Info FM, Ivan Balliu : « il y a des intérêts de clubs espagnols et français »

Par Max Franco Sanchez
8 min.
Metz Iván Balliu Campeny @Maxppp

Auteur d'une belle saison sur le flanc droit de la défense du FC Metz, avec cinq passes décisives au compteur notamment, le défenseur espagnol s'est confié pour Foot Mercato.

Foot Mercato : Bonjour Iván. Cette saison, Metz a peut-être moins souffert que prévu pour assurer le maintien, surtout si on compare avec la situation des deux autres promus (Nancy et Dijon, NDLR). Comment l'expliquez-vous ?

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Iván Balliu : On a quand même souffert. On s'est peut-être sauvé un peu avant de ce qui était prévu. Toute l'équipe pensait que ça se jouerait jusqu'à la fin, mais on s'est sauvé à deux matchs de la fin. On est très content, on a beaucoup travaillé, et au final on est récompensé. Je crois que ce championnat est très équilibré. Il y a le PSG et Monaco qui sont très forts, surtout Monaco, mais il n'y a pas de matchs faciles. Le niveau est assez similaire partout. On a été fort à la maison lors de cette deuxième partie de saison

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F.M. : Vous avez recruté Cheikh Diabaté cet hiver. Que vous a-t-il apporté ?

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I.B. : Une grande partie du mérite du maintien lui revient. On a un peu changé de style de jeu avec lui. On a commencé à jouer un style plus direct, on cherchait avant tout à le trouver dès la sortie de balle. Sur les deuxièmes ballons aussi il est très utile. Il a marqué six ou sept buts, il a fait la différence.

F.M. : Pour un latéral comme vous, c'est peut-être plus agréable d'avoir un joueur de surface comme ça devant ?

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I.B. : C'est clair. Moi j'aime beaucoup me mêler à l'attaque. Quand tu as un joueur qui fait partie de ce qui se fait de mieux en France au niveau du jeu aérien, c'est plus facile. Je n'ai qu'à lui mettre des ballons dans la surface et lui termine toujours par les prendre.

F.M. : Il y a un autre joueur qui fait beaucoup parler à Metz en ce moment, Ismaïla Sarr. Que pouvez-vous nous dire sur lui ?

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I.B. : C'est un joueur avec beaucoup de potentiel, il est très rapide, technique et est capable de terminer les actions, le tout en étant très jeune. On va beaucoup parler de lui à l'avenir.

F.M. : Quel bilan faites-vous de votre saison ?

I.B. : Je suis content, j'ai beaucoup joué en deuxième partie de saison, j'ai eu la confiance de l'entraîneur. J'ai offert cinq passes décisives, donc je suis vraiment très content.

F.M. : Qu'est-ce qui vous a le plus surpris pour votre première saison en Ligue 1 ?

I.B. : J'ai été surpris par le niveau, il y a des joueurs de très bon niveau ici en France. Monaco m'a beaucoup surpris aussi. C'est une équipe qui joue un football très offensif, ils te battent 3-0 et ils cherchent toujours à marquer le quatrième, et c'est une équipe très jeune. Ça a beaucoup de mérite ce que fait Monaco.

F.M. : Historiquement, on a l'habitude de dire que la Ligue 1 est un championnat "physique", avec des joueurs misant avant tout sur leurs capacités physiques que techniques. Mais on a l'impression que c'est en train de changer un peu, avec des équipes comme Nice ou Monaco. Même si c'est votre première saison en Ligue 1, sentez-vous ce renouveau ?

I.B. : Oui, totalement, c'est vrai. Le football évolue, mais pas qu'en France. Avant on cherchait toujours des joueurs plus physiques. Même au poste de latéral. Maintenant le football évolue, on cherche des profils plus techniques, plus rapides, qui puissent se mêler à l'attaque. Je crois que c'est quelque chose de positif pour le spectacle, les supporters, et pour le football français.

F.M. : Il y a aussi des entrées d'argent importantes avec les arrivées d'investisseurs étrangers. Pensez-vous que la Ligue 1 pourra bientôt se rapprocher du niveau de la Liga ou de la Premier League ?

I.B. : Oui c'est clair. Cette saison, on a déjà vu Monaco en demi-finale de la Ligue des Champions, ainsi que Lyon en demies d'Europa League. Qu'il y ait des gens qui viennent investir de l'argent dans le foot, c'est quelque chose de positif pour le pays, pour le championnat, pour les supporters et même pour les joueurs.

F.M. :On voit très peu de joueurs espagnols en Ligue 1. Leur conseillez-vous de venir tenter l'aventure française ?

I.B. : Ici on m'a toujours bien traité, j'ai toujours dit qu'ici on prend apprécie beaucoup mon style de jeu. Presque tous les joueurs espagnols ont ce style un peu défini de joueur technique, qui aime bien toucher le ballon, avec un style de jeu un peu moins direct. Je leur recommande de venir jouer ici.

