Entretien avec… Jérémy Perbet : « Il y a eu une sollicitation très concrète de Sochaux »

Par Khaled Karouri
6 min.
Mons Jérémy Perbet @Maxppp

La saison dernière, la Jupiler League a vibré au rythme des buts de Jérémy Perbet. Meilleur buteur du championnat belge avec 25 réalisations à son compteur personnel, l'attaquant français de Mons a littéralement cassé la baraque, se retrouvant de facto sollicité sur le marché des transferts. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur son exercice, son intersaison, et sa reprise.

**Foot Mercato : Jérémy, après un exercice dernier riche en buts pour vous, le retour aux terrains avec cette nouvelle saison a-t-il été facile à vivre ?

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Jérémy Perbet :** Facile à vivre, non. Ça a été un été mercato assez mouvementé, beaucoup de choses se sont dites et se sont écrites, des choses vraies et un peu moins vraies. Il y a eu beaucoup de polémiques autour de ce transfert, et finalement je joue titulaire à Mons depuis trois matches. Ça n'a pas été évident, j'ai essayé de tourner la page et de me reconcentrer sur le terrain, sur mon métier. J'essaye d'être le plus performant possible, depuis trois matches ça se passe bien. Je retrouve peu à peu mon niveau.

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**FM : Comme vous l'avez dit, beaucoup de choses se sont dites à propos de votre vrai-faux transfert. Alors, pour rétablir la vérité, que s'est-il passé exactement ?

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JP :** Ce que je peux vous dire, c'est que les dirigeants de Mons détenaient le meilleur buteur et joueur du championnat, avec 25 buts. Ils avaient donc fixé un prix de 2,5 M€ minimum. À partir de là, il y avait beaucoup de clubs intéressés mais le prix était un frein. Il y a eu des discussions très, très avancées avec le club de Parme. Ils pensaient que Mons allait mettre de l'eau dans son vin pour faire baisser le prix. Malheureusement, ça n'a pas été le cas. Le Standard, ou d'autres clubs qui ont pu s'intéresser à moi, trouvaient le prix trop élevé. Du coup, ça ne s'est pas fait, et le transfert que j'espérais pour donner un coup de fouet à ma carrière ne s'est pas produit.

**FM : Le club de Parme constituait-il votre priorité ?

JP :** Oui, c'était un peu l'idée. Ça faisait quatre ans et demi que j'étais dans le championnat belge, j'avais cette opportunité là. C'était intéressant pour moi, mon style de jeu convenait pas mal à l'Italie. J'aurais bien aimé rejoindre ce club, mais les deux clubs ne se sont pas mis d'accord. Parme me considérait comme un remplaçant dans un premier temps, histoire de voir comment j'allais m'acclimater là-bas. Et mettre 2,5 M€ pour un éventuel remplaçant, c'était trop pour eux. Sachant qu'il y a six mois, en Italie, on ne connaissait pas Mons et Jérémy Perbet (rires).

**FM : Des clubs français vous ont-il également approché ?

JP :** Il y a eu une sollicitation très concrète du club de Sochaux, en fin de mercato. Mon agent a eu un contact. Ils avaient une liste de deux-trois noms, dont le mien. Mais, finalement, ils ne sont apparemment pas passés à l'action. Sinon, à part Sochaux, j'ai eu plein de sollicitations de gens qui se sont renseignés dans pleins de pays, mais pas dans le mien (rires). C'est dommage.

**FM : Cela représente-t-il une déception, voire une frustration pour vous ?

JP :** Oui, forcément. Maintenant, c'est vrai que je n'ai pas laissé un souvenir impérissable en France. Ça n'a pas été évident pour moi dans les clubs où je suis passé. Mais depuis que je suis en Belgique, j'ai un statut, ma cote a évolué, je suis régulier. Que ce soit la France ou un autre pays, tant pis c'est comme ça.

