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Info FM, Troyes : Jonathan Tinhan : «On a encore les moyens de se maintenir »

Par Dahbia Hattabi
7 min.
Jonathan Tinhan @Maxppp

La tête et les jambes. Voici comment caractériser en quelques mots Jonathan Tinhan. À 28 ans, le natif d'Échirolles jongle entre une carrière de footballeur professionnel et une vie d'étudiant. Pour Foot Mercato, ce footballeur tout terrain évoque son profil atypique mais également la fin de saison qui attend Troyes, plus que jamais à la lutte pour le maintien en Ligue 1. Entretien.

**Foot Mercato : Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour vous. L'année dernière, vous étiez monté avec Troyes et Amiens, que vous aviez quitté durant l'hiver. Cette saison, on peut dire que vous vivez des émotions différentes...

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Jonathan Tinhan** : Oui, complètement. C'est le football. Les années ne se ressemblent pas. Ça s'est plutôt bien passé l'année dernière pour moi, avec du temps de jeu et deux montées à la clé. Là, c'est un peu l'inverse. Malgré tout, j'essaye de retirer du positif de cette saison tout de même.

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**FM : L'ESTAC lutte pour son maintien en élite. Est-ce que ce serait un échec pour vous si le club faisait l'ascenseur et descendait en Ligue 2 ?

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J.T** : Oui, totalement. L'objectif est le maintien. On le savait depuis le début de la saison. Malgré le fait qu'il ne reste que deux matches, je pense qu'on a encore les moyens de se maintenir.

**FM : Comment l'équipe gère-t-elle la pression ?

J.T** : On relâche justement. On essaye de ne pas trop se focaliser sur les adversaires. On se concentre plutôt sur nous. On essaye de prendre beaucoup de plaisir à l'entraînement, de ne pas trop se mettre de pression justement tout en étant sérieux. On n'oublie pas nos objectifs. On essaye se mettre en confiance aux entraînements, de faire pas mal de jeu, de travail devant le but. On travaille un peu moins tactiquement histoire qu'on soit plus relâchés sur le terrain.

**FM : Il faudra l'être au moment de jouer vos deux derniers matches. Vous aurez un calendrier particulièrement difficile puisque vous affronterez Montpellier et Monaco.

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J.T** : Les adversaires ne sont pas évidents. Après on a montré sur nos derniers matches que malgré nos adversaires, on avait un contenu assez intéressant, qu'on pouvait inquiéter les grosses équipes. On l'a montré contre Marseille (défaite 2-3), contre Saint-Étienne (défaite 2-1). Même si on n'a pas pris de point, le contenu était intéressant malgré tout. C'est encourageant. Il nous reste à affronter Monaco et Montpellier.

Tinhan prend son mal en patience

**FM : Revenons à vous. Cette saison, vous n'avez pas eu forcément beaucoup de temps de jeu (9 matches toutes compétitions confondues). Comment l'expliquez-vous ?

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J.T** : Ce sont les choix du coach. On est trois attaquants avec des profils différents. Je pense qu'il a préféré utiliser les autres profils cette saison. Je n'ai pas non plus été très efficace quand j'ai pu jouer. Malgré tout, je n'ai rien lâché. J'ai toujours travaillé aux entraînements. Il faut respecter les choix du coach. Maintenant, moi, à part travailler aux entraînements et montrer que je suis toujours là, je ne peux plus faire grand-chose d'autre. Je ne sais pas si j'aurais encore ma chance d'ici la fin de la saison. Mais ce qui est sûr, c'est que je serai sérieux jusqu'à la fin.

**FM : J'imagine que revivre une deuxième saison comme celle-ci ne fait pas partie de vos plans l'an prochain...

J.T** : C'est sûr que faire une saison comme ça, c'est déjà frustrant et compliqué. Faire une deuxième année comme celle-ci, ça paraîtrait difficile. Forcément, on verra l'année prochaine ce qu'il se passe suivant les objectifs du club, suivant les résultats de la fin de la saison. Il y aura le temps d'en discuter une fois qu'on saura où on sera la saison prochaine.

**FM : Votre ancien club, le GF38, pourrait monter en Ligue 2 à l'issue de la saison. Y revenir pour boucler la boucle serait-il envisageable de votre côté ?

