu français en première période. Face à beaucoup de ses partenaires en club, Coman a beaucoup provoqué balle au pied, avec des accélérations ravageuses. Cela n’est pas toujours passé face à un Henrichs survolté, mais cela a eu le mérite de réveiller le secteur offensif français. Moins en vue au retour des vestiaires, il a été remplacé par Ousmane Dembélé à la 65e minute. Il connaissait bien cette pelouse, lui l’ancien du BVB, et il a régalé par quelques crochets dont il a le secret.

  • Griezmann (4,5) : lui semblait à un poste idéal pour ses qualités, en neuf et demi à tourner autour de Kolo Muani. Mais on n’a pas ressenti de complicité entre les deux hommes, et Griezmann a aussi eu un déchet technique inhabituel, comme ses partenaires. Résultat, peu d’influence sur le jeu des siens, peu de mouvement créé. Une belle frappe à la 82e, le penalty transformé, et c’est tout.

  • Kolo Muani (5) : il est encore à court de forme, suite à son bras de fer avec Francfort et son transfert in extremis au PSG, où il n’a pas encore joué. Titulaire à la pointe de l’attaque, on a senti de la bonne volonté, quelques bons appels, mais cela a manqué de tranchant avec le ballon. Sa glissade au moment de reprendre un ballon détourné par Ter Stegen symbolise sa performance. Tout comme son duel avec Rüdiger, qui aurait pu aboutir sur un penalty. Ce soir, c’était la tête dans la pelouse pour Kolo Muani. Remplacé par Marcus Thuram (65e), qui n’a pas fait mieux.

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