**FM : Comme vous l'avez dit, vous avez un nouveau statut en Belgique. Comment cela se traduit-il au quotidien ?

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JP :** En Belgique, dans 100% des cas, c'est toujours un attaquant du top 4 qui termine meilleur buteur. J'avais cette caractéristique là d'appartenir à un petit club venant de deuxième division. Du point de vue des gens ou de mes adversaires, il y a eu un changement radical. Je ne pouvais plus rien faire sur le terrain (rires), ils me prenaient toujours à deux contre un. Après, au niveau des médias, c'était beaucoup de sollicitations. À un moment donné, les dirigeants de Mons m'ont plus ou moins interdit de faire des interviews parce que ça devenait tous les jours, deux fois par jour. Mes performances ne sont pas passées inaperçues, tant mieux. Et puis après, il y a eu cette période de transferts, ça parlait de moi donc les médias étaient présents. Les dirigeants ont jugé normal de calmer tout ça, car sinon je ne m'en sortais plus.

**FM : A-t-il été simple pour vous de garder la tête froide malgré toutes ces sollicitations ?

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JP :** Je pense que chacun réagit différemment, par rapport à son éducation. Moi, je suis quelqu'un d'assez posé. Peut-être qu'à 18 ans, on a tendance à s'enflammer et à ne plus faire les efforts. Au début de ma carrière, j'avais tendance à me laisser aller, et ça m'a coûté quelques années de perdues. Il fallait du temps pour m'accommoder au milieu pro, et maintenant avec la maturité j'arrive à gérer ça plus sereinement. Et ce dont je suis fier la saison dernière, c'est d'avoir réussi à être régulier, malgré une période de quatre matches où on a perdu et où je ne marquais pas un but. Globalement, j'ai été régulier. C'est ça qui est difficile, parce que marquer 5-6 buts en une saison c'est bien, mais en marquer 25 en une saison, et 29 au total avec la coupe, j'en étais content. Je suis posé, calme, je gère ça tranquillement.

**FM : Vous retrouvez maintenant une place de titulaire, après un début de saison compliqué. La gestion du mercato a-t-elle donc pu malgré tout vous perturber ?

JP :** Perturber, c'est évident que oui. Quand on fait une saison comme ça, avec un tel rendement, on a envie d'évoluer plus haut. Mons venait juste de monter en première division, il n'y a pas beaucoup de moyens, on joue le maintien. J'avais envie de voir autre chose, donc bien sûr ça m'a perturbé. Le coach ne me faisait pas confiance, parce que tout le monde pensait que j'allais partir. Mais je n'avais pas la situation entre les mains, il fallait qu'un club mette 2,5 M€ sinon je restais, et ce n'était pas évident. Malgré la déception de ce transfert avorté, il fallait me remettre au travail et avancer, puisque j'ai prolongé pour quatre ans. Je me suis mis d'accord avec les dirigeants, mais ce n'était pas évident car dans ma tête j'avais envie de m'en aller.

**FM : Quelles sont vos ambitions pour cette saison ?

JP :** À titre personnel, je suis dans une autre optique que la saison dernière. J'ai signé pour quatre ans, je n'attends en aucun cas le 1er janvier pour l'ouverture du mercato. Je ne me prends plus la tête. Je me suis pris la tête pendant trois mois, ça n'a pas été évident. Si transfert il y a, on verra. Mais l'objectif, c'est d'enchaîner les matches, les bonnes performances, et les buts pour prouver à tout le monde que je suis encore là. Après, collectivement, les ambitions de Mons c'est le maintien. On n'aura certainement pas d'ambitions plus élevées, c'est le problème pour moi mais il faut faire avec. Et puis pourquoi pas faire un bon parcours en Coupe, on a fait une demi-finale la saison dernière, ça pourrait être la cerise sur la gâteau.

**FM : Allez-vous donc passer votre tour cet hiver et attendre le prochain mercato estival pour éventuellement parler transfert ?

JP :** Peut-être qu'il y aura quelque chose, mais je ne suis plus dans cette optique. Je suis dans un club sain, avec une super ambiance, où on s'entend tous très bien. Si quelque chose doit arriver, ça arrivera, mais je ne me prends plus la tête là-dessus.

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