J.T** : Envisageable, oui parce qu'il ne faut jamais dire jamais. C'est un club que je suis toujours. Je suis toujours leurs résultats, je suis toujours en contact avec l'équipe administrative. J'y retourne même de temps en temps quand j'ai l'occasion de pouvoir rentrer chez moi. C'est une équipe que j'ai toujours suivi. Pour l'instant, je ne me pose pas la question de savoir si j'y retournerais ou pas un jour. Mais tout ce que j'espère, c'est qu'ils remonteront en Ligue 2 car ils le méritent. Ils ont toutes les installations. Ils ont tout pour être un bon club de L2. Est-ce que j'y retournerai l'année prochaine ? C'est une bonne question. Pour l'instant, je ne sais pas encore.

**FM : Vous avez aussi défendu les couleurs de Montpellier, où vous avez été champion de France en 2012. Quel souvenir en gardez-vous ?

J.T** : J'en garde d'excellents souvenirs. Pour ma première année à Montpellier, on a été champion de France directement. En plus, c'était la première saison de Paris sous l'ère qatarie. C'était un exploit assez énorme. Ce n'était que de la joie, que du bonheur. Tout footballeur ambitionne de vivre des saisons comme ça. C'est vrai que cette année-là, tout nous a réussi. C'était une saison assez hors-norme.

Plus qu'un footballeur

**FM : On pourrait aussi vous qualifier de footballeur hors-norme. Vous faites des études en parallèle de votre carrière de joueur. Où en êtes-vous ? Quel est votre projet professionnel ?

J.T** : J'ai repris mes études il y a trois ans. J'ai obtenu une licence de marketing et management du web. Actuellement, je suis en train de passer une autre licence de développeur multimédia pour avoir deux métiers qui se complètent. Savoir créer un site mais aussi savoir maîtriser les réseaux sociaux et le marketing du web.

**FM : On peut dire que plus que tous les autres footballeurs vous avez saisi l'importance des réseaux sociaux.

J.T** : Oui (rires). De toute façon, ça fait partie à part entière quasiment des clubs de football. Au niveau de la communication, c'est indispensable aujourd'hui pour un club de foot professionnel d'avoir des réseaux sociaux. Même beaucoup de joueurs en ont à titre personnel. Ce sont des outils qu'il faut savoir gérer et savoir maîtriser.

**FM : Pour votre reconversion, imaginez-vous pouvoir associer vos connaissances des réseaux sociaux au foot ?

J.T** : Je ne sais pas. Je n'y ai pas vraiment réfléchi. Je ne me suis pas lancé là-dedans pour rester forcément dans le milieu du football. Mais pourquoi pas. Je sais que ça peut être une possibilité.

**FM : Comment arrivez-vous à jongler entre la vie d'un footballeur pro et d'un étudiant ? Combien d'heures de cours avez-vous par semaine ?

J.T** : C'est de l'organisation et de la motivation surtout. J'essaye d'être très organisé, d'aller à la bibliothèque quand je n'ai pas entraînement, de gérer mon temps de travail. C'est surtout de l'organisation et d'être rigoureux pour s'y tenir. J'ai une à deux conférences téléphoniques, d'une durée d'une à deux heures, par semaine. Après, c'est du travail personnel quasiment tous les jours. Tous mes cours sont sur internet sur une plateforme. Je gère à mon rythme.

**FM : Comprenez-vous que ça puisse étonner dans le monde du ballon rond où il n'y a pas forcément beaucoup d'exemples comme le vôtre ?

J.T** : Je comprends, oui et non. Je pense que si on m'avait dit la même chose il y a trois ou quatre ans, j'aurais été étonné. Je comprends donc d'un côté. Mais ensuite, je pense qu'on ne se dit pas assez que c'est possible de faire les deux. On ne met pas assez l'accent dessus. Je suis un footballeur parmi tant d'autres. Je sais qu'il y en a d'autres qui font des études et qui ont un niveau supérieur au mien et dont on ne parle pas non plus. Il faut juste se dire que c'est possible de faire les deux.

**FM : Vous êtes très investi dans vos études et votre futur projet professionnel. Vous voyez-vous encore longtemps jouer au football ?

J.T** : Concrètement, non. Je n'ambitionne pas de jouer encore très longtemps. Je ne me projette pas non plus. Mais je n'ai pas pour ambition de jouer encore de longues années.

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