Entretien avec… Jérémy Berthod : « Si Auxerre me propose une prolongation… »

**Foot Mercato :Tout d'abord Jérémy, comment allez-vous ?

Jérémy Berthod :** Ça va très bien, merci.

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**FM : Auxerre est douzième au classement de la Ligue 1. Quel bilan faîtes-vous de ce début d'exercice ?

JB :** C'est assez mitigé. On avait bien commencé le championnat, on avait gagné des matches et on était resté longtemps invaincu. Après, c'est vrai qu'on a perdu trois matches de suite, dont deux à domicile, qui ont un peu plombé notre classement. Et puis dimanche dernier, on a fait une bonne prestation contre Toulouse. On a gagné ce match et ça nous a fait du bien.

**FM : Comment expliquez-vous les trois défaites de rang que vous avez concédé ?

JB :** Dans une saison, il y a des séries positives et des séries négatives. J'espère qu'on a passé la série négative pour le reste de la saison. On a affronté des équipes qui jouaient le haut du tableau, comme Lille et Rennes. On a manqué de réussite sur certains matches, ce qui fait qu'on a perdu ces rencontres.

**FM : Laurent Fournier est arrivé cet été. Qu'a-t-il apporté de neuf au sein du groupe ?

JB :** Le style de jeu a changé. Avec l'ancien entraîneur, le jeu était plus basé sur la défense, ou du moins on devait être tous concernés par la récupération avant de pouvoir se projeter vers l'avant. Là, on essaye d'évoluer un peu plus haut, de posséder un peu plus le ballon. C'est ce qui a changé le plus.

**FM : Et vous, en tant que joueur, dans quel style de jeu vous reconnaissez-vous le plus ?

JB :** Je viens de Lyon, j'ai eu la chance d'évoluer à Lyon. On avait souvent le ballon, donc j'étais plus porté sur l'offensive. On jouait plus haut sur le terrain. Cette configuration de jeu me convient, et pour l'instant ça ne me va pas trop mal.

**FM : Vous avez 27 ans et êtes à Auxerre depuis plus de 3 saisons. Vous sentez-vous plus dans la peau d'un leader au sein du vestiaire bourguignon ?

JB :** J'ai toujours eu l'âme d'un leader. De par mon passé aussi, j'ai de l'expérience avec des matches de Coupes d'Europe. C'est vrai que j'aime bien prendre la parole. J'essaye de donner des conseils aux plus jeunes qui arrivent, parce qu'on a un groupe jeune avec de nouveaux joueurs qui viennent d'arriver. J'essaye donc d'apporter mon expérience aux plus jeunes.

**FM : En parlant des jeunes, que pourriez-vous nous dire que ces talents que sont par exemple Willy Boly ou bien encore Yaya Sanogo ?

JB :** Ce sont de très bons joueurs. Willy Boly est très fort derrière, il est très solide. Yaya Sanogo, on lui a promis un avenir radieux depuis très longtemps maintenant. J'ai connu ça aussi. La première saison, on est jeune, on nous pardonne donc tout. Et après, il faut confirmer et c'est souvent cette saison qui est la plus difficile. Le plus dur commence donc pour eux. Ils ont montré qu'ils avaient des qualités, à eux de prouver ça sur la durée. Une carrière se juge sur 10-12 ans, pas une saison.

**FM : Un mot sur Delvin N'dinga, qui a connu une intersaison agitée. Comment le sentez-vous actuellement ?

JB :** Il est très concerné par la situation du club. C'est sûr que, quand un club comme Lyon vous veut, vous avez des velléités de départ. Mais on lui a dit qu'il devait rester ici et il est très content d'être resté. Malheureusement, il est blessé depuis un mois. Mais quand il va revenir, il sera à 100% pour l'AJ Auxerre.

**FM : Pour en revenir à vous, quelles sont vos ambitions pour cette saison ?

JB :** Collectivement, on a envie d'être le plus haut possible, d'être dans la première partie du tableau ou dans le premier tiers. On sent qu'on a le potentiel pour y arriver. On va essayer de gagner le plus de matches possible, de se faire plaisir avant tout et d'être le plus haut possible. À titre personnel, c'est de jouer le plus de matches possible. J'ai été freiné par les blessures les saisons précédentes. Cette saison, je me sens bien, j'ai la confiance de l'entraîneur. Pour l'instant, ça marche bien. J'essaye de me montrer aussi parce que c'est vrai que je suis en fin de contrat.

**FM : En début de saison, le président Bourgoin annonçait vouloir viser les trois premières places. Est-ce un objectif que vous vous êtes fixé ?

JB :** Quand on commence un championnat, on est tous sur la ligne de départ avec 0 point. Toutes les équipes ambitionnent donc d'être le plus haut possible. Nous, on joue tous les matches pour les gagner. Donc oui, on veut jouer le très haut du tableau. Le président est ambitieux pour son club, et a donc fixé la barre très haut. À nous de relever ce challenge.

**FM : Comme vous l'avez dit, vous enchaînez les matches en cette saison. Après quelques exercices compliqués, cela doit vous ravir...

JB :** Oui, c'est vrai que les années précédentes, l'entraîneur avait une équipe type et changeait très peu de joueurs hormis lorsqu'il y avait des suspendus ou des blessés. Cette saison, on a un groupe de 25 joueurs et l'entraîneur concerne vraiment tout le monde. On se sent tous concernés, on veut tous bosser pour l'équipe. Je joue plus, et je me sens donc plus en confiance.

**FM : Vous êtes donc en fin de contrat. Des discussions ont-elles été entamées avec le club ?

JB :** Non, aujourd'hui je n'ai rien du tout. Ce n'est pas la priorité des priorités. L'essentiel c'est que je joue, que j'enchaîne les matches. Si Auxerre me propose une prolongation, je signerai. C'est ma priorité. Mais la prolongation ne viendra que si je la mérite. S'il n'y en a pas, c'est que le club a un projet sans moi. Je ne me prends donc pas la tête avec ça. J'ai deux-trois touches avec d'autres clubs pour l'instant, des prises de renseignement. Mais ce n'est pas la priorité.

**FM : Ces touches concernent-elles uniquement des clubs de l'Hexagone ?

JB :** Ce sont juste des prises de renseignement, en France et à l'étranger. Des clubs commencent un peu à travailler pour l'année prochaine, mais on verra ça en temps voulu.

**FM : Vous avez 27 ans, vous jouez en Ligue 1 depuis près de 9 ans. Pensez-vous de plus en plus à l'étranger ?

JB :** Oui, pourquoi pas. Je n'ai pas de plan de carrière, je ne me suis pas défini une ligne de conduite en me lançant dans le milieu. J'irai là où on me veut. Pourquoi pas l'étranger, pourquoi pas la France, ça ne me dérange pas. L'essentiel c'est que je joue.

**FM : Vous avez été formé à l'OL et avez connu le grand Lyon. Quel regard portez-vous sur l'équipe actuelle ?

JB :** Ce n'est pas comparable, parce qu'à l'époque où j'y étais il y avait des joueurs de classe mondiale. Et un joueur comme Juninho qui pouvait faire la différence à n'importe quel moment. Ce n'est vraiment pas comparable avec la période actuelle. Lyon est en reconstruction, ils ont des jeunes de qualité, vraiment. Il y a aussi des joueurs qui se révèlent comme Gomis. Il semble y avoir une bonne ambiance.

**FM : Enfin, pur produit du centre de formation des Gones, comment expliquez-vous la réussite de ce centre qui parvient à sortir chaque saison quelques éléments prometteurs ?

JB :** Le centre de formation est très bien structuré. Je crois que c'est ce qui se fait de mieux en France. Il faut vraiment saluer tout le travail des éducateurs qui sont au quotidien avec les jeunes et qui font vraiment du bon boulot. J'ai eu la chance d'avoir été formé à Lyon, d'avoir passé une dizaine d'années dans le centre de formation. Je n'en retiens que de bons souvenirs et si je suis professionnel, c'est grâce à eux.