F.M. : Même si vous étiez passé par le Portugal avant, vous êtes arrivé à Metz il y a deux ans, en Ligue 2, avec l'étiquette de joueur formé au Barça ? Est-ce que ça vous a rajouté de la pression ?

I.B. : Oui, il y a toujours des points positifs et négatifs. Quand tu arrives avec l'étiquette Barça, ça t'aide au niveau de la confiance, pour comprendre le jeu, pour jouer un football un peu plus technique. Mais les gens attendent plus de toi, tu as toujours plus de pression que les autres, mais au final même comme ça ça reste positif.

F.M. : Vous êtes un latéral plutôt offensif, dans une équipe qui joue un football assez défensif. Au Barça, pendant votre formation, vous aviez pour consigne de beaucoup monter. Lors de votre arrivée à Metz, vous avez probablement dû changer un peu votre façon de jouer ?

I.B. : Oui c'est clair, j'ai dû modifier un peu mon style, quand je jouais au Barça, on avait presque toujours 70% de la possession, ici à Metz, c'est du 30 ou 40% dans le meilleur des cas. Au début, c'était difficile, mais j'ai terminé par m'habituer. J'essaye de profiter et de monter sur mon couloir à chaque fois que j'en ai la possibilité.

F.M. : Lorsqu'on est formé dans un club avec un style aussi défini que celui du Barça, est-ce plus compliqué de s'adapter ailleurs ?

I.B. : Oui c'est toujours plus compliqué. Au Barça, ils te forment pour jouer avec leur équipe première. On ne pratique que ce style de jeu avec la possession, des passes courtes etc... Quand tu quittes le club, tu fais face à des styles différents, et pour certains, c'est un peu dur. Mais tu es obligé de t'adapter, sinon tu ne joues pas.

F.M. : Maintenant que vous avez un peu d'expérience et du recul par rapport à votre formation au Barça, comment ce que vous y avez appris vous aide aujourd'hui ?

I.B. : Là où ça m'a le plus aidé, c'est sur le plan technique et pour savoir supporter la pression adverse. Beaucoup de joueurs, lorsqu'ils sont sous pression, ne veulent pas prendre de risques et balancent le ballon. Moi, parfois, dans ces cas-là j'ai la tête suffisamment froide pour contrôler le ballon ou essayer de jouer le ballon proprement. Je crois que c'est ça que m'a apporté ma formation au Barça. Et au Barça, dès que tu es petit, l'exigence est énorme. Des fois, tu gagnes 7-0 samedi, tu reviens lundi et le coach te dis que t'as fait un mauvais match, que tu as mal joué. Le niveau d'exigence est très haut, à la fin de chaque saison, il y avait 10/12 joueurs qui devaient quitter le club, parce que pour son équipe première le Barça recrute les meilleurs joueurs, pas qu'en Espagne, mais dans le monde, et ça t'aide à t'améliorer et vouloir tout perfectionner.

F.M. : Aujourd'hui, le Barça a des problèmes au poste de latéral droit. Pensez-vous que si vous étiez resté là-bas, vous auriez pu avoir des opportunités pour jouer régulièrement avec l'équipe première ?

I.B. : Je ne sais pas et je ne le saurais jamais à vrai dire. Sur le coup, j'ai décidé de partir parce que devant moi il y avait Dani Alves et Martin Montoya et je voyais que la position était bouchée, donc j'ai décidé de partir et tenter ma chance ailleurs.

F.M. : Vous êtes en fin de contrat cet été. Quels sont vos plans pour l'avenir ?

I.B. : Je ne sais pas encore, nous sommes en train de discuter avec le club, mais il y a aussi des intérêts de clubs espagnols et français. Sincèrement, je ne sais pas ce que je vais faire. Mais j'ai toujours dit que Metz m'a donné une chance de commencer, de me faire connaître par d'autres équipes, et ça je vais le prendre en compte au moment de décider. Après il y a aussi d'autres choses qui ont une influence au moment de prendre une décision, et je vais y penser, mais je crois que dans les deux prochaines semaines vous le saurez.

F.M. : On parle d'intérêt d'équipes comme Nice ou Bordeaux. Qu'en est-il vraiment ?

I.B. : C'est mieux que vous en parliez avec mon agent (rires). Mais oui, c'est possible.

F.M. : Vous avez parlé d'équipes espagnoles. Aimeriez-vous revenir en Liga un jour ?

I.B. : Oui, pourquoi pas. Ici en France, je me sens très bien et aimé par les supporters de Metz. Je me sens bien dans le pays, ma femme aussi. Je ne ferme pas de portes, mais je suis bien ici en France.

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