Cela faisait sept semaines que son club et ses supporters attendaient ça. Victime d'une talalgie contractée lors du déplacement à Rennes le 13 septembre dernier, Zlatan Ibrahimovic avait quitté les terrains à l'issue du choc face à l'OL huit jours plus tard avant de faire son grand retour ce dimanche 9 novembre lors du Clasico. Entré en jeu à la 65e minute, le Suédois a été acclamé par tout un stade. Un retour à la compétition qui a longtemps fait parler, mais qui avait surtout fini par agacer un Laurent Blanc lassé d'entendre les médias annoncer la titularisation du n°10 scandinave contre Marseille. Interrogé en conférence de presse à l'issue du succès des siens (2-0), le Cévenol en a donc remis une couche, tout en expliquant pourquoi Ibra n'a joué que 25 minutes.

«J'ai entendu beaucoup de choses : c'est Ibra qui décidera de jouer. Mais vous le prenez pour qui ce garçon ? Il est intelligent ce garçon, il sait très bien qu'il n'était pas prêt pour jouer. Le plus qu'il pouvait faire, c'était entre 20 et 30 minutes, et encore, en fin de match. Il est à l'infirmerie depuis sept semaines. Il s'est entraîné avec nous depuis hier, parce que c'est Ibra ! Et parce qu'aussi on pouvait avoir un ascendant psychologique. Tout le monde a cru comprendre que j'allais prendre le risque de le faire jouer. Non, le risque que j'ai pris c'est de le mettre dans le groupe. Normalement, il ne devrait même pas y être, après deux jours de reprise d'entraînement et même pas un jour de contact avec le ballon. Mais, je vous le dis, Ibra c'est quelqu'un à part. Il a très bien compris. Lui même se disait : «est-ce qu'il va me faire jouer». Non, Ibra je ne veux pas te faire jouer. Il a très bien compris, il en était conscient.»

Blanc ne veut pas voir Ibra face à la France

Revenu sur le pré, Ibrahimovic va désormais enchaîner avec sa sélection nationale. Convoqué par le sélectionneur suédois en vue des deux rencontres prévues face au Monténégro (éliminatoires de l'Euro 2016) et à la France (amical), l'ancien Rossonero devrait être utilisé pour aider une Suède troisième de son groupe (à égalité de points avec la Russie (5), mais à deux points derrière l'Autriche) à remonter au classement. Des échéances qui ont poussé Blanc à faire jouer Ibra face à l'OM. «C'est bien qu'il ait participé à ce match Je savais que le sélectionneur suédois allait aussi le convoquer parce qu'il compte dessus. Même s'il ne sera pas encore à 100% de son potentiel, s'il peut aider la Suède à gagner ses matches, je suis conscient que son coach va l'aligner. Il fallait absolument qu'il fasse 30 minutes, on s'était mis d'accord sur 30 minutes. J'ai décidé ça hier soir», a indiqué le Président.

Heureux de revoir son atout offensif majeur rechausser les crampons, Blanc n'en reste pas moins inquiet pour autant. Conscient de l'apport du Suédois dans le rendement de son équipe, le coach francilien espère que son géant ne prendra pas de risques lors de cette trêve internationale. En clair, s'il convient qu'il sera difficile à Ibra de ne pas jouer une grande partie voire l'intégralité de la rencontre face au Monténégro, qualificative pour l'Euro, Blanc croise les doigts pour que son buteur ne soit pas aligné contre la France à Marseille. «Je ne sais pas si le sélectionneur va le faire reposer pendant 48 heures. S'il y a une personne heureuse, c'est certainement lui. On lui a dit (de faire attention). Il a deux matches : un match qualificatif pour l'Euro contre le Monténégro qui est très important pour la Suède. Et puis il a un match amical contre la France à Marseille. Je lui ai donné un petit conseil (de ne pas disputé la rencontre face aux Bleus, ndlr), mais je ne sais pas s'il va le suivre et je ne sais surtout pas si le sélectionneur est d'accord avec moi. Je lui ai dit qu'il fasse attention. Il revient d'une blessure très bizarre qui l'a empêché de jouer pendant sept semaines.» Reste à savoir si l'appétit de matches bien connu d'Ibra prendra le dessus sur la